Il courait. Il devait fuir. Le plus vite possible. Le plus loin possible. Il traversa une ruelle, puis une autre et encore une autre. Toutes grises, sombres et mal éclairées. Il tourna à droite. À gauche. Il trébucha. Son jean se déchira, sa chemise blanche se salit, il perdit sa chaussure. Et se retrouva à terre en gémissant de douleur. Sa cheville lui était douloureuse. Il aperçut un éclat argenté. Une lame.

"Emmanuel Leroux, 37 ans, sans domicile fixe, sans travail. Vous êtes en état d'arrestation pour diffamation et tentative d'assassibat envers le Gouvernement. Pour ces crimes, le Gouvernement vous juge coupable, et ordonne votre mise à mort. Cependant, si vous décidez de nous délivrer des informations, nous vous relacherons vivant. Votre choix ?"

Emmanuel avait peur. Mais il ne regrettait pas. La Lanceolata était tout ce qu'il avait, c'était sa vie. Il ne laisserait pas ses amis se faire tuer parce qu'il avait dit un mot de trop. Peu importe qu'il ait peur, peu importe qu'il allait mourir.

"Et falsa perfidiae. Exigimus iustitia" "Mensonges et trahisons. Nous réclamons justice."

Et la lame trancha.