Chapitre 2

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Devants les deux femmes se dressait une immense bâtisse, un véritable manoir. Tout de blanc, et seulement coloré par le cadre vert émeraude des fenêtres, il se tenait, droit face à la mer. Elle furent conduites par un valet jusqu’à un petit salon lambrissé, où étaient assis Nina Blake et un homme au cheveux savamment décoiffés.

« Joseph Blake, se présenta-t-il. Augustus était mon frère.

- Ravie de vous rencontrer, répondit rudement Maddie. Mais, mettons de côté ces manières : en tant qu’inspectrice, j’ai le devoir de m’entretenir avec vous. J’aimerai donc voir Mrs Blake en premier, et si possible dans un lieu discret.

- Le cabinet de travail de mon mari serait idéal, proposa doucement Nina.

- Parfait. Ms. Green assistera à notre discussion. Pouvez-vous nous y conduire ?

La femme leur fit traverser une série de couloirs, et elles arrivèrent dans une magnifique verrière. Le plus étonnant dans ce bureau n’était pas la pièce en elle-même, mais les dizaines de cages qui contenaient toutes sortes d’animaux tropicaux : singes, lézard, perroquets, serpents et rats des sables, tout y était.

- Augustus était un très grand zoologue, leur appris Mrs. Blake. Il est revenu d’une expédition au Brésil. D’ailleurs, nous étions sensé donner une réception hier soir, pour qu’il présente le fruit de ses recherches à ses collègues.

- Et vous, vous l’aidiez dans ses expérimentations ? s’enquit Maddie.

- Non, il travaillait seul. Personne, normalement, ne pouvait entrer ici sans son autorisation.

- Alors, à quoi passiez-vous vos journées ?

- Pas grand choses : des réunions, des soirées mondaines, et d’autre amusement. Il m’arrive souvent d’écrire des articles pour des magazine féminins.

- Intéressant. Comment qualifieriez-vous la relations que vous aviez avec M. Blake ?

- Nous n’étions pas très proches. Je ne suis jamais tombé enceinte, mais je pense que si nous avions eu des enfants, nous nous serions mieux entendu.

- Vous étiez mariés depuis combien de temps ?

- Six ans et demi, dit sans hésiter Nina.

- Avez-vous déjà été infidèle à votre mari ?

- Bien sûr que non ! s’exclama-t-elle. Je n’ai jamais eu de relation hors mariage.

- Et votre mari ? continua Maddie.

La femme rougit violemment et souffla d'une voix gênée :

- Il ne cachait à personne le fait qu'il me trompait.

- Mais, étant au courant, vous ne vous êtes jamais séparés ? Vous en auriez eu le droit...

- Il m'offrait mine de rien beaucoup de libertés, et je pouvais compter sur lui si besoin. Je ne souhaitais pas l'offenser publiquement en demandant le divorce.

- Je comprends parfaitement.

Après un silence, l'enquêtrice reprit :

- Avez vous, ces derniers temps, remarqué un comportement anormal chez Augustus ? Semblait-il inquiet ? Ou a-t-il reçu des visites inhabituelles ?

Nina Blake réfléchit un instant, avant de répondre :

- Je ne crois pas. Il était très excité à l'idée de notre coktail. Il avait, paraît-il, fait une découverte sensationnelle. Il a d'ailleurs pour cela passé beaucoup de temps avec Mr. Walsh, un de ses confrères, et s'est fait livrer un nouvel animal. Australien, je crois. Mais, exepté un voyage en Espagne que nous devions accomplir le mois prochain, il n'y a eu aucun évènement différent de notre vie normale.

Maddie continua à lui poser d'autre question, assez formelles, tandis que Joanna se hâtait de prendre des notes dans son carnet. Enfin, la détectrice prit congé de Nina, et se retourna vers son associée.

- Ma chère, j'espère que vous avez bien écouté ! Nous avons des pistes !

- Lesquelles, Madame ? interrogea Joanna, les sourcils froncés.

- Le Mr. Walsh dont parlait Mrs. Blake était vraisemblablement le collaborateur de la victime. Il aurait parfaitement pu l'assassiner pour récupérer à lui seul le mérite. De plus, Mrs. Blake nous as informé de ses relations avec son mari. Et je trouve bien étrange le fait qu'ils soit restés mariés, après toutes ces infidélités.... expliqua la rouquine.

- Cela rejoint ce que vous m'avez dit en ville. Plus de soixante pour cent des crimes sont commis par le ou la conjointe. Mais, opposa cependant Joanna, Nina Blake m'a l'air d'être réfléchie : si elle avait été la meurtrière, elle aurait tanté de dissimuler ce qu'elle vous a livré il y a peine deux minutes.

- Ou bien, elle fait quelque chose de tellement gros en espérant que l'on y voit que du feu, conclut Maddie, qui n'avait pas prévu de changer d'avis.

- Nous ne pouvons pas interroger Mr. Walsh maintenant. Pourquoi ne pas fouiller les appartements personnels d'Augustus Blake ?

- Bonne idée, approuva Mapple, allez-y donc. Je veux quant à moi discuter avec Joseph Blake. D'abord l'épouse, ensuite la famille !

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