Chapitre Trois
“Patron ! La Donkervoort ne vous suffit plus ?
- Si, mais j’aimerais une nouvelle voiture,” sourit Lupin.
Grognard secoua la tête, dépité.
Il ne comprendrait jamais son patron.
Arsène Lupin possédait déjà cinq voitures, des bijoux d’une beauté et d’une rapidité merveilleuses.
Dont une Donkervoort de la dernière génération.
Que pouvait-il rêver de mieux ?
“Le patron a raison !, asséna une voix féminine dans le fond sombre du garage.
- Quoi ?, fit Grognard en cherchant des yeux l’origine de la voix.
- On a jamais assez de bagnoles dans une vie.”
Une femme, jeune et petite, venait d’apparaître, du cambouis plein les mains et les cheveux emmêlés dans une coiffure extravagante.
“Magalie, tu n’y connais rien, opposa Grognard.
- Non, c’est toi qui ne comprends pas !”
Lupin souriait, illisible, en voyant ses deux employés se disputer. Un frère et une sœur.
“Une voiture ! C’est un nouveau monde !
- Pfff ! Un nouveau monde… Comme tu y vas, Magalie…
- En tout cas, la Donkervoort est prête, patron. Vous la prendrez ?
- Oui, je prendrai la Donkervoort,” répondit en souriant Lupin.
Tout en parlant, le cambrioleur s’approcha des voitures, stationnées dans le garage. Il les examinait avec attention, de l'œil du connaisseur.
“J’ai fait la révision, précisa inutilement la jeune femme, frottant maladroitement un chiffon sale sur son front.
- Je m’en doute, s’amusa Lupin.
- Vous emmènerez qui, patron ?, demanda Grognard.
- Vous deux.”
Le frère et la sœur se regardèrent en souriant, étincelant d’espoir.
Ensuite, ce ne fut qu’une affaire d’organisation et de préparation.
Arriver à Genève en Donkervoort serait merveilleux. Une belle image qui fit sourire Arsène Lupin...
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