5 - Nilson
Il est vingt heures, le soleil ne s'est pas encore couché sur Nice. J'ai fini de travailler pour aujourd'hui. Depuis une demi-heure je cherche quelque chose de nouveau à faire parce que je ne veux pas rentrer chez moi. Ma mère est arrivée cet après-midi et m'attend. Je ne veux pas lui faire face, elle va encore me faire le même discours pour que je lui pardonne et ça va dégénérer comme d'habitude. Heureusement que cette fois ci, mon père n'est pas avec elle. Il n'aime pas nous voir nous déchirer. Elle est venue pour une semaine afin de rendre quelques bilans pour ma filiale à Paris. Normalement, elle n'est là que pour affaire.
Je me lève, resigné. Je dois faire vite pour rejoindre minou au plus vite. J'attrape mon téléphone et descends dans le parking. Mon chauffeur y patiente. Je n'ai pas la tête à conduire ce soir.
Je pose ma tête en arrière et ferme les yeux. Je suis fatigué. Je repense à cette après-midi ou j'ai retrouvé Mia accompagnée de cet homme. Il ne se cachait pas pour lui faire des avances, proposant même de prendre ma place. Mon petit, tu devras attendre bien longtemps avant même d'y penser ! J'étais fou de rage, j'ai failli lui décoller mon crochet du droit. Je me suis retenu ; je voyais déjà les gros titres des magazines : « le PDG de la filiale Line se retrouve mélée à une bagarre ». Les investisseurs ne me l'auraient pas pardonné. Puis quand je l'ai menacé, il s'est fait tout petit. Il est vite parti.
Puis il y a eu l'interrogatoire de Bianca. Elle ne m'aime pas trop. Je peux la comprendre, elle ne veut que protéger Mia. Elle ne veut que son bien. Mais à certaines de mes réponses, Mia a mal réagi, je ne voulais pas faire d'esclandre, je l'ai ignoré mais ça m'a vexé. Elle a réagi quand j'ai dit que notre relation est un peu amoureuse et un peu sadique. Quel est son avis ? Je lui répète que je l'aime – elle ne me l'a jamais dit quand j'y pense bien – et je lui donne la douleur dont elle a besoin. Je sais, il faut lui laisser du temps pour qu'elle s'adapte, j'en suis conscient. Mais sa réaction m'a froissé. Et puis quand Bianca a parlé de l'épouser et fonder une famille, elle a aussi été étonnée. Pourquoi ? Quels sont ses objectifs dans la vie avec moi, si ce ne sont pas ceux-là ? Je ne comprends plus rien. Il faut que je lui en parle. Veut-elle juste passer le temps avec moi ?
- Monsieur, nous sommes arrivés.
Je sors de mes pensées. Je souffle un bon coup et sors de la voiture après avoir demandé au chauffeur de rester, j'aurais besoin de lui. Devant l'entrée de ma villa, je redoute le moment où je vais revoir ma mère. Je pousse la porte et une bonne odeur de poulet rôti traine dans la maison. Je suis l'odeur qui me mène jusqu'à la cuisine. Là je vois ma mère s'affairer à cuisiner. Elle est en pyjama, sous le tablier de cuisine qu'elle porte. Elle n'a plus ses éternels talons mais des chaussons lapin. Je retrouve la mère de mon enfance. J'en souris. La vipère aurait-elle disparut ?
- Bonsoir, dis-je méfiant.
Surprise, elle se retourne vers moi. Un grand sourire accroché sur le visage, elle me prend dans ses bras. Qu'est ce qui lui prend ? Depuis que j'ai quinze ans – quand elle m'a envoyé en Allemagne pour études – elle ne m'a pas pris dans ses bras. Elle me relâche et me montre la cuisine – dans un sale état – d'un air désolé :
- Je voulais te préparer ton plat préféré avant que tu n'arrives.
- Merci, mère. Je ne sais pas à quoi tu joues mais je vais vite le découvrir, dis-je en me dirigeant vers le salon.
Je m'assieds sur le canapé et regarde la télévision. Les vigiles sont bien là, un dans chaque pièce. Je les salue. Je reste quelques minutes à me divertir avant que ma mère arrive et éteigne la télé. J'ai l'impression de revenir en enfance, quand on avait le droit de la regarder la télévision que le Week end.
- Le diner est prêt, me dit-elle. Va te laver les mains et viens manger.
- Mère, je n'ai plus 10 ans. Je sais ce que j'ai à faire, je n'ai plus besoin de toi depuis bien longtemps.
Elle me regarde ahurie. Je viens de la vexer ; et un point pour moi. Ça me fait un bien fou de savoir que je peux la blesser comme elle l'a fait avec moi ou Enzo.
Je me lève pour me laver les mains et la rejoindre. Je m'assieds à table, elle se met à côté de moi. Elle a fait une salade césar en entrée, et un poulet rôti avec une purée de pomme de terre faite maison. Mon plat préféré quand j'étais petit. J'en bave presque.
- Comment s'est passée ta journée ?
- Qu'as-tu à me demander, mère ?
Elle me regarde, les sourcils froncés :
- Je n'ai pas le droit de regagner les faveurs de mon fils ?
- Non, surtout que depuis mes quinze je me débrouille seul et que cette soi-disant mère est fautive de la mort de son autre fils ! je m'énerve. Que te faut-il pour que tu redeviennes la vipère que tu as toujours été ? dis-moi !
Elle me fixe, horrifiée par mes paroles :
- Je suis désolée. Je te demande pardon pour tout ce que je t'ai fait. J'ai parlé longuement avec ton père, il y a quelques semaines. J'essaie de faire des efforts avec tout le monde, je te le promets. Et je voulais me racheter auprès de toi. Je suis désolée pour Enzo mais ce n'est pas moi la fautive, tu sais très bien qui c'est.
Cette allusion à Mia me fait monter dans les tours. Je me lève brusquement et pars après lui avoir dit le fond de ma pensée :
- Amelia n'a rien fait, tu le sais, elle n'est qu'une victime de la folie de mon frère. Tu n'as jamais avoué que Enzo avait besoin d'aide médical, ça t'aurait tué de l'admettre. Et au lieu de l'interner, tu l'as exilé en Espagne et aux Etats Unis. C'est à cause de toi qu'il s'est suicidé, il avait besoin de nous et tu l'as rejeté !
Je retrouve le chauffeur devant la maison. Je lui demande les clés, j'ai besoin de conduire. Il me les donne avec une certaine hésitation, je le vois. Je lui fais signe de monter sur le siège passager. Je démarre en trombe. J'ai besoin d'évacuer toute l'adrénaline de cette altercation. Je dépasse la limite de vitesse, l'homme à côte de moi essaie de me calmer :
- Monsieur, s'il vous plait allez moins vite. J'ai des enfants, je voudrais pouvoir les rejoindre ce soir.
Sa phrase me fait un choc. Je suis en train de le mettre en danger et moi aussi. Je ralentis et m'excuse. Qu'est-ce que je peux être stupide parfois !
Nous arrivons devant l'entreprise, je redonne les clefs au chauffeur et lui souhaite une bonne soirée. Je demande pardon une énième fois. Devant le bâtiment, le vigile me reconnait et m'ouvre la porte :
- Bonsoir monsieur Bousso. Une certaine mademoiselle Roy vous attend à votre appartement.
- Merci.
Je ne traine pas pour rejoindre la femme que j'aime. Je prends mon ascenseur. En sortant de la cabine je cours presque jusqu'à la porte de mon appartement. Elle est fermée, ma secrétaire a surement dû lui donner le double de mes clefs. Dans l'appartement je la retrouve dans ma chambre, allongée dans mon lit, endormie, sur le dos et les mains au-dessus de la tête. Je regarde l'heure, il est presque vingt-deux heures. Elle doit être fatiguée. Je me déshabille. Je reste en caleçon. Je pars dans la douche me brosser les dents, même si je n'ai rien mangé, la dispute avec ma mère m'a coupé la faim.
Je reviens vers ma bien aimée. Je lève la couette pour m'allonger près d'elle. Je découvre ses jambes nues, elle ne porte que ma chemise. Elle est très sexy comme ça. Je la veux. Pour la réveiller en douceur, je déboutonne ma chemise. Petit à petit je découvre ses seins que j'embrasse, je les prends en bouche, les suce légèrement. Je la sens bouger un peu mais elle dort toujours. Alors je continue mon expédition. Je descends sur son ventre, que j'embrasse aussi. Je dépose un baiser sur chaque boursoufflure. Elle commence à trembler, cependant elle dort encore à poing fermé. Son corps est avec moi, mais son esprit est encore dans les vapes. Alors je descends encore, cette fois sur son intimité. J'écarte ses cuisses pour les embrasser à leur tour, très près de son bijou. Je vois sa respiration commencer à s'accélérer, elle est prête à se réveiller. Je dévoile son entre jambe que je découvre humide. Il est recouvert d'un léger duvet. Je le regarde pour le garder en mémoire. Il y a de légères incisures sur ses grosses lèvres je n'y fais pas plus attention. Je tire la langue pour laper son jus. J'ai à peine pu sucer son mont Venus que ses jambes me prennent en étau, elle est à moitié endormie. Elle crie des bouts de phrase :
- Non, Enzo ! je t'en... pas ça... rien fais. Pas dit à maman. S'il te plait... fais mal.
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