Si jeune. Il pensait avoir l’avenir devant lui. Et bien évidemment ne s’attendait pas à ce que la mort vienne le chercher.

Une mort brutale dans un accident tout ce que j’aimais…

Les humains étaient des êtres fascinants. La mort, un évènement si prévisible, mais pourtant ils étaient toujours surpris quand celle-ci arrivait. Beaucoup les avaient précédés. Mais ils n'apprenaient toujours pas.

Ils s’attachaient tellement à cette vie, même s'ils savaient que celle-ci était éphémère.

Et plus ils étaient jeunes plus ils ne s’y attendaient pas. Tout comme celui-là.

Tout en arrachant son âme de ce monde, de son corps. Je me nourrissais de sa souffrance, de sa surprise et de sa peur.

Quel délice…

Pour un être aussi sinistre que moi c’était un véritable festin.

J’en avais pris tant. Des jeunes, des vieillards, des hommes de pouvoir,

ces derniers étaient ceux que je préfèrais. Ils croyaient être au-dessus de tous les autres, comme si une chose aussi matériel que ce qu’ils appellaient "argent" les rendaient immortels. Mais, j'étais toujours là pour leur prouver le contraire. Ils allaient tous passer entre mes sombres mains un jours. Voir mon visage, qui n’évoquais rien d’autre que la plus profonde obscurité.

J’en avais fini avec celui-ci, je laissais cette carcasse vide. Les autres humains qui l’entouraient semblaient encore tenter ,vainement , de le ramener à la vie.

Je me mis en route pour l’âme suivante.

J’avais hâte de me nourrir encore de souffrance en me servant de ce pouvoir que l’on m’avait donné.

Qui me l’avait donné ? Dieu. Comment ? Où? Quand ? Je ne savais plus.

Tout ce qui m’intéressais, à cet instant là, c’étais le plaisir. Ce que je ressentais en prenant ses âmes.

L’être sombre que j'étais n'avais pas d’autres raison d’exister.

Mais, je n'avais plus en mémoire le moment où tout ceci à commencer ?

Les âmes . La souffrance. La douleur.

Et cet étrange bruit. Depuis quand me suivait-il?

«tic-tac-tic-tac», encore et encore, et de plus en plus intense.

Avant je n'y fasais pas attention. Mais, à présent il était devenu assourdissant.

Soudain, je me figeais.

Tout mon être n'était plus que douleur.

Et je le vis. Là. Debout, devant moi.