Chapitre 4 : L'internat
Pour ce chapitre je vous propose Save me de Avenged Sevenfold.
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-------Eliott --------
Lorsque la dernière sonnerie de la journée retentie, les élèves demi-pensionnaires et externes quittent progressivement l’établissement, tandis que nous les internes nous devons rester au sein de Saint- Ezéchiel. Dans sa recherche d’excellence à mon égard, mon paternel à bien évidemment décidé sans mon accord que je serais interne, afin selon ses dires : Me forcer à être dans un climat des plus favorables pour le travail et la réussite.
Tous les internes sont réunis dans le hall, en attendant le proviseur. Je suis assez surpris lorsque je vois Artémis venir s’installer à côté de moi, il est donc interne lui aussi. Finalement, le proviseur de Saint Ezéchiel arrive devant nous, c’est un homme bien habillé, costume trois pièces et une élégance digne de son rang. Il se racle la gorge, attend le calme dans l'assemblée et entame un discours digne d’un politicien.
Il nous rappelle les règles et les coutumes de cet internat, en précisant à tous que nous sommes là pour devenir les futures élites de cette nation… Je ne comprendrais jamais cette ambition démesurée de la part de tous ces faux-semblants.
L’internat suit un ensemble de règle très strictes. Règle n° 1 : le travail et le sérieux. Pour ce faire une heure de travail obligatoire est prévue chaque soir, afin de nous permettre d’avancer au maximum sur les différents devoirs que nous pouvons avoir, mais il est fortement conseillé de continuer le travail plus tard dans la soirée :
— Vous n’êtes pas là pour enfiler des perles ! Votre place ici, vous devez la mériter ! lance-t-il d’une voix tonitruante.
Nous devons ensuite suivre des horaires bien spécifiques : 18h tous les élèves doivent être installé à leur bureau avec de quoi travailler. 19h30 lorsque la sonnerie de fin d’étude retentie nous devons nous diriger vers le réfectoire. Une fois le repas pris, les douches collectives, mais tout de même cloisonées, sont ouvertes de 20h30 à 22h, laps de temps durant lequel il nous est autorisé d’aller dans les chambres de nos camarades. À 22h pile nous devons tous rejoindre nos chambres et se calmer afin de dormir le plus tôt possible.
Monsieur le Proviseur continue son monologue qui est censé motiver les troupes ou nous encourager à je ne sais quelle réussite, il évoque une règle qui me procure un léger sourire :
— Il est bien évidemment strictement interdit pour les garçons de pénétrer dans l’internat des filles et pour les filles dans celui des garçons, sous peine de sanction sévère voir de renvoie définitif ! Vous n’êtes pas ici pour fricoter avec vos petits camarades mais pour la réussite et la fierté de vos familles !
"Et si on est gay, ça se passe comment ? "pensé-je au plus profond de mon être avec un petit sourire. Je crois bien qu’Artémis a remarqué le sourire qui s’est dessiné sur mon visage, mais il se contente de m’observer sans un mot. Enfin, notre cher proviseur décide de stopper son discours qui devenait réellement barbant et répétitif et nous laisse monter à l’internat pour choisir nos chambres.
Les chambres sont composées de binômes, même si cette idée ne m’enchante guère, il ne semble pas que le choix de la chambre individuelle ne s’offre à moi. Alors que je rumine sur mon sort Artémis s’élance dans ma direction avec un immense sourire et me propose :
— Dit ! Eliott ça te dit qu’on soit ensemble dans la chambre ?
— Euh… J’aurais bien aimé être seul…
— Ah ! Ouais je comprends mais je crois que ce n’est pas en option et tu verras avec moi ça sera trop cool !
— Bon bah d’accord, alors !
Alors que nous vidons nos valises et installons nos affaires, je suis surpris par la taille de la valise d’Artémis mais je n’ose pas lui demander ce qu’elle contient. Les chambres sont toutes disposées plus ou moins de la même manière deux lits simples, deux bureaux et deux armoires, le strict minimum mais elles sont quand même agréables et la présence d’Artémis me se semble assez apaisante. A premier abord, il semble réellement sympathique et investi dans la création d’une véritable relation amicale.
Une fois 18h arrivée nous nous installons chacun à notre bureau. Je commençais à m’ennuyer par le fait du manque de travail en ce premier jour de cours, mais heureusement pour moi, Artémis choisi ce moment pour entamer la discussion et apprendre un peu plus à me connaître :
— Alors comme ça, tu viens de René Goscinny ? Je connais pas trop la région mais j’ai cru comprendre que ce n’était pas un établissement aussi élitiste que Saint Ezéch
— Non ! En effet, c’est un collège public. Ma mère tenait à ce que je passe le début de ma scolarité loin de toutes la pression de l’élite, au grand malheur de mon père. Mais je dois bien admettre que j’y ai passé les meilleures années de ma vie, les gens été réels au moins pas cacher derrière des faux-semblants et une fausse modestie comme ici.
— Ah ouais ok je vois ! Ne t’en fais pas moi, je ne suis pas comme tous les autres fils de bourges d’ici !
— Ah tant mieux ! Du coup tu ne pas vraiment dit d’où tu venais toi ?
— Euh je viens d’une autre région, donc tu ne dois pas connaitre ! haha !!!
— Okay ! T’es assez mystérieux comme garçon ! Qu’est ce qui t’amène à Saint Ezec ? Toi aussi c’est une ambition familiale démesurée, avec la volonté de réussite scolaire pour ensuite la réussite professionnelle si possible dans les affaires de la famille.
Il semble hésiter un instant, mais fini par me répondre par l’affirmative. Plus je discute avec lui, plus il m’intrigue. Il ne semble vraiment différents des autres adolescents de notre âge, il a l’air d’avoir un passé assez tourmenté et de lourd secret à garder. Un petit quelque chose me fascine en lui ; son regard vairon m’envoute et me donne l’impression d’être absorbé dans la profondeur de ses yeux.
— Au fait ? Tu as toujours eu les yeux vairons ou il t’est arrivé quelques choses ? Enfin ce n’est pas très commun d’avoir deux yeux de couleurs différentes.
— Ah ça ! Ouais je les ai toujours eu et dans ma famille on a tous cette petite particularité.
— Je vois ! C’est magnifique en tout cas !
— Ahaha ! merci ! dit-il avec un immense sourire des plus craquant.
Une fois notre repas avalé, tandis qu’Artémis est en train, j'imagine, d'essayer de sympathiser avec les autres internes, je m’installe confortablement sur mon lit, le téléphone à la main. Je navigue aléatoirement sur différentes applications lorsque je vois le prénom de Mathis s’afficher sur mon écran.
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