18
[TW mention de sang]
Erlyn rentra chez elle. La tempête souffla à nouveau alors qu’elle fermait la porte de la maison. Son estomac se noua alors qu’un sentiment le pesait d’autant plus. Un sentiment qu’elle prit pour de la tristesse. Alors c’était terminé ?
— Tu rentres bredouille.
Elle sursauta et leva les yeux sur le soldat. Ils étaient tous chez elle. Le chef s’était installé sur la chaise de son défunt père alors que sa mère se trouvait à sa droite, les mains attachées. La peur s’empara d’elle alors que le vent soufflait plus fort.
— Elle n’a rien à voir avec tout ça.
— Oh tu penses ?
— J’en suis sûre, dit-elle en prenant une longue inspiration.
Il posa un poignard près des mains jointes de sa mère tremblante.
— Pourquoi ? Tu n’avais qu’une seule chose à faire.
— Je peux encore…
Le soldat la coupa.
— Non, tu ne peux plus parce que tu lui as révélé qui nous sommes.
Elle secoua la tête.
— Tu me prends pour un con ?
La tension de la pièce la fit transpirer et elle sut qu’elle venait de perdre.
— Ma mère n’a rien à voir. C’est ma vie qui était mise en jeu, pas la sienne, plaida-t-elle.
Le soldat prit le poignard d’un regard ennuyé.
— Je n’en ai rien à faire. Vous tuer toutes les deux pour ton incompétence me parait judicieux.
Elle secoua vivement la tête, mais il poignarda sa mère. Elle hurla et recula d’un pas. Le sang s’étalait déjà sur les vêtements de sa mère alors qu’elle criait de douleur et de surprise.
Erlyn se rua vers elle pour la rattraper, mais un autre soldat la tirait déjà par le bras et la plaqua contre lui.
— Non, Erlyn, souffla le chef. Je veux que tu regardes ton échec.
Sa mère s’écroula au sol, sans un bruit. Les hurlements avaient cessé alors qu’elle se débattait.
— Je n’ai rien à voir avec tout ça ! cria-t-elle en vain. C’est lui qui l’a bue !
Le chef rit.
— Je sais qu’il t’aime et mon petit doigt me dit que la provocation est la meilleure solution pour le tuer.
Elle écarquilla les yeux alors qu’il s’approchait d’elle.
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