Chapitre Quatorze
La bank Markazi Iran était un bâtiment luxueux, doté d'un système de surveillance d'une efficacité redoutable.
Les abords de la banque étaient tranquilles et silencieux, loin de la folie et du chaos règnant en ville.
Irène Adler descendit de la voiture, portant un fusil d'assaut, avec une parfaite indifférence. A ses côtés, Anthéa attachait ses longs cheveux bouclés en queue-de-cheval.
" M. a bien fait les choses. Aucun témoin en vue, sourit Anthéa.
- M. fait toujours bien les choses, renchérit Irène Adler.
- Qui est M. ?, demanda aussitôt John Watson, inquiet.
- Un vieil ami. N'est-ce pas Sherlock ?"
Le rire d'Irène Adler résonna dans la nuit au parfum d'incendie. Sherlock s'approcha à son tour, il ne portait pas d'arme, mais une longue et fine canne de combat.
" Irène, ma chère, vous parlez trop !, lanca Mycroft Holmes en claquant son parapluie sur le sol.
Le gouvernement britannique ne se ressemblait plus, il paraissait maintenant en sosie de James Bond.
John Watson leva les yeux au ciel devant tant de mise en scène.
" Si Lupin nous voit, il va bien se foutre de nos gueules.
- Ou peut-être pas, John..."
Sherlock avait posé une main amicale sur l'épaule de son ami. Là-bas, autour de la banque, les abords étaient tranquilles et silencieux.
Et cependant, une camionnette venait de se garer. Noire et tous phares éteints.
" Merde ! Tu avais raison, Sherlock.
- Normal."
L'attaque fut aussi brève qu'intense.
La petite troupe de Mycroft Holmes entra en force dans les locaux de la banque, déclenchant aussitôt la sécurité. Une alarme retentit sur la ville, noyée dans les sirènes des pompiers et des policiers, occupés à gérer l'incendie.
Les Anglais restèrent figés dans le vaste hall. Les gardes se jetèrent sur eux. Des revolvers furent sortis et des menaces proférées en farsi.
John Watson leva les mains et calmement répondit de son mieux en arabe. Il n'attira que des jurons. Sherlock se mit à rire.
" On cambriole le coffre, jeta négligemment le détective en farsi.
- Pour l'instant, comme cambrioleur, je ne vois que vous, opposa séchement l'un des agents.
- Le trésor du Shah est-il toujours là ?"
Ce fut à cet instant que la situation bascula entièrement.
Le coffre fait d'un métal inaltérable forcé ?
Les lasers désactivés ?
La sécurité détournée ?
Les caméras de surveillance déraillées ?
Qui pouvait lutter contre Arsène Lupin ?
Qui sinon Sherlock Holmes ?
Quelques discussions houleuses, des revolvers posés contre des tempes, des arguments et des déductions.
On se plia devant cet homme étrange qui paraissait tout savoir. Du code de la banque égaré au fils du directeur soupçonné d'idées démocratiques.
Sherlock Holmes se releva et essuya le sang qui coulait de sa lèvre fendue, résultat d'une gifle trop dure.
" Au coffre ! On a assez perdu de temps comme ça !"
On pouvait percer un coffre, avec les bons outils. On pouvait désactiver les lasers et dérailler les caméras si on savait comment accéder au système. On pouvait détourner la sécurité, à condition d'en avoir les capacités.
L'équipe d'Arsène Lupin était digne du célèbre cambrioleur.
Elle pouvait !
Sur l'écran de son ordinateur, d'où elle organisait le piratage du système de surveillance général, Magalie regarda entrer dans le coffre les agents et les Anglais sans surprise. Elle lança dans son micro directement relié à l'oreillette de son patron :
" Ils sont là !"
Un rire retentit quelque part dans la salle du coffre.
" Ils sont en retard."
Magalie sourit en voyant son patron déposer sur le sol une petite montre, accompagnée d'une carte de visite. Quel cabotin !
" Phase deux !"
Quand on était au service d'Arsène Lupin, on obéissait et on se montrait efficace !
La phase deux fut lancée et le toit de la banque partit en fumée.
Arsène Lupin salua les hommes et femmes accourus pour l'arrêter.
Bien accroché au filin, il se laissa emporter par l'hélicoptère...
La phase deux fut aussi le signal pour Grognard de quitter les lieux de l'incendie du port.
L'attaque en parallèle avait bien réussi.
Et la camionnette me direz-vous ?
Il fallait bien que Sherlock Holmes soit trompé, non ?
Avec les compliments d'Arsène Lupin, bon séjour à Téhéran.
FIN DE LA DEUXIEME PARTIE
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