« Extrait du Journal de la Reine douairière Quashirell Varalÿn »

J'ai finalement pu emménager dans cette tour éloignée de toute l'agitation qui règne autour des nouveaux dirigeants du pays. Le calme m'apaise et me fait oublier ma souffrance. Tout comme ne pas être toujours en présence des deux petits.

C'est terrible, alors que j'écris ces mots, je m’entends soupirer d’ennuis... J'ai beau avoir encore tout ce que je désire, ma tristesse reste collée à moi comme une tache de vin sur du linge blanc. Je regarde ce qu'il se passe en bas, dans la cours du château. Les serviteurs n'ont pas été affectés par le changement de souverains. Ils marchent avec autant de calme que lorsque j’étais sur le trône et c'est ce qui me fait penser que tout ira bien avec ces deux enfants sur le trône.

Je leur apprendrais ce que je sais. Je le leur ait promis. Surtout à Phoelyx qui désire le bien de son peuple, il m'a promis d'aider ses paysans et m'a même assuré qu'il ne s'arrêterait pas à notre capitale. Qu'il irait accompagner sa sœur et soignerait les soldats sur le champ de bataille. L'idée est tendre mais peut-être un peu trop ambitieuse. Il ne sait pas encore combien de force nos pouvoirs nous retirent. Il faut qu'il en fasse lui-même l'expérience car c'est quelque chose qui ne s'apprend pas mais qui se ressent. Je le guiderais, c'est tout ce que je puisse faire pour eux.

La solitude me fait du bien, je le sais. Mais cela ne m'empêche pas de penser à tous ces morts gisant aux sols... Seulement pour une couronne, le droit de régner. Cela m'empêche de m’endormir paisiblement, et lorsque je me réveil, c'est parce que les cauchemars viennent encore me hanter. J'espère ne jamais oublier ces malheurs et peut-être écrirais-je ce que nous avons tous vécus d'effroyable dans cette nouvelle sélection, pour que rien ne se reproduise, que tous soient sur leurs gardes ou suffisamment bons pour ne pas vouloir assassiner une sœur ou un frère.

Je l'écrirais sûrement tout comme je pense à écrire cette lettre pour le temple des vierges de Viviadi. Je suis certaine d'avoir ma place et aimerait leur proposer quelques idées afin de protéger chaque participant de la prochaine sélection. Peut-être serais-je morte lorsque cela se passera, mais au moins, un temple sera préparé au pire. Car ce pire ne doit jamais se reproduire, cela ne ferait que noircir encore d'avantage le sang des Varalÿn.