Le pêcheur errant
Le pêcheur errant n’est qu’une personne sans but qui erre
S’il pêchait, il n’errerait pas, et s’il errait, il ne pêcherait pas
Sauf s’il erre en salopette humide et bottes en caoutchouc jaunes et mouillés
Mais il erre, qu’importe qui il est – il pourrait être moi
Qui erre sur la terre des songes, rêves et pensées
Il revient de la forteresse illuminée des idéaux :
Ce pêcheur y a vu le monde rempli d’amour et de gentillesse
De ces pulsions d’enlacer tout le monde, de donner cette chaleur partout
Comme remède sur le monde et pour chaque être vivant de la Terre et de l’univers
Le cœur rempli de principes, le pêcheur erre la terre des songes, rêves et pensées
En direction de la forteresse des peurs et angoisses
Il erre car il ne la trouve pas, bien qu’il soit persuadé qu’elle soit là
Il erre…
Il erre…
Des heures durant et des lignes passantes
Pourtant s’il avait l’idée de lever les yeux, il verrait :
Il verrait le vide qui le sépare et l’inatteignable chemin, que je rêve
Le pêcheur pourrait prendre son fil et sa canne à pêche pour tenter
D’accrocher à l’autre bout du ravin et de tirer espérant rapprocher les deux landes
Mais le gouffre est infranchissable, le pêcheur ne pourra pas atteindre
Cette forteresse des peurs et angoisses
J’ai peur des visites, c’est pour cela ; j’angoisse de la présence des autres
Je ne m’y intéresse pas, pourquoi s’y intéresser ?
Le pont de la solitude est rompu et je n’ai trouvé personne pour le reconstruire
Comme ce pêcheur
Il faut s’armer de beaucoup de patience et faire beaucoup d’efforts irrécompensés.
Verrait-on de ce monde une première fissure dans la coupole-ciel de cet être errant ?
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