L'autre moi
Halte, qui va là ?
Moi…
Qui es-tu donc ?
Fils d’un inconnu, tâtant de son œil nu le lieu interdit
Quoi donc t’amena ici dans les ténèbres souterraines ?
Seul mon cœur, en ma poitrine, de tout demeure isolé
Ne voilà-t-il pas que les portes s’ouvrent devant toi !
De ce souvenir figé de glace, marchant tout autour
Voici comment choisis-tu de me torturer l’esprit,
Tel une conscience affligée : je m’y refuse !
Mais désarmé, je suis à l’évidence…
À présent la notion d’éternité m’envahit,
Cher être, ai-je perdu, il y a si longtemps.
Et pourtant, seul hier se fit cette rencontre
Qu’espères-tu alors de moi, ô jeune homme ?
Ne me fais pas attendre, désespéré là
En cette froide immensité, dans ce sombre noir
Montre-moi ton visage éclairé d’une lumière
Dont je ne sais la provenance, pour que nous dansions
Brisant dans la glace qui nous sépare tant ; cherchant,
Tournant sur nous-même, la scène se dessine sous nos pieds.
(Sous nos pieds)
L’air emplit mes poumons, ainsi je soupire et tu respires
De cet air troublé, j’en deviens si fou !
Alors, attrape moi ! avant que je m'évanouisse…
Quel est ton dernier mot ? Quelle est ta volonté ?
De mon oreille, tu en as fait ta confidente, chuchotant
Comme si nous l’avions toujours fait.
Quelle est cette place si sombre, au loin, où
Je n’ai vu que toi de tes yeux perçant l’obscurité ?
Je fus si confus lorsqu’ils rencontrèrent les miens
À la fois si irréels, et pourtant bien là !
Demeurant près de ce trône, nulle âme trouvée
Mais les sentiments virevoltent dans l’espace
Voilà que ma foi s’est agrandie en toi
Entends-tu cette mélodie si colorée
Quelle est donc ta réponse ?
Ne me fais pas attendre, en face de toi
Parfois l’enveloppe cache bien, mais le coeur ne le peut
Éternellement, la vérité se dévoilant de cette couche blanche
De ton siège enneigé, lèves-toi pour que nous dansions
Une nouvelle fois, me faisant sentir entier en cette nuit
Comme si nous l’avions toujours fait !
(Toujours fait)
Perdu dans l’abîme de l’esprit, fais-moi vivre
Ce que nous n’avons pas autrefois vécu
De cette frénésie, je ne suis si fou !
Quel est ton dernier mot, voici mon dernier mot :
Moi es-tu et toi suis-je ; dans la mort,
Nous ferons plus qu’un.
Né pour mourir ensemble ! De vives voix,
Montons nos chants vers l’hermétique surface
Afin qu’ils apprennent tous notre existence !
(Notre existence)
Brûle le feu de la délivrance, c’est un jour nouveau
Où les corps se préparent pour un règne infini.
Le temps se fige, maintenant fond la glace !
Que s’ouvrent les cieux vers un avenir meilleur
Volant dans l’air les débris d’une ancienne défaite
Doux chaos raisonnant le son de la victoire
De cette harmonie, nous n’en sommes point fous !
(Point fous !)
Tel est donc notre dernière volonté : à l’unisson,
Pour des temps indéfinis, toi et moi
À jamais, nous vivrons !
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