Je parcours le vide
Tandis que je parcours la lande fébrile de mes rêves
Une image survient des bosquets en fleurs de mon jardin
J’ai peur du vide, j’ai peur de la fin des Temps, la non-éternité
A portée de ma main se tient une armure impassible
Celle que je revêts chaque fois pour y faire face :
Faite de mailles d’ « anémotions », d’ « ansentiments », d’insensibilité
Pour tromper la peur et son lot de tragiques pensées.
J’ai peur du vide, mon jardin s’ébrèche, je le vois
A encourager l’inexistence comme vie, je l’ai invitée chez moi
Elle s’est déguisée sous les traits chaleureux de la solitude
Celle qui réconforte, celle qui ni ne brusque ni ne gêne ; zone de confort
Ma zone se vide ; où est ma zone ?
J’ai peur du vide, de ses traits qui ne sont pas
De ses repères qui n’existent pas ; de sa silhouette qui n’est pas
Dès qu’elle se présente à moi, plus rien n’est :
Je marche non dans la rue mais dans un espace infini ;
J’avais un but, il s’est envolé aussi loin qu’imaginé.
J’ai peur du vide, en ce sens remplis-je ce cahier cette nuit
Mais il n’y a pas de matière plus friable que mes pensées
Aussitôt donnés et exprimées, elles s’envolent dans le vide
Et je me retrouve seul, seul avec cette solitude du vide
Je parcours le vide main dans la main, c’est peut-être mon issue.
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