Part 3
« On a tenu jusqu’à aujourd’hui, on tiendra le temps qu’il faudra ! » m’avait-il répondu.
Nous avions tenu oui, notre idylle avait commencé alors que ma mère n’était pas encore candidate. À l’époque, où je découvris mon homosexualité, elle était encore simple sénatrice. Nous vivions alors près de Houston au Texas. La fameuse Thérésa avait pu trouver du boulot et un appartement à Washington. Ce qui nous permit de nous voir encore.
De cette façon, je pouvais continuer à jouer le rôle que je m’étais créé de toutes pièces. Quand je ne dormais pas à la Maison Blanche, j’étais chez elle ou chez Horace. Cela ne me plaisait pas de mentir aux miens, mais pour la sécurité d’Horace, c’était préférable. Quant à Thérésa, son statut de petite amie du fils du président faisait d’elle, quelqu’un d’intouchable.
Elle était surveillée, vingt quatre heures sur vingt quatre par des agents de . De son côté, Horace, même si je ne lui disais pas toujours, était aussi surveillé, mais beaucoup moins. Je voulais détourer les soupçons de nous. Je jouais un jeu dangereux car je n’avais aucune envie que Theresa soit utilisée contre moi.
Si quelqu’un l’enlevait et l’utilisait pour atteindre ma mère, à travers moi, je ne m’en remettrais pas. De plus, si ça arrivait , je devrais encore plus parfaire mon rôle. Faire croire qu’elle importait plus pour moi que tout le reste, même Horace. Me montrer mal, le temps que l’on la récupère, si mal qu’on soit persuadé qu’elle était ma chérie.
« Mais regardez qui voilà, bonjour Horace !» dit ma mère alors que l’on rentrait dans le salon.
« Ah, Horace, comment vont tes parents ?» demanda son mari
« Une chose est sûre, ils vont bien et se réjouissent, ils vous félicitent d’ailleurs pour votre nomination.» dit mon ami.
Gagnant la salle à manger,nous nous mîmes à table,Horace et moi,l’un à côté de l’autre. Mes parents en face de nous. Nous commençâmes à manger, parlant de tout et de rien, évoquant nos années ensemble. Horace était mon ami depuis tellement longtemps que les souvenirs que l’on avait étaient légions. Mes parents le connaissaient très bien, bien plus que Thérésa.
« Loin de moi, l’idée de vous importuner pendant votre souper, madame, mais un drame s’est produit.» dit soudain un gradé en entrant au pas de course dans la salle à manger.
« Alors, parlez, général Losa !» dit ma mère en se levant.
- Bien, madame, il y a eu une explosion au niveau du Théâtre Warner! » dit-il
« Bon dieu, William ! » laissa échapper mon ami.
« Allez-y, immédiatement, ma sœur, Élisa est là-bas. Elle allait voir une pièce avec une amie, ce soir. » ai-je réagi tout de suite après mon ami.
- Tout de suite, monsieur ! » dit le gradé.
Alors qu’il partait, je fis signe à Horace et nous quittâmes la salle à manger au pas de course. Attrapant mon casque de moto, je le mis, Horace prenant le sien. Nous fonçâmes au garage et arrivâmes peu après que la voiture du général Losa fut passée. Je relevais la visière de mon casque pour être identifié.
« Il est impératif de renforcer la sécurité, ici, ne laissez entrer personne,et empêchez ma mère de sortir !» dis-je alors qu’on m’ouvrait.
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