1 Chap.
Toute tassée, chiffonée, repliée sur toi-même, je cherche la lumière pour la remettre dans tes yeux.
Tu as fais ce qu'il faut pour survivre, l'animal, ton bourreau ne sera pas puni. Parce qu'il faudrait que tu te battes et que toute tassée, chiffonée, tu n'en as pas encore ni la force, ni l'envie.
Ça viendra.
La douleur de ton corps masque à peine la douleur de ton esprit et tu te tasses un peu plus sur toi-même et tu cherches un répit. Viens, approche, laisse ta tête se poser sur mon épaule et monter la vague qui t'assaille.
Pleure, crie, c'est douloureux mais préférable à l'éttouffement dans lequel tu surnages.
Tu sais, quand rien ne s'exprime le cerveau se fige, sur les mêmes images et le même ressenti. Alors hurle, jure mais parle. Je suis là, à l'écoute.
Un mot rare, suivi d'un autre, c'est si dur à sortir.
Dans tes larmes et tes sanglots, j'entends l'horrible histoire qui va désormais conditionner ce que tu deviendras. Et tu as le choix. Tu n'es pas une victime ! Tu es une lionne blessée. Tu as besoin d'une béquille. Je suis là.
Tu iras mieux, ça viendra.
La colère tout à coup ; la vaisselle est par terre, je te donne toutes mes assiettes, tous mes verres... si tu veux même, je t'aide. Je l'aime ta colère. Elle te permet de respirer. Enfin.
Non, tu n'as rien fait qui autorise, tu n'as rien suggérer, tu n'es pas un objet.
Le salaud c'est lui. Il n'y a aucune excuse à la violence faite à autrui. Et si la tienne te lance, je comprends mais elle ne pourra pas te soulager. La violence déchaîne la rage et ta rage te tuerait.
Il n'y aurait plus en toi de temps pour l'amour, de place pour la paix et plus d'accès aux bonheurs simples. Comme dans un utilme assaut, le saligaud te briserait et il aurait gagné.
Je sais, il n'est pas temps encore d'en parler.
Ça viendra.
Tu es fatiguée, et tu as mal ? Je t'accompagne, ton lit est prêt. Je ramasse les débris et J'appelle l'hôpital.
Ne t'inquiète pas, je t'aime, je suis là.
Tu iras mieux, ça viendra.
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