Chapitre Un

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Le commissaire Ganimard examinait encore une fois les documents concernant l'affaire connue maintenant sous le nom du "Mystère à Genève".

Il les classait, les relisait, les étudiait et s'en arrachait les cheveux.

La signature de Lupin et sa suffisance blessaient le vieux policier et l'enrageaient.

Le lieutenant El Kalaï apparut, désolée et inquiète. Elle déposa un café chaud devant son supérieur et ami.

" Il vient du café. Pas de la machine," souffla la jeune femme.

Ganimard grogna et but le café sans s'arrêter à son goût. El Kalaï se plaça à côté du vieil officier et contempla curieusement les documents.

" Pourquoi un moteur ?, lança El Kalaï, sans espèrer de réponse.

- Je ne sais pas. Qu'est-ce que Lupin espère faire d'un moteur ? Il y a forcément une raison. Lupin a TOUJOURS une raison !"

Ganimard claqua ses poings sur le bureau, faisant rebondir les soucoupes des cafés abandonnés.

El Kalai s'éloigna, dépitée. Elle revoyait la course, les applaudissements de la foule et les acteurs tous bien placés. Loin de l'action principale. Une merveilleuse diversion.

" La course a été décidée par le prince Sernine, non ?

- OUI ! Sernine est un complice de Lupin !, s'exclama Ganimard. J'en suis sûr ! Il nous a tournés en ridicule ! MERDE !"

El Kalai hocha la tête, elle était d'accord avec son chef.

Le préfet s'était assez fâché devant l'incompétence de la police française. Les deux officiers étaient revenus bredouilles et la mine basse.

Les doigts de la jeune policière serrèrent avec rage la tasse en carton qu'elle tenait.

" Un prototype, murmura le lieutenant. Lupin veut le vendre ?

- Non, je ne pense pas, répondit plus calmement Ganimard. Qui diable voudrait acheter un moteur de voiture ? Même hybride ?

- Ou alors... C'est une autre diversion ? Lupin nous lance sur une fausse piste et ainsi, il peut se charger d'une plus grosse affaire."

Ganimard leva les yeux et examina sa collègue avec intérêt.

" Continuez ! Une autre affaire ?

- Peut-être...

- Il nous faudrait quelque chose pour avancer, lieutenant. Je ne suis pas un magicien et Lupin...est plus fort que moi..."

Un tel aveu, tout à fait vrai, fit sourire tristement la jeune femme qui rétorqua :

" Arsène Lupin est plus fort que nous tous. Buvez votre café et voyons une autre affaire en cours ? Vous voulez ?"

Le commissaire Ganimard accepta et les deux officiers se penchèrent sur une affaire de cambriolage qui défrayait la chronique.

Mais Lupin ne se laissait pas oublier. Il était tenace et sûr de lui. Par le courrier du soir, arriva une nouvelle lettre à destination de Ganimard en personne.

“ Mon cher commissaire Ganimard,

Je tiens à te rendre le moteur que j'ai volé. Sais-tu que je n'aime pas les faussaires ?

Quand on veut sauver le monde, on le fait vraiment. On ne trompe pas son monde.

Veux-tu me faire une fleur, Ganimard ? Et cela te permettra de redorer le blason de la police française.

Franchement, elle avait meilleure allure de mon temps en tant que Chef de la Sûreté, tu ne crois pas ?

Ne t'énerve pas, Ganimard. Pense à ton coeur et ménage-le.

Un dernier conseil : fais examiner le moteur. Il n'a d'hybride que le nom.

UN SCANDALE !

Annonce-le au nom de la police, tu feras oeuvre utile.

Ton,

Arsène Lupin”

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