Découverte

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Les secondes s’égrainèrent aussi rapidement que des heures. Océane, le regard rivé sur l’horloge attendit un bon quart d’heure que les psychotropes agissent. Elle s’étonna de son courage. Elle l’avait fait ! Elle réfréna l’excitation qui montait peu à peu en elle et patienta encore quelques minutes une fois le temps passé. Il aurait été bête qu’elle se fasse surprendre par son père alors que ce dernier sombrait dans un sommeil profond.

Elle s’approcha, à pattes de velours, près de la porte du laboratoire et y colla son oreille afin de capter le moindre son suspect. Les bruits étaient couverts par la radio, mais tout semblait calme dans la pièce. Elle posa sa main sur la poignée et après une grande inspiration, l’actionna. Augustin était là, à quelques pas d’elle, dormant profondément sur le fauteuil usé, un filet de bave coulant de sa lèvre. Océane ne put s’empêcher d’esquisser un sourire victorieux. Son regard se porta alors vers l’endroit où devaient toujours se trouver les morceaux de son défunt appareil photo, mais ce qu’elle vit lui arracha un cri d’angoisse.

L’étrange baignoire que son père avait entreposée dans le laboratoire n’était pas vide ! Un Lorien était allongé là ! La peur passée, la curiosité reprit le dessus et Océane s’approcha de la créature. Elle l’aurait trouvé séduisant s’il n’avait pas été mourant. Son teint pâle et sa respiration sifflante ne laissait aucun doute sur son futur trépas. Sa queue de poisson terne, toute sèche se craquelait par endroit. Quelque chose frappa la jeune fille : les livres décrivaient les Loriens comme des créatures repoussantes, toutes en griffes et qu’elles n’utilisaient une forme humaine que pour attirer leurs proies ! La réalité semblait tout autre.

Lorsqu’Océane ne fut qu’à quelques pas du monstre, ce dernier s’anima. Il saisit brusquement sa main et la supplia :

  • De l’eau.

Un cri se bloqua dans la gorge d’Océane. Elle resta un instant, fascinée par le regard turquoise et implorant de la créature. Sa peau était froide, mais douce. Sans aucune agressivité, il voulait juste attirer l’attention d’un potentiel samaritain. Il angoissait de mourir seul, loin des siens.

Océane fit volte-face et se précipita dans la cuisine afin de lui apporter un verre d’eau. Cet être était différent du tableau qu’on lui avait dressé, quelque chose au fond d’elle lui soufflait de l’aider. Elle lui tendit le breuvage, mais ne put retenir un rire amusé lorsqu’il le renversa sur sa queue de poisson. Elle comprit sa méprise et il faudrait plus qu’un verre pour remplir la baignoire.

Elle repartit dans la maison dénicher un seau. Elle revint vider son contenu sur le Lorien. Elle ne s’était pas attendue à cette réaction. Au lieu de se sentir mieux, l’être hurla de douleur, se tortillant dans tous les sens comme si la jeune femme venait de lui verser de l’acide. Océane lâcha le seau et se recula, impuissante. Elle était en train de le tuer. Il se tétanisa, se tenant la gorge, sa respiration sifflante s’accentua et dans un râle guttural, il retomba mollement dans la baignoire.

Océane porta ses mains à son visage, horrifiée. Elle venait de le tuer !

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