Chapitre 24
Alkaël n’attendit pas pour sauter en contrebas, rejoignant l’un des nombreux cercles de duels tracés au sol. En guise d’échauffement, il fit rouler ses épaules, déploya ses ailes et effectua quelques moulinets avec son épée.
–Reste là, conseilla Lucas à son Envoyé. Tu y seras en sécurité.
La bouche sèche, Itzal acquiesça. La seule couleur de ses ailes lui créait encore des problèmes. Et il n’était pas le seul à en payer le prix, cette fois.
Le Messager remarqua son inquiétude et lui adressa un sourire.
–N’es-tu pas censé croire en moi un minimum ?
–Si, mais…
–Nul combat n’est joué d’avance. Essaie de percevoir les erreurs qui mènent à la défaite.
Sur ces paroles, le Messager bondit à son tour dans l’arène. Il n’était qu’un combattant parmi tant d’autres, pourtant Itzal discernait sa différence aussi facilement qu’il aurait identifié un faucon parmi un vol de corneilles. Rien que son allure trahissait une confiance qui confinait à l’arrogance.
Alkaël, toujours occupé à dévoiler ses techniques à ses groupies en pavoisant, ne s’était encore rendu compte de rien. Puis plusieurs doigts tendus et quelques murmures lui signalèrent que son adversaire daignait enfin se montrer. Le jeune Massilien s’empressa de rengainer et arriva près de l’arbitre au moment où Lucas disait sobrement :
–Je suis prêt.
–Et je le suis également, enchaina-t-il.
–Êtes-vous d’accord sur les modalités ? s’enquit l’arbitre, seul juge capable de nommer le vainqueur en cas de contestation.
–Ene’sar, répondit Lucas.
Alkaël hésita à contester ce choix avant de se raviser. Son adversaire lui paraissait soudain étrangement dangereux. Son maintien, son calme, son assurance… un jeune Massilien de son âge n’aurait jamais dû afficher autant de maitrise. La peur, l’enthousiasme, il était habitué à les gérer chez ses rivaux. Là, il ne discernait aucune faille dans l’impassible regard bleu-acier.
Et c’était inquiétant.
Les deux Massiliens se placèrent à trois pas de distance, selon les règles. Quand Lucas dévoila sa lame en Ilik, le cœur d’Alkaël rata un battement. Un Émissaire ? Si vraiment l’un des soldats d’élites de Massilia se tenait en face de lui, ses chances étaient maigres. Il pouvait aussi s’agir d’un Massilien richissime qui avait pu s’offrir ce genre d’arme hors de prix. Oui, il devait se convaincre de cette dernière option.
En face, Lucas dévisageait son opposant, son expression de marbre comme à l’accoutumée. Il aurait aimé être aussi calme qu’il le paraissait. Certes, il était certain de dominer son adversaire, mais il venait de le dire à Itzal, rien n’était jamais joué d’avance dans un duel. Le terrain, une inattention, tout pouvait concourir à un dénouement inattendu.
Et même si le personnage ne lui était pas sympathique, il répugnait à l’humilier devant ses camarades. Après tout, il n’avait pas dévoilé son appartenance aux Mecers avant de dégainer. L’eut-il su, Alkaël aurait-il persisté dans son défi ?
Les deux Massiliens se placèrent en garde et Lucas discerna immédiatement les failles de son vis-à-vis.
–Tes appuis, se contenta-t-il de dire.
Surpris, ce dernier corrigea sa position. Ce n’était toujours pas parfait, mais c’était mieux. D’un hochement de tête, Lucas nota l’effort et s’apprêta à un assaut imminent. Autant lui laisser l’initiative.
Visiblement vexé, son adversaire serra les dents et porta son attaque. Avec son œil d’expert, Lucas en repéra les défauts : le poignet trop tendu, un mouvement sans force réelle, et un résultat qui le laissait déséquilibré. Plusieurs parades lui vinrent à l’esprit, il se contenta de se décaler d’un pas et l’arme le frôla au lieu de le transpercer. Dans la continuité, il s’empara du poignet de son adversaire et n’eut besoin que d’une légère torsion du buste pour l’envoyer à terre.
Dans un combat réel, le Messager aurait profité de l’instant pour achever son adversaire. Là, il attendit qu’il se relève.
Si la rage s’était emparée d’Alkaël, il n’aurait eu aucun scrupule à mettre fin à ce duel. Mais le jeune Massilien arborait une expression perplexe ; il avait sans doute déjà compris à quel point Lucas lui était supérieur, pourtant il revenait au contact. Un bon point. Peut-être qu’en grattant un peu sous ce vernis d’arrogance il découvrirait de quel bois le jeune homme était fait.
Alkaël se montra plus prudent, assura sa prise sur son arme et porta une nouvelle attaque. Le Messager ajusta sa position et vint au contact. Sa lame en Ilik tinta en rencontrant l’acier. D’un mouvement du poignet appuyé irrésistible, Lucas écarta la menace et Alkaël se trouva de nouveau déséquilibré.
Cette fois, Lucas lut de la peur mêlée à de la curiosité dans les prunelles de son adversaire. Les lèvres pincées face à une situation qu’il commençait à comprendre délicate, Alkaël restait tenace, refusant de baisser les bras.
Cependant après deux assauts infructueux, le jeune Massilien hésitait à attaque de nouveau. Si Lucas souhaitait faire profil bas sur leur passage à Béryl, il devait prendre l’initiative. Ce duel n’avait que trop duré. Le Messager modifia légèrement ses appuis, arma son bras et bascula le poids de son corps dans un mouvement coulé implacable, pénétrant le centre de son adversaire qui tenta maladroitement de réagir en agitant frénétiquement son épée. Un geste parfait qui figea Alkaël alors que l’épée de son adversaire touchait à peine son front. Une goutte de sang perla.
Le mouvement avait été parfaitement maitrisé.
Avec un pas arrière, Lucas rengaina son arme.
Alkaël sentit ses genoux flageoler. La mort en face ! Tremblant, il porta la main à son front, encore surpris d’être vivant. La terreur menaçait de liquéfier ses entrailles.
À ses côtés, l’arbitre était pétrifié par la soudaineté de l’attaque. Il n’avait rien vu venir.
Le Messager s’inclina légèrement.
–Eraïm me soit témoin, la victoire est tienne, Alkaël Veronis.
Qui en resta bouche bée.
–Pardon ? parvint-il à dire après plusieurs essais infructueux.
–Bien que désordonnée, ta défense m’a touché, répondit Lucas en désignant la déchirure sur son bras.
–Mais… Je devrais… enfin… dans un vrai combat…
Encore tremblant d’émotions contradictoires, le Massilien peinait à trouver ses mots.
–Tu serais mort, oui, compléta Lucas de son habituelle voix glacée.
Alkaël pâlit.
–La chance, ou le hasard, appelle-ça comme tu veux, a toujours sa place dans un combat. Un rappel utile, même pour un Messager.
Chose qui aurait pu paraitre impossible, Alkaël pâlit davantage, hésita quelques secondes, puis s’inclina.
–Accepte mes plus humbles excuses, Messager. Je ne pensais pas à mal.
–Merci. N’oublie pas que les Faucons Noirs sont bien plus qu’une paire d’ailes noires.
–Je m’en souviendrai, murmura le jeune homme.
–Veille à ce que tes amis ne s’imaginent pas réussir à réitérer ton exploit, notre séjour ici sera bref et j’aimerai autant ne pas le ponctuer de cadavres. Eraïm te garde, Alkaël, salua Lucas avant de s’envoler rejoindre Itzal.
Et si la lame était empoisonnée ? interrogea Lika.
Tu m’aurais prévenu, rétorqua Lucas. Mais tu as raison, j’ai été négligent.
Tu as relâché un instant ton attention, oui. Nul ne peut maintenir une vigilance éternelle.
Lucas acquiesça.
Ce n’est pas le résultat que j’escomptais mais il fera tout autant l’affaire.
Le Mecer se posa en douceur aux côtés de son Envoyé.
–Je… je n’ai pas tout compris, avoua Itzal. Il semblait totalement dominé, et pourtant, il a gagné ?
–Les assauts désordonnés sont les plus dangereux. Une blessure pour une victoire n’est pas cher payé dans un combat. Chaque engagement a ses règles.
Lucas retroussa son bras de chemise pour examiner la plaie. Une file ligne d’où ne sourdaient que quelques gouttes écarlate. Il attrapa un mouchoir dans le petit sac à sa ceinture pour nettoyer, et le noua d’une seule main avec adresse avant de le camoufler avec sa manche.
–Viens, il est presque l’heure de manger, et tu ne voudrais rater les tourtes de Sidonie pour rien au monde.
*****
Après un repas copieux et une sieste digestive, le Messager Lucas fit visiter la ville à Itzal. L’Envoyé n’avait que peu de souvenirs de sa courte jeunesse sur Massilia, et c’est avec intérêt qu’il découvrit les rues escarpées de Béryl. Lui qui n’avait cotoyé que les Mecers depuis son départ de M-555, la richesse et la diversité le surprenaient à chaque coin de rue.
Les maisons étaient biscornues, comme on pouvait s’y attendre sur une planète au relief montagneux, mais possédaient majoritairement un toit plat servant de zone d’atterrissage. De fait, certaines n’avaient même pas de porte, juste de hautes fenêtres.
Les rues étaient tortueuses, ce qui l’étonna en considérant l’envergure des Massiliens ; il s’en ouvrit à Lucas, qui lui expliqua ce mécanisme de défense. Il existait plusieurs Clans sur Massilia, et les escarmouches les opposant étaient presque aussi fréquentes que celles de la Fédération contre l’Empire. Des accords de paix étaient signés et défaits chaque jour pour de mineures entorses au sens de l’honneur de l’un des protagonistes.
Itzal buvait les paroles du Messager avec avidité. Il était rare que Lucas s’exprime autant, et il devinait toute la passion qui le liait à sa planète natale. Une surprise, car il lui avait paru que le Messager n’était qu’indifférence. Certes, le masque se fissurait de temps à autre, mais la plupart du temps, Lucas maintenait un contrôle total sur ses émotions. Itzal se demandait parfois quels tourments il avait traversés pour en arriver là, ou si la seule formation exigeante des Mecers en était responsable.
Des enfants s’égaillèrent devant eux comme une volée de moineaux, et Itzal eut une bouffée de nostalgie. Qu’elle lui paraissait lointaine, cette époque des premiers vols ! Car les Massiliens, à l’instar de nombreuses espèces ailées, étaient incapables de voler à leur naissance, même si des embryons de plumes étaient déjà présents sur leurs ailes.
Distrait un instant, il se dépêcha de rattraper son retard sur Lucas. Qu’il trouva occupé à acheter des douceurs.
–Qu’est-ce que c’est ? interrogea Itzal avec curiosité.
La vendeuse lui adressa un large sourire assorti d’un clin d’œil.
–Un Massilien qui ne connait pas nos fameuses brioches au miel ? Je n’y crois pas ! Je vous en rajoute une.
Lucas la remercia, avant de tendre l’une des brioches à Itzal.
–J’espère que tu aimes le sucré.
L’Envoyé examina le petit pain rond un instant avant de mordre à pleines dents. La croûte lisse et brillante craqua et un flot de miel envahit sa bouche.
–Délicieux, réussit-il à dire entre deux bouchées. Mais collant.
Lucas eut un sourire.
–La légende veut que ces brioches aient été créées pour que les Massiliens puissent les déguster en vol sans crainte qu’elles ne leur glissent des mains.
–Je veux bien le croire, marmonna Itzal en léchant ses doigts couverts de miel. Pas d’exercice aujourd’hui ?
–Nous sommes en permission, tu te souviens ? Et demain nous reprenons la route. Dors bien cette nuit, car je compte t’imposer une vitesse maximale.
*****
Ils s’étaient levés avec le soleil, et si Itzal avait maugréé pour la forme, il avait quelque part hâte de reprendre la route. Passer la journée à planer était une expérience grisante et il commençait à réellement apprécier cette nouvelle chance que lui offrait le destin.
L’Envoyé rejoignit son Messager sur les toits de l’auberge. Il lui sembla que Lucas faisait grise mine tandis qu’il contemplait les cieux.
–Un problème ? s’enquit-il.
–Peut-être. Les nuages s’amoncèlent, et leur forme… Un orage n’est pas à exclure. Et le vent les souffle dans notre direction.
Itzal déglutit. Il espérait que les Mecers se montraient aussi censés que les Massiliens lorsqu’il s’agissait de la foudre. Lui en avait une peur bleue.
–En route.
Ravalant ses craintes, Itzal s’envola à la suite de Lucas.
Les deux Mecers gagnèrent rapidement en altitude, chacun chargé d’un sac en bandoulière. Lucas l’avait prévenu qu’ils couvriraient un maximum de terrain chaque jour, sans s’arrêter dans une ville si aucune ne se trouvait à proximité. L’occasion pour Itzal, enfant des villes, d’apprendre également à mieux connaitre la nature, pour s’en faire un allié.
Impossible de trop se charger ; alors leur sac contenait simplement un peu de nourriture et le nécessaire à un séjour prolongé en extérieur.
Tout en gardant un œil sur le Messager, Itzal admirait le paysage environnant. Des cimes enneigées s’étendaient à perte de vue. Des montagnes, encore des montagnes, toujours des montagnes où qu’il porte son regard. Quelques maisons isolées se trouvaient parfois accrochées à l’un des flancs pentus. Si des cités existaient dans les environs, elles étaient bien cachées.
D’un geste du bras, Lucas lui indiqua d’atterrir. Itzal avait rapidement intégré les quelques gestes de communication nécessaires quand on voyageait en groupe et que le vent empêchait tout dialogue.
–Tout va bien de ton côté ?
–Oui, répondit Itzal en cherchant à reprendre son souffle.
–Les nuages s’épaississent. Je t’aurais bien appris à voler en les utilisant comme camouflage, mais ceux-là ne s’y prêtent pas. Nous allons donc voler bas. Méfie-toi, nous devrons parfois frôler le flanc de la montagne pour profiter un maximum des courants aériens.
–Et c’est… parfaitement sûr ? Je veux dire, nous ne risquons pas un éclair intempestif ?
–Je t’apprendrai à reconnaitre les nuages d’orage. Pour le moment, l’air est seulement lourd. Notre prochaine pause sera pour déjeuner. Ne t’éloigne pas de moi.
Sur ces dernières paroles, le Messager prit quelques pas d’élan et s’envola, Itzal juste derrière lui.
Quelque chose te tracasse ? demanda Lucas.
Oui. Je sens… comme une tension.
J’imagine que tu ne parles pas des orages. Sois prudente.
Une touche d’amusement filtra à travers le Wild.
Prends soin de toi.
La présence de Lika se fit plus discrète dans son esprit, et Lucas se concentra sur la corniche qui se profilait devant eux. À leur vitesse, ils ne pouvaient se permettre aucune erreur. Tout écart serait fatal.
Derrière Lucas, Itzal profitait de son aspiration pour minimiser son effort. Ayant grandi sur M-555 au milieu des poutrelles métalliques, il se jouait des obstacles rocheux avec facilité.
Ils volaient très près du flanc de la montagne, suivant une crête calcaire dont les strates étaient clairement identifiables. Fasciné, Itzal avait peine à détacher son regard des rubans grisâtres qui alternaient teintes sombres et plus claires. Par endroits, elle se recourbait en un surplomb sous lequel ils glissaient en repliant légèrement leurs ailes.
Devant, Lucas n’arrivait pas à mettre le doigt sur cette sensation de gêne grandissante qu’il ressentait. Rien de visible pour l’instant, et pourtant… pourtant il y avait un danger, là quelque part. Mais où ?
Tranquillise-toi, intervint Lika. Les Compagnons nous avertiront au besoin.
Le Messager risqua un coup d’œil derrière lui. Itzal semblait suivre le rythme qu’il imposait sans trop de soucis. Avec ce ciel menaçant, il n’osait augmenter l’allure. Dommage, il ne pourrait tester la vitesse de pointe de son Envoyé. Une autre fois.
Un surplomb apparut de nouveau au loin, et Lucas estima que le lieu serait parfait pour leur pause déjeuner. Une bourrasque le déporta brusquement et il jura avant de corriger sa trajectoire. Si les vents devenaient tourbillonnants ils seraient forcés de s’éloigner de la ligne de crête, et auraient bien plus d’efforts à fournir. Lutter contre le vent était toujours vain.
Il était temps de s’arrêter. Tandis qu’Itzal, essoufflé, se posait au sol, Lucas révisa son opinion à la hausse sur son jeune Envoyé. Le petit avait de l’endurance et ne se plaignait pas. Un bon point.
Le Messager s’occupa de préparer un repas rapide pendant qu’Itzal s’asseyait lourdement, épuisé.
–Je vais mourir, murmura l’Envoyé en regardant les nuages gris au-dessus de lui.
–Pour quelques heures de vol ? Viens manger.
Avec un soupir, Itzal ferma les yeux quelques secondes.
–J’arrive, marmonna-t-il.
Une goutte, puis deux, puis trois. Elles s’écrasaient lourdement sur son visage, de plus en plus rapprochées.
Jurant, il bondit se mettre à l’abri aux côtés de Lucas comme des trombes d’eau s’abattaient sur la montagne.
–Il semble que nous nous soyons arrêtés juste à temps.
Itzal s’empara d’une tranche de pain accompagnée de fromage et de jambon sec. Une odeur alléchante bien différente de l’humidité de l’air. Il s’aperçut qu’il était affamé et dévora l’ensemble.
–Rassure-moi, on va attendre que ça se calme ?
–Si ça ne dure pas trop longtemps, oui.
Le jeune Envoyé termina son repas en priant Eraïm avec ferveur. Voler sous un déluge pareil ? Hors de question !
Un grondement sourd le propulsa sur ses pieds, le cœur battant, les sens en alerte. Qui disait tonnerre disait orage… Lucas ne l’avait-il pas assuré du contraire ?
Sourcils froncés, le Messager avait mis un genou à terre et inspectait le sol. Pourquoi le sol alors que la menace venait des cieux ? s’interrogea Itzal.
–Envole-toi, avertit Lucas en même temps qu’une secousse ébranlait la montagne.
Toujours au sol, il ne paraissait pas vouloir suivre ses propres ordres.
Perplexe, Itzal fit quelques pas sous la pluie drue. Son élan fut cependant coupé par un tremblement qui l’envoya rouler à terre, au milieu de la boue et des buissons d’épineux. Une pluie de pierrailles s’abattit sur lui et il se couvrit la tête de ses mains en se recroquevillant.
Qu’est-ce que c’était que ça ?
Il osait tout juste relever la tête quand la montagne sembla se déchirer. Des blocs plus gros que sa tête dévalèrent la pente, dans un vacarme assourdissant. Le nuage de poussière qui accompagnait l’éboulement l’empêcha d’apercevoir quoi que ce soit et se transforma en un magma boueux sur son uniforme.
Le bruit finit par s’éteindre, et fut remplacé par l’écho lointain des blocs rebondissant dans leur descente. Itzal s’agenouilla doucement et secoua ses ailes engluées dans un mélange de gravillons et de poussière arrosés d’eau de pluie. Averse qui se transformait doucement en simple bruine. L’Envoyé grimaça. Pour le coup, il aurait préféré une bonne ondée. Comment enlever tout ça ? Impossible de décoller avant un nettoyage complet.
Soudain inquiet, il jeta un coup d’œil aux alentours. Des rochers partout. La montagne semblait avoir explosée : il n’y avait plus de crête proprement dite.
Et surtout, le Messager n’était nulle part en vue.
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