Chapitre 8: L'entrainement des recrues
Après avoir passé la nuit ensemble, en tout bien tout honneur évidemment, je voulais faire des efforts.
Thraän m’avait raconté et décrit la jeune femme que j’étais avant. Pour lui j’étais et j’avais l’âme d’une battante.
Il comprenait bien que toute la souffrance que j’avais subi m’avait anéantie, mais en revanche, il ne comprenait pas que je me laisse aller de la sorte. Selon lui, mais aussi selon les autres, je devais me battre et passer à autre chose.
« Plus facile à dire qu’à faire… »
Quelque part, ils avaient raison. Je voyais bien que je sombrais à petit feu. Cela ne pouvait plus durer. Les choses devaient changer. Pour Thraän, Carlisle et les autres, je devais me reprendre en main.
Aussi étrange que cela puisse être, cette tentative de suicide n’avait pas eu la finalité que j’espérais mais au lieu de ça, elle m’avait permis de faire le bilan sur ma vie.
Je prends le chemin de l’Ulypsse. Avec Thraän, nous avons décidé de passer au plan B.
Puisque les choses doivent évoluer, elles doivent également évoluer de ce côté-là. Mais avant d’atteindre ma destination, je tombe sur Bragg qui semble bien inquiet.
— J’ai bien senti que tu n’étais pas bien la dernière fois que nous nous sommes quittés.
Visiblement, je n’ai pas l’impression que Thraän lui a parlé de cette soirée mouvementée qui s’est produite juste après notre dispute à l’Echénox.
— Bragg, c’est pas la peine de revenir sur ça…
Il semble confus.
Je reprends : « Tout ira mieux maintenant. J’ai décidé de me reprendre en main… »
— Et qu’est-ce qui t’a fait changer d’avis ?
J’esquisse un petit sourire en repensant à ma tentative de suicide et à Thraän qui m’avait sauvé la vie ce soir-là.
— J’ai eu enfin comme une sorte de déclic. Il m’a fallu du temps pour ouvrir les yeux et comprendre que j’étais sur la mauvaise voie, mais maintenant, je vois enfin le bout du tunnel…
— En es-tu sûre ?
— Oui, je le suis. Je ne garantis pas que je vais redevenir celle que vous avez connu, mais je vais tout faire pour aller de l’avant maintenant. C’est une promesse ! dis-je enthousiaste.
Bragg sourit et semble ravi par ce que je viens de dire.
— Et bien je ne sais pas ce qui a bien pu te faire changer d’avis mais voilà une excellente nouvelle.
Cependant, il prend tout à coup cet air qui me laisse penser qu’il souhaite aborder un sujet sensible.
Il reprend, gêné : « Et pour nous deux ? »
Je tente de le rassure directement.
— Tu as été clair la dernière fois. J’ai bien compris que notre relation te semblait impossible. Tu n’as pas à t’en vouloir Bragg et si ça peut te rassurer, je ne t’en veux pas.
J’esquisse un petit sourire, Bragg également.
Et je poursuis : « Sérieusement, tu as toujours été là pour moi et tu m’as toujours soutenu même dans les moments les plus difficiles. Comment je pourrais te rayer de ma vie après ça ? »
Son visage se détend. J’ai l’impression de l’avoir libéré d’un poids.
— Alors ça veut dire que nous sommes toujours amis ?
Ce qu’il vient de dire me fait rire. Serais-je vraiment capable de rester amie avec mon ancien petit ami ?
Je ne garantis rien mais au moins, on aura essayé.
— Oui, nous sommes amis…
Nous terminons notre conversation sur ces mots.
Je dois à présent rejoindre Thraän qui m’attend déjà depuis quelques minutes.
Bragg décide de m’accompagner.
Nous arrivons enfin à l’Ulypsse. L’endroit est bondé. Parmi la foule, sur les gradins, j’aperçois Carwaty et Dolgari. Bragg s’en va les rejoindre.
Thraän est au centre de l’Ulypsse, au milieu de tous ces jeunes.
Cet endroit est assez familier pour mes recrues car j’ai l’habitude de les entrainer ici. Cependant, ce n’est pas le cas des recrues de Thraän.
Celui-ci a toujours tenu à entrainer ses garçons « à l’ancienne » c’est-à-dire de la façon dont lui et ses hommes avaient été entrainés autrefois bien avant la création de l’Ulypsse.
Dès mon arrivée, les filles me saluent, Thraän et Taneck son protégé également. Mais pas les autres…
Le Général me demande quelques minutes car il souhaite s’entretenir avec moi. Nous nous isolons un instant.
— Voilà, l’instant de vérité est enfin arrivé…
— Oui, nous allons bien voir si ton idée était bonne…
— D’ailleurs, à ce propos, j’ai pensé que ça serait mieux si tu t’occupais de cet entrainement.
Je grimace.
—Pardon ? Il me semble que nous avions convenu que tu t’en occuperais !
Thraän sourit.
Au même moment, nous tournons la tête vers ce petit groupe de garçons en train de plaisanter et de se faire remarquer. Nous nous regardons à nouveau. L’expression de mon visage en dit long. Je me passerai bien de ce moment.
— C’est exact ! Mais c’est toi qui dois donner une bonne leçon à cette jeune bleusaille !
Je réfléchis un instant. Il n’a pas tout à fait tort de me préciser ce détail.
— Evidemment, dis-je avec une pointe d’ironie.
Il reprend et me dit avec ce sourire malicieux : « A toi de jouer ! ». Puis il s’en va rejoindre les commandes qui permettent de lancer la simulation.
Je crispe mes doigts et je regarde fixement devant moi avec ce regard noir. Je lui en veux tellement de m’avoir tendu ce piège au dernier moment que j’ai juste envie de le frapper à cet instant précis. Mais très vite, je retrouve mon calme. Ces gosses sont là à côté de moi et ils m’observent tous. Il est trop tard pour faire marche arrière.
Je pars les rejoindre et je lâche « rassemblement ».
Mes guerrières me rejoignent sur-le-champ tandis que les hommes de Thraän attendent à leur place.
Je les observe et j’attends.
Je sens que nous allons passer un très long moment…
Caldénys s’impatiente : « Hey ! bande de nuls, c’est quand vous voulez ! »
La petite a surement froissé leurs égos.
Ils arrivent et viennent se positionner entre mes filles.
Nous pouvons enfin commencer sous le regard attentif des spectateurs dans les gradins.
— Tout le monde connait cet endroit ?
Certains me répondent non, d’autres comme ce cher Stanis, ne prennent même pas la peine de me répondre.
Taneck prend la parole.
— Nous sommes dans l’Ulypsse, un simulateur de combat grandeur nature.
J’esquisse un petit sourire.
— C’est exact ! Ce que vous êtes sur le point d’affronter n’a rien à voir avec tout ce que vous avez pu connaitre autrefois !
Stanis me provoque. Il simule l’apparition d’un fantôme et lance d’un air amusé : « Ouh…j’ai peur ! », ce qui amuse ses amis.
Je lui lance un regard qui en dit long. Il se tue instantanément. Je poursuis : « L’Ulypsse est une salle de combat virtuelle. Cependant, attention ! Si ces simulations ne sont pas réelles, les blessures qui vous seront infligées le seront ! Vous devrez survivre dans toutes les situations qui s’offriront à vous.
Stanis m’interrompt à nouveau : « Et bien si en plus de survivre à cette simulation, il faut assurer votre protection… »
« Pauvre imbécile ! Si tu savais. »
Je ne peux le laisser continuer de parler ainsi.
Je le fixe très sérieusement et je lui dis : « Si tu as peur de participer à cet entrainement, nous pouvons annuler et reprendre tous les deux où nous nous en étions arrêtés la dernière fois ! »
« Anna 1 – Stanis 0 »
J’ai l’impression de lui avoir rabaissé son caquet. Il n’ose plus rien dire. Quant à ses amis, ils sont en train de ricaner et de se moquer de lui.
Le jour où je lui ai donné une bonne correction au camp d’entrainement a gravé les mémoires, j’en ai bien l’impression.
Je m’adresse à nouveau au groupe : « Je pense ne rien avoir oublié. Est-ce que tout est clair pour tout le monde ? »
Ils répondent tous oui, sauf Stanis qui boude dans son coin.
Je leur demande de rejoindre l’endroit où il y a tous ces râteliers. Ils s’équipent. J’attrape ces deux grandes matraques, ces deux bâtons qui émettent de l’énergie ainsi que quelques étoiles de Skâla et d’autres grenades. J’en donne à Cal et à Taneck.
Une fois que nous sommes prêts, nous regagnons le centre de la salle. Je me place face au groupe et je leur dis : « Nous allons commencer… Suivez les objectifs et réussissez la mission ! Bonne chance à tous. »
Je tourne la tête vers Thraän et je lui fais un petit signe de la tête. Il active le programme.
La salle change d’apparence. Je lève la tête vers le plafond. Tout ce qui nous entoure semble si réel.
Les garçons observent ce spectacle impressionnant de tous leurs yeux. Quant à moi, je commence à paniquer car je viens de me rendre compte que Thraän a lancé un programme de niveau 8 doté du plus grand niveau de difficulté.
Les hommes de Thraän n’ont jamais mis les pieds ici. J’appréhende déjà ce qui va suivre.
Quelque chose me convainc soudain de me retourner.
Cet énorme container qui vole dans les airs est en train de nous foncer dessus.
J’ai à peine eu le temps de crier aux jeunes : « Tous à terre » que cet énorme caisson de métal vient de s’écraser pile à l’endroit où nous nous trouvions.
Nous nous relevons, mais très vite, nous sommes pris pour cible.
Des hommes ouvrent le feu sur notre groupe.
Je fais signe aux gamins de se mettre à couvert derrière les décombres.
Nous parvenons à aborder l’endroit où sont positionnés ces hommes. Un combat s’engage avec nos ennemis.
A ce moment, je constate toute la difficulté de la simulation car nous ne sommes pas dix comme habituellement lorsque j’entraine mes filles.
Je dois à présent chaperonner dix autres jeunes guerriers dans un univers qui leur est totalement inconnu.
Je progresse à travers ce champ de bataille. Le groupe me suit.
J’affronte ces hommes les uns après les autres et en même temps, je veille sur mon escouade.
Mais soudain mon regard se pose sur Stanis qui semble en bien mauvaise posture. Il est encerclé par un petit groupe.
Je serais bien tentée de le laisser se débrouiller seul, mais mon bon côté me persuade de lui venir en aide.
J’accoure vers lui et très vite, j’attaque ces hommes.
Nous combattons côte-à-côte. Il me lance au passage :
— J’aurais très bien pu gérer ça tout seul !
Nous nous adossons l’un à l’autre.
— Ce n’est pourtant pas ce que je constate…
Ce garçon est une vraie tête de mule !
Nous continuons d’affronter ces hommes mais à ce moment-là alors que je viens d’éjecter ce soldat sur le sol, un autre s’approche dangereusement de Stanis qui est occupé à combattre un autre adversaire.
Le petit se retourne et constate que l’homme l’a pris également pour cible.
Je dois m’occuper du cas des deux hommes que j’affronte avant de lui venir en aide à nouveau.
Je donne un coup de pied dans le torse du soldat et je lui colle une étoile de Skâla. C’en est fini pour lui. Du sang s’écoule de ses orifices.
Le gamin est touché.
Je l’observe en train de ramper sur le sol pour récupérer son arme qui se trouve un peu plus loin.
J’attrape cette tôle plantée au beau milieu d’un talus et je charge l’homme qui le pourchasse en utilisant ce morceau de métal tel un bouclier.
Le soldat est à terre. Je me baisse près du gamin.
— Est-ce que tu pourras tenir le coup ?
— Je ne sais pas ! Je perds beaucoup de sang.
Je détache la ceinture que je porte autour de la taille et je lui fais une sorte de garrot.
— Ça devrait calmer l’hémorragie… maintenant il faut que tu tiennes bon. La mission n’est pas terminée !
— Mais pourquoi vous m’aidez ?
— On verra ça plus tard, maintenant il faut y aller !
Au moment où je tente de le relever, l’homme qui était pourtant assommé me donne un coup de poing au visage et m’envoie au tapis. Stanis retombe sur le sol.
Je l’affronte à nouveau tout en veillant sur le gamin car le soldat est bien décidé à en finir avec lui.
Après un combat acharné, je saisi l’épée de Stanis et je la plante dans l’abdomen de mon adversaire. Au moins, je suis à peu près sûre qu’il ne se relèvera pas cette fois-ci !
Je rejoins Cal et les autres aux côtés de Stanis que j’épaule depuis tout à l’heure. Ils viennent me donner un coup de main et s’occupe du gamin.
Cal ne manque pas de lui faire remarquer un petit détail : « Ah ? Je croyais que tu étais censé assurer notre protection ? »
Le gosse n’ose pas répondre. Il souffre mais semble très gêné par la réflexion que vient de lui faire la petite.
Nous avons réussi à repousser les troupes ennemies.
L’Ulypsse change de décor et nous indique notre ordre de mission qui a été mis à jour.
Nous sommes toujours sur Avraska qui est aux mains de l’ennemi. Mais nous devons à présent évacuer les habitants vers des lieux sécurisés.
Je demande alors à l’une de mes filles de veiller sur Stanis car il ne peut continuer dans cet état.
Akela est la soigneuse de mon équipe. Avec elle, Stanis est entre de bonnes mains.
Ils se dirigent tous les deux vers le hall d’un bâtiment en ruine. Elle lui injecte un antidouleur en attendant.
Un des soldats de Thraän décide de rester là également car il ne souhaite pas aller plus loin.
Je ne suis pas sûre que le Général apprécie.
« En voilà un qui est sûr de ne pas intégrer l’armée de Nosfuria… »
Nous nous divisons en trois groupes.
Nous mettons à l’abri tous ces gens vers les différents refuges de la cité. Mais très vite notre tâche se complique car les soldats prennent pour cibles les civils.
Nous évoluons à travers des cadavres. Les gamins semblent choqués par cette scène mais moi non car j’ai déjà vu bien pire !
Seulement, arrivés sur la grande place, mes hommes sont cernés. Ils sont pris au piège.
Avec Cal et les autres, nous décidons de passer à l’acte.
« Pas le temps de niaiser ! »
La petite dégoupille une grenade. Nous en profitons pour attaquer ces hommes.
Nous tentons de libérer les otages, mais il est trop tard. Deux recrues de Thraän et une de mes filles sont retenus fermement par le cou par ces trois soldats.
— N’avancez plus ! s’écrit l’un d’eux.
Celui -ci doit être le chef. Je tente de l’intimider.
— Libère-les !
Il sourit. Cal me jette alors un petit regard.
— Un pas de plus et vos amis sont morts !
— S’en prendre à des gamins et ça se prétend soldat… Affronte un adversaire à ta taille !
— Je n’ai rien à prouver mais tes sous-entendus commencent à m’agacer ! Une vie contre une vie… Toi contre moi… Si tu gagnes, je libère tes hommes, mais si tu perds alors je vous ferai exécuter !
— Défi accepté !
L’homme envoi sur le sol l’élève de Thraän. Tandis que les deux autres retiennent toujours prisonniers une de mes filles et l’autre garçon.
Je le rejoins d’un pas motivé, mais avant je dis à Cal, Taneck et les autres : « Attendez-moi, ça ne sera pas long… »
Cal esquisse un petit sourire car elle sait très bien que lorsqu’Anna parle de cette façon, cela n’annonce rien de bon pour son adversaire.
J’attrape cette épée plantée dans le corps d’un cadavre et je cours à toute vitesse vers lui. Mais l’épée n’était qu’une diversion. L’homme pensait certainement que j’allais l’attaquer avec l’arme et semblait prêt à riposter.
Au moment où j’aborde le dernier mètre qui me sépare de lui, je lâche l’épée sur le sol, je prends appui sur son genou et avec de l’élan, j’arrive à l’escalader pour atteindre son cou.
Je fais un tour sur moi-même et je lui brise la nuque avec mes jambes qui emprisonnent son cou.
Son corps inerte retombe sur le sol.
Je me relève et je fixe d’un air sévère les deux autres puis je leur demande : « A qui le tour ? »
Les deux soldats relâchent les gosses et se rendent immédiatement.
Cal et Taneck les attachent dos à dos.
Le gamin se redresse et me dit ensuite : « Le Général avait dit vrai à votre sujet ! Vous êtes vraiment redoutable. »
Ce qu’il vient de dire me fait sourire.
Cal rajoute : « Ah ? Parce que tu en doutais ? »
L’Ulypsse change à nouveau de décor et fait apparaitre le palais de l’Echénox.
Nous nous trouvons face à lui. Celui-ci est totalement ravagé par les flammes.
Un nouvel objectif se dévoile sous nos yeux. Des inscriptions bleues se matérialisent et nous annoncent la prochaine étape.
Nous devons encore repousser les troupes ennemies, mais ce n’est pas tout car le programme nous demande de terrasser la sentinelle, notre ennemi final.
J’avoue que je suis très perturbée par ce nom car si cette sentinelle ressemble à celles qui gardent le Maëlsinh, j’ai bien peur que nous ne fassions pas le poids…
Je dégaine mes armes et je pars au front tout en veillant sur mes petits protégés.
Le dernier homme de la zone est à terre. J’aide un de ces gamins qui était coincé sous un cadavre à se relever.
Je jette alors un œil sur cette énorme flaque d’eau au milieu de cette terre boueuse.
Je remarque ces vibrations au-dessus de l’eau accompagnées d’un gros bruit sourd comme si quelque chose se rapprochait. J’entends à cet instant la voix de Cal : « Euh… Dame Anna… »
Je me tourne vers la petite. Elle semble perturbée et reste fixée sur quelque chose juste derrière moi.
Je me retourne instantanément.
— Oh… oh… dis-je pétrifiée.
Un monstre de métal gigantesque nous fait face et il se dirige vers notre emplacement avec un laser situé au milieu de son front qui balaye tout sur son passage.
— Et maintenant ? demande Caldénys.
— Courez ! je leur hurle.
Nous nous exécutons.
L’un des hommes de Thraän dégoupille une grenade et l’envoi en direction du monstre mais rien n’y fait.
Je jette un œil au-dessus du container renversé qui me sert de cachette.
La chose est intacte. Je constate également qu’une sorte de champ de force s’est déclenchée au moment même où la grenade l’a effleuré.
Je me replace derrière le container.
Je m’adresse à Cal et à Taneck : « Il a un bouclier ! Il faut trouver un moyen de le désactiver sinon nous n’en viendrons pas à bout. »
— Mais où se trouve l’alimentation de son bouclier ? À quoi cela ressemble-t-il ? demande la petite.
— Dans nos cours théoriques, le seigneur Dolgari nous a parlé de ce genre de technologie. Si l’alimentation de son bouclier se trouve sur lui alors elle doit être dissimulée dans une zone qu’on ne peut pas atteindre.
Je réfléchis un instant et j’observe à nouveau le monstre.
Je scrute les moindres détails de son armure. Je cherche quelque chose sur lui qu’il est impossible d’atteindre.
Mon regard se pose alors sur le rayon laser qu’il est en train d’utiliser sur l’une des maisons plus loin.
« Evidemment ! »
— Son alimentation vient de son laser ! Nous devons l’atteindre pour l’affaiblir.
J’ai à peine terminé ma phrase que Cal saute au-dessus du container et prend la direction de cette chose.
Je lance un regard à Taneck. Je ne sais pas ce que la petite a réellement en tête mais nous devons l’aider.
Nous créons une diversion pendant ce temps-là.
Nous ne pouvons affronter ce géant avec nos armes pour l’instant alors nous essayons de gagner du temps.
Alors que nous combattons en même temps cette horde de soldats, j’observe la petite qui grimpe en haut de cette tour qui est aussi grande que la sentinelle.
Elle attend la.
Taneck qui s’est positionné sur ce toit tente d’atteindre l’emplacement du rayon laser avec son fusil sniper.
Pendant ce temps, ses camarades surveillent ses arrières en empêchant les soldats de pénétrer sur le toit.
Quel travail d’équipe ! Je suis fière d’eux.
Malheureusement il y a eu une brèche et Taneck se retrouve à combattre l’un d’eux.
Il perd son arme dans l’affrontement.
Un de ses amis le rejoint et l’aide à accomplir sa mission.
Dans la précipitation, Taneck saisit l’arme et tire en plein milieu de l’endroit où est situé le laser de cette chose.
Un cri retentit. La sentinelle est déstabilisée. Son armure émet une sorte d’énergie qui crépite pendant quelques secondes puis plus rien !
Le jeune homme qui se trouve à quelques mètres en face de Cal se met à hurler : « Cal à toi ! »
Elle prend de l’élan et saute sur la sentinelle qui n’a pas encore remarqué sa présence.
Je suis épatée par ce que je vois. Elle a du cran.
Le bouclier est désactivé. Nous saisissons tous nos armes. Je ramasse cette arme à terre.
Nous ouvrons alors le feu sur le géant.
Caldénys se cramponne de toutes ses forces pour ne pas tomber à cette hauteur. Elle se place sur l’épaule gauche du monstre et dégoupille une grenade qu’elle envoie dans l’orifice qui abritait le laser.
La tête du géant explose. Un cri retentit à nouveau. La sentinelle perd le contrôle et s’écrase quelques mètres plus loin dans l’un des jardins du palais.
Cal a réussi à atteindre cet arbre. Elle est coincée dans les branchages mais est saine et sauve.
Je remarque que la simulation est terminée, pourtant le décor ne s’est pas volatilisé.
Nous nous regroupons.
— Bravo à tous ! Cette simulation était périlleuse mais vous avez assuré comme des chefs !
Nous débriefons quelques instants quand j’entends la voix de Caldénys : « Hey ! Est-ce que quelqu’un peut me sortir de là ? ».
Nous éclatons de rire.
J’étais tellement concentrée sur ce petit débrief que j’en oubliais la gosse qui était restée perchée dans l’arbre.
Taneck part la chercher avec quelques hommes.
L’Ulypsse change enfin d’apparence.
Je suis assez étonnée car l’Ulypsse aurait dû changer d’apparence dès la fin de la simulation mais non. C’est bien la preuve que la technologie a ses limites.
Et effectivement, quelques jours plus tard, Whaltôte nous confirmait qu’il s’agissait d’un bugg dans la matrice et que l’intelligence artificielle aurait très bien pu se retourner contre nous et nous jouer un mauvais tour.
Il fit immédiatement réparer cette anomalie et depuis je poursuivais les entraînements avec tous ces jeunes.
Thraän avait sacrément réussi son coup car les jours suivants, Stanis venait me présenter ses excuses. Il m’avait même remercié de lui être venu en aide lorsqu’il était en bien mauvaise posture pendant l’entraînement. Selon lui, il l’avait bien mérité.
Les recrues de Thraän avaient même demandé la permission au général pour que je les entraîne plus souvent aux côtés de mes guerrières.
Ils avaient reconnu que les femmes de ce royaume pouvaient être des guerrières redoutables et ils étaient enfin prêts à changer les mœurs.
Nous avions réussi notre pari.
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