2/4. Provocations et proposition.
"Il reste quelque chose là."
Elle se retourna pour voir à quel endroit il fallait repasser un coup d'aspirateur et elle vit qu'il lâcha de façon insolente quelques peluches fraîchement arrachées de son gilet. Elle respira profondément pour garder son calme, elle savait à quoi il jouait, il voulait la pousser à bout, il voulait rire d'elle. Les célébrités la prennaient toujours pour une moins que rien. Mais, elle ne comprenait pas pourquoi il agissait ainsi, les fois où elle avait déjà fait le ménage chez lui quand il était présent, il n'avait jamais agi ainsi et cette pensée l'insupporta encore plus. Elle s'avança donc jusqu'à côté du lit pour aspirer les petites peluches, en ignorant le regard de Norman.
"Allez-vous rester sur votre lit longtemps ? Je dois le faire.
-Oh, je ne sais pas encore."
Elle entreprit donc de faire les vitres, en attendant que la starlette finisse de jouer à son jeu stupide. Elle lavait avec agilité et rapidité, habituée de faire les mêmes actions depuis des années.
Norman ne pouvait s'empêcher de la fixer. Elle était tellement attirante, dans cet uniforme qui mettait en valeur ses formes généreuses. Ses mouvements rapides sur les vitres faisaient bouger son corps au même rythme et il se régalait.
"Arrêtez de me fixer comme vous le faites, monsieur. C'est assez irrespectueux.
-Est-ce ma faute si tu es si attractive ?"
La chanson qui passait sur l'enceinte n'aida pas la jeune femme, "Down&dirty" des Little Mix n'était pas la chanson la plus innocente que comportait son téléphone.
"N'essayerais-tu pas de me faire passer un message avec les chansons que ton enceinte passe? Womanizer et maintenant celle-là.
-N'allez pas vous imaginer quoique ce soit monsieur Viquel, vous ne m'intéressez pas, je suis là pour mon travail. Si vous n'aviez pas compris le but d'une femme de ménage, c'est de rendre votre appartement propre et vivable, de s'occuper du linge et de faire la cuisine parfois, rarement dans mon cas. Il n'est en aucun cas question de sexe ou d'autres choses aussi peu classes. Je ne suis pas un objet et encore moins un jouet sexuel."
Il sourit, plutôt ravi de voir que malgré ses règles de travail elle ne se laissait pas faire. Elle lui plaisait beaucoup.
Elle s'absenta quelques instants pour aller mettre le linge à laver dans la machine puis revint. Il avait enfin décidé de s'habiller,une occasion pour se montrer une fois de plus.
"Je peux faire le lit monsieur?
-Absolument."
Il voulait continuer de la taquiner, pour voir quelles étaient les limites.
Il chercha rapidement quoi se mettre, puis opta pour presque rien. Elle était concentrée à faire le lit mais fut vite déconcentrée lorsqu'il lança sur le lit son boxer fraîchement enlevé. Il était nu sous les yeux de la jeune femme, ayant quand même décidé de lui tourner le dos, de façon à ce qu'elle voit uniquement ses fesses. N'entendant plus aucun mouvement,il se retint de rire, elle avait cessé de faire le lit, perturbée par son spectacle et il sentait son regard sur lui, ça lui a plu. Il souriait légèrement, fier de lui.
"As-tu terminé le lit?
-Je suis en train de le terminer, monsieur."
Les mouvements se firent de nouveau entendre. Il enfila un nouveau boxer en ricanant. Puis mit son jean gris, légèrement troué. Il se retourna et surprit la jeune femme entrain de le regarder de nouveau.
"Tu aimes ce que tu vois?"
Il se rapprocha d'elle, s'arrêtant tout proche de son corps avant de coller ce dernier. Elle ne répondit pas, gênée.
"Réponds donc à ma question Honey, tu aimes mon corps?
-Non."
Il souriait malicieusement, il savait qu'elle n'avait pas le droit de fréquenter un de ses clients, il savait qu'elle devait agir professionnellement, mais il savait aussi qu'il pouvait lui donner bien plus qu'elle n'avait à cet instant. Il savait qu'elle allait bientôt atteindre ses limites et ça lui plaisait.
"Non ? Vraiment? Je suis moche ? Regarde moi et dis moi que tu n'as pas aimé ce que t'as vu. Dis moi que je ne te plais pas. Vas-y."
Quant à elle, elle tentait de respirer correctement. Elle avait eu auparavant des stars irrespectueuses, qui voulaient coucher avec elle et qui étaient très désagréables face au refus et à la résistance, mais lui n'agissait pas de la même façon. Et même si elle savait qu'elle risquait son travail à cause des règles bravées, elle ne pouvait aller contre l'attirance qu'elle ressentait envers lui. Elle avait fait l'erreur de donner de l'importance à ce client, elle avait en quelque sorte déjà bravé la règle de vie privée, elle avait profité de sa nudité pour regarder son corps au lieu d'ignorer et de continuer son travail. Elle était persuadée qu'elle allait perdre son travail. Mais quelque chose en elle vibrait, elle savait que si elle faisait une bêtise comme céder, elle le regretterait mais à cet instant ce qu'elle ressentait était beaucoup trop fort pour qu'elle ne raisonne correctement.
"Je n'ai jamais dit que vous étiez moche, monsieur.
-Alors, je suis beau?
-Vous êtes charmant, très agréable à regarder."
Il sourit une nouvelle fois fier de lui, cependant il n'arrêta pas pour autant de la fixer. Il voulait qu'elle se rende compte à quel point il lui était difficile de ne pas la regarder. Il voulait qu'elle sache à quel point elle était attirante, belle, même après s'être tuée à la tâche pour rendre l'appartement propre. Il voulait attirer son attention, il voulait que ses si jolis yeux soient posés sur lui, il voulait l'avoir pour lui.
"J'ai terminé de remettre en ordre votre appartement monsieur, je dois partir maintenant."
Il lui bloquait le passage, son corps faisait barrage à celui de la jeune femme.
"Je sais que tu ne te plais plus dans ton travail. Je t'ai entendu parler toute seule tout à l'heure, c'était drôle à voir mais pas à ressentir.
-Et alors ? On a pas tous les mêmes besoins, on n'est pas tous égaux, on a pas tous la passion pour le métier que l'on fait. Certes, j'ai choisi ce métier parce qu'il me plaisait, mais les stars sont de plus en plus irrespectueuses et désagréables. J'ai besoin de ce travail pour pouvoir vivre, vous vous pouvez ne rien faire que l'argent rentrerait quand même dans vos comptes en banque. Cessez votre petit jeu et laissez moi partir."
Elle tenta de contourner Norman mais ce dernier l'attrapa par la taille pour l'en empêcher.
"Je ne suis pas quelqu'un de désagréable ou d'irrespectueux. Il est vrai que j'ai fait le petit con,aujourd'hui, mais c'était uniquement pour avoir ton attention. C'est stupide mais j'ai aimé te taquiner. Si tu n'aimes plus ton travail, alors quitte le. Je saurai te donner plus.
- Qu, quoi ?
-Sérieusement, depuis le temps où tu te défonces la santé pour rendre les gens satisfaits et ne même pas être reconnue et respectée c'est pas une vie. Tu vaux mieux que ça. Tu es excellente dans ton travail, tu es sympathique, discrète et tu fais tout ce que tu peux pour être parfaite, mais tu t'oublies là dedans. Tu ne peux pas continuer ainsi. Quitte ton travail, et viens avec moi. Je saurai te mettre dans les conditions les plus confortables existantes et tu n'auras aucune peur à avoir pour vivre."
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