De la disparition de l'auroch ; adieu
Je ne sais pas pourquoi ni comment mais
J’ai une mélancolie en pensant à toi
A ta disparition en 1627
Je ne sais pas pourquoi ni comment mais
Ayant grandit à la campagne, des vaches et bovins
Tes cousins et descendants, j’en ai croisé
Quand ce sont mes ascendants qui t’ont chassé et traqué
Et tué, certains pour manger
D’autre à but rituel et culturel
Je ne sais pas pourquoi ni comment mais
Une mélancolie prend mes pensées et mon âme
Comprenant ce que tu représentes à mes yeux
Cette partie sauvage de l’univers européen
Nos campagnes occidentales qui sont désertées
Lorsque se font les champs et prairies cultivées
Je ne sais pas pourquoi ni comment mais
Bovin primitif tu es la mère et l’origine
De ce qui m’entoure et mes paires t’ont occis
Voilà pourquoi perle une larme sur ma joue
Quand je pense à toi et ton nom
Tu étais la part indomptable du monde
Aculé au fond d’un vallon, dernier rempart, nous t’avons assassiné
Sachant cela, je le regrette, mon deuil
Bovin, quand je les regarde, je suis apaisé
Dans le regard un calme et une sérénité que je n’ai pas
Un calme simple et pur ; domestique
Aux millions d’élevage pour lait et viandes
Voilà l’accomplissement de mon espèce
L’auroch, le bovin originel, devait avoir dans son regard
L’âme fauve, libre, alerte à sa survie face aux prédateurs
Il devait y avoir autre chose aussi, quelque chose de beau, de profond
Une âme animale, une pensée élégante sur la vie et la nature
Que l’humain a achevé avant de le comprendre
L’intuition, l’innée que nous avons banni dans notre mode depuis
Une seconde larme perle sur ma joue.
Annotations
Versions