Trois hélicoptères, une armée de soldats sans uniforme, deux hommes se regardaient.

En dessous d'eux, c'était la guerre en miniature.

Un gisement d'uranium oublié, perdu dans les ombres de l'Amazonie, tenu par une troupe de mercenaires.

Aux ordres de Fantômas !

Là dans la forêt, on se battait et on se battait ferme !

Sherlock Holmes sortit ostensiblement sa montre et l'examina.

" Dans une heure, l'armée brésilienne sera là. Il y a déjà des drônes qui survolent le terrain. Mon frère doit se presser.

- Faites-lui confiance ! Votre frère est un excellent stratège !"

Sherlock leva les yeux et contempla Arsène Lupin. L'homme se tenait, pâle et fatigué, sur son siège. La blessure infligée par Fantômas était douloureuse, mais rien au monde aurait pu empêcher Lupin d'assister à l'hallali.

" Un joli jeu de piste ! Pourquoi ne pas avoir donné tout de suite les coordonnées ?, demanda le détective anglais.

- Si je n'avais pas réussi à piquer votre orgueil, vous les Holmes... Qui serait venu ?

- Le moteur hybride ? Le diamant du Shah ?

- Poudre aux yeux !, fit nonchalamment Lupin en levant la main dans les airs. C'est ici que se joue le final ! Et quel final !"

De fait, la forêt brûlait, les arbres craquaient. On percevait le bruit de la fusillade.

" De l'uranium ! Vous allez m'obliger à dire que vous êtes un philanthrope !, se moqua Sherlock.

- Pourquoi pas ?"

Lupin se mit à rire. Ses yeux verts étincelaient dans cette carlingue d'hélicoptère. Mycroft avait réussi à y enfermer les deux hommes dés qu'il le put. Ils les avaient menottés l'un à l'autre. Histoire d'être certain de ne pas les voir fuir ou agir stupidement.

A leur arrivée, l'équipe anglaise était tombée sur Arsène Lupin, tranquillement installé contre un arbre, blessé et ironique. Le cambrioleur avait proposé son aide et la réponse fusa aussitôt. Le gouvernement britannique, mauvais joueur, fit capturer le voleur français. Arrêté, menotté, jeté à l'intérieur d'un hélicoptère.

Puis, Mycroft fit de même avec son frère.

" J'aimerais beaucoup que Fantômas soit arrêté, mais je n'y crois pas, fit tristement Lupin. Sans mon aide, je ne pense pas que votre frère réussira à la retrouver.

- Il n'y arrivera pas ! Sans moi, c'est couru d'avance !"

Les deux adversaires se regardèrent et se mirent tout deux à rire.

" Pourquoi cette lutte contre Fantômas ?

- Cette femme a assassiné quelqu'un que j'aimais... Il me fallait...la justice !

- Je comprends ! J'ai lutté contre Moriarty pendant des années...

- A chacun sa Némésis !"

Lupin ferma les yeux et son visage devint d'une pâleur inquiétante. Sherlock s'inquiéta :

" J'ai laissé John à l'hôpital. Où sont vos hommes ?

- Jigen doit attendre mon signal, mais j'avoue que cette blessure m'incommode.

- Laissez-moi quelques minutes !"

Les menottes tombèrent des poignets du détective, puis Sherlock vint aider Lupin. Il eut la surprise de la retirer ouverte.

" Je reprenais mon souffle, voyez-vous !, s'excusa Lupin.

- Le signal ?

- Votre montre ! Je dois la voler et démarrer le chronomètre.

- Vous ne doutez de rien, Lupin.

- Evidemment ! Je suis Arsène Lupin !"

De fait, Sherlock Holmes actionna le chronomètre.

Il fallut dix minutes à l'hélicoptère de Lupin pour apparaître au-dessus de la bataille.

Le pilote de Mycroft Holmes se mit à danser dans les airs pour l'éviter, mais Lupin disposait des meilleures équipes. On n'échappait pas aux hommes de Lupin.

Sherlock Holmes vint l'aider et le cambrioleur lui lança en souriant :

" Vous voulez m'accompagner ? De détective à voleur, il n'y a qu'un pas !

- Non. Je veux pouvoir botter le cul de Mycroft.

- Alors, bonne continuation et à la prochaine !"

Le cambrioleur sauta sans peur de l'hélicoptère et il fallut quelques mouvements dangereux à son pilote pour venir le récupérer.

De loin, Sherlock le vit disparaître.

Il s'assit à nouveau et chercha sa montre.

" MERDE !"