Un être humain sachant écrire part de chez lui, il va prendre le train qui le mènera au travail. Nous sommes le premier jour de l’automne et une petite bruine s’abat posément. Le chemin de terre qui conduit à la gare longe la forêt, il est jonché de glands et de faînes, les feuilles ont amorcé leur précipice et se brunissent tendrement. L’être humain est perdu dans ses pensées, un parfum de nostalgie flotte autour de lui, il pense à sa journée qui l’attend, à sa femme, à ses chats, à son rêve étrange qu’il a fait cette nuit. Puis la magie opère, des idées de textes lui traverse l’esprit, il a bien son téléphone dans sa poche pour les stocker durablement mais il pleut et il n’a pas le temps, il doit prendre son train. Alors il stocke ces idées dans un coin de son cerveau.

Le train passe en retard et il peste car la bruine s’intensifie, et le vent se lève. L’automne est bien là, il impose sa saison dès le premier jour, il veut sortir des mémoires son frère l’été qui a déjà trop brillé.

Le voilà enfin en route vers son travail, et ô désespoir, le TER est un train court et à cause du retard il s’est rempli dans les gares précédentes, l’être humain doit rester debout, c’est assez désagréable.

Puis la journée passe, puis le trajet de retour arrive.

De retour à sa forêt, ça sent bon, la pluie fine de la journée a fait ressortir le meilleur des odeurs de la terre.

Enfin chez lui, il passe les idées d’un hémisphère de son cerveau à un autre et restitue les idées dans un grand cahier.

Point final.

L’imagination est un petit quelque chose dans l’air qui murmure à l’oreille et qui récompense celui qui en prend soin.