—C'est beau le printemps, hein ? C'est beau tout ce vert, la lumière, les fleurs, les bourdons, les tites coccinelles, hein ?... T'as vu y'a des punaises qui font des cochoneries... Ha ?! Elles ont fini... Ha ben non, elle change de support... Elles se cassent pas avec des tas de préambules les bébêtes : paf ! Direct ! D'accord ce sont des Amours éphémères mais c'est sans les emmer...
—Yvonne ?
—Oui ?
—Yvonne, t'es bourrée !
—Ouais... Ho ! regarde, y'a des papillons...
—T'as bu quoi ?
— Je sais pas. On s'en fout, non ? Pis t'étais là, t'as qu'à m'le dire...
— Je viens de rentrer Yve, j'étais en course depuis deux heures au moins !
—Ha bon ?! HOOO ! T'as racheté du Cointreau ?
—Tu veux pas manger un truc, plutôt ? J'ai des Chips ? Et te relever aussi ? La chaise est malheureuse toute seule...
—Hi hiii hi, t'es con... Ch'peux pas me relever !
—Je veux pas être relou, seulement t'es allongée par terre Yvonne et c'est trempé ! Tu gouttes comme un drap ! On pourrait croire que t'es passée au lave-linge...
—On s'en fout, j'ai ma p'tite laine, il fait pas froid : c'est le printemps !
—Mais t'as pas senti l'averse, y'a une heure ? T'as pas un poil de sec...
—Ce que j'aime au printemps, c'est le chant des oiseaux, c'est beau ; mais si ça s'trouve ils se sifflotent des cochonneries pour allumer les zoiselles...
—Allez... çaaaa suffit...
—Maiiis qu'est-ce que tu faiisss... Me tire pas comme çaaa hhaaa.. Je donne pas la main....
—On y est presque... AAAlllez Yvonne pousse sur tes jambes, je te tiens...
—Je donne pas la main... Je donne pas la main aux inconnus...
—Je m'appelle, Choux Vert et en fait de politesse, bonsoir madame, mais il faut rentrer maintenant !
—Hé mon Chou ? Tu me f'rais pas un bécot de printemps ?
—Yvonne, si tu veux bien, on va attendre l'automne...