N'ouvre pas !
Tamara avait reçu cette étrange boîte d'un parfait inconnu il y a de cela trois jours et elle ne savait dire pourquoi mais elle ne l'avait pas encore ouverte. Quelque chose l'en retenait, comme une force invisible ; une force qui semblait se donner tant de mal pour l'empêcher d'ouvrir la boîte. Que pouvait-elle bien renfermer ? Se demandait la jeune et innocente Tamara. Elle effleura le couvercle des doigts et eut comme un léger frisson lui parcourir le corps. Pas de la peur mais un frisson plutôt agréable, celui que l'on ressent face à un grand mystère.
La boîte resta donc dans le grenier avec les autres artefacts que Tamara aimait collectionner. L'objet dans toute sa complexité ne cessait de terrifier et de fasciner la jeune femme, deux émotions contradictoires se bousculant dans sa tête pour voir laquelle allait l'emporter sur l'autre. Elle monta les escaliers, alla jusqu'au grenier avant de s'abstenir au dernier moment d'ouvrir la porte qui y menait.
Chaque soir, lorsqu'elle dormait, elle entendait cette voix dans sa tête ; une voix qui l'appelait, l'attirait. Cette voix était douce et suave, envoûtante. Elle lui disait : " Ouvre-moi ". Tamara savait au fond d'elle d'où provenait cet appel ; il venait de la boîte elle-même. Tamara résistait de toutes ses forces pour ne pas écouter, ne pas succomber. Cependant elle n'était qu'une simple femme et la tentation était bien trop forte. Elle monta donc au grenier où se trouvait la boîte.
Elle prit l'objet en main, l'examina ; pas de serrure. Elle tenta de soulever le couvercle mais rien à faire. Pourtant, il devait y avoir un moyen d'ouvrir cette boîte. Tamara la retourna dans tous les sens avant d'apercevoir au dos une inscription écrite en latin : " Quod erat occultum est revelata ". Cela signifiait en langue morte : " Que ce qui était caché soit révélé ". Elle prononça ces mots à voix haute ; d'abord rien ne se passa puis ce fut comme si la terre elle-même grondait sous ses pieds.
La maison commença à trembler, les objets tombaient pour venir se briser au sol, les murs s'effritaient de part et d'autre. Tamara, de peur que la maison ne s'écroule sur elle, sortit en vitesse. Les secousses continuèrent jusqu'à ce que la terre ne s'effondre sur elle-même laissant apparaître à l'endroit de la bâtisse un trou béant. Elle entendit comme un grognement venir de ce trou et le ciel se mit soudain à s'obscurcir et gronder à son tour puis un éclair vint frapper le fond du précipice.
Quelque chose en sortit ; quelque chose de sombre, de, elle pouvait le ressentir, malsain. Enfin tout se calma et Tamara resta planté là, abassourdie et choquée. Qu'avait-elle fait ? Se demandait-elle. Que venait-elle de lâcher sur le monde. Elle entendit alors cette voix lui dire :
" Merci ".
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