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Elle venait d'accoucher d'un beau petit garçon, sa fille sera contente d'avoir un petit frère, le dégout est passé, tant que sa chambre ferme à clef il lui reste ses amours qui servent de rempart, et elle commence à prendre une certaine assurance.
Elle reprend un travail, pas très valorisant assise à un bureau, mais tous les mercredis sont avec ses enfants surtout avec son fils, la plus grande n'est pas là, souvent chez une copine ou bien à ses études, elle a son caractère ça ne vient pas de son père, de toute façon si elle reste quand elle rentre le soir, c'est pour entendre des cris des reproches incessants, une ambiance familiale qu'elle s'empresse de quitter. Elle se souvient très bien d'un jour, sa fille a présenté son nouveau petit ami qu'elle voyait en cachette, ils avaient des projets, ils allaient vivre ensemble et elle était majeure, ça s'est fait assez vite les parents aideraient pour le petit studio, mais sous deux conditions, qu'ils aient leurs examens et qu'elle passe son concours, ils avaient réussi ils se sont éloignés du giron familial.
Il lui reste son fils qui rentre du judo, un voisin complaisant comme tous les mercredis qui ramène le sien, ils s'entrainent ensemble, dès qu'ils sont arrivés ils sont repartis jouer dans la maison du copain, et ça c'est déclenché. Il la prend par la taille, elle est prise par surprise, il lui force les lèvres pour pouvoir l'embrasser, d'abord elle laisse faire elle a peur des enfants, elle n'ose se rebeller pendant qu'il la retient qu'il caresse son dos, et puis elle le repousse, il n'y a pas eu un mot, il n'est plus revenu, les gamins sont amis, le père ne s'arrête plus pour prendre le café, il ne fait que déposer. Elle a appris quelque chose, c'est le second qui l'embrasse juste après son mari, les hommes sont tous pareils, ils prennent sans douceur, ils forcent sans accord, ils ne semblent pas entendre qu'elle a besoin de parler, de confier ses angoisses, ses désirs et ses craintes, ils ne savent qu'abuser, elle va devoir s'armer.
C'est une année charnière et dure, elle vient de perdre son emploi, il va falloir qu'elle s'occupe. Entretenir faire briller et passer le balai, attendre que tous rentrent à préparer les repas, elle a rêvé de mieux. Ils ont une grande maison maintenant, statut social oblige son mari a gravi des échelons, qu'il continue à payer il en a les moyens; elle s'est faite licencier ses indemnités vont servir, elle se trouve jolie quand elle regarde la glace, sans doute un peu trop maigre, sa poitrine n'est que le résultat de grossesses, elle va y remédier, et pourquoi pas, elle n'a que cinquante ans ou un peu plus, elle pense le chiffre tout bas, mais elle se persuade, changer d'orientation, tout devra être un ensemble, il n'y a plus rien dans sa branche, Pole Emploi va l'aider.
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