BOULETS DE FLOCONS
Après le grand ciel bleu, le Gris est revenu poussé par d'enthousiastes bourrasques qui frappent aux portes et aux fenêtres avec insistance, amenant pour nos esprits de douillettes pelotes de rêves à tisser.
Ce matin, je n'ai pas allumé de feu. Un bon gros tricot suffit à me garder au chaud de ce jour d'hiver doux.
Comme elle est belle cette terre avec ses couleurs et ses parfums...
Je n'ai pas pu atteindre mes chers vestiges enfouis sous une épaisse couche de neige. Comme autrefois, quand les rigueurs du climat nous maintenaient sous nos épaisses couvertures tels des écureuils dans un creux d'arbre, à rêver en attendant un redoux.
En d'autres de ces jours aux doigts glacés, nous faisions des batailles de boules de neige, et nous étions les dieux de l'hiver, jetant d'énormes flocons. Nos rires montaient vers le ciel, se perdant dans le silence. Notre baliste de fortune propulsait des boulets de flocons qui s'éparpillaient sans grand dommage.
L'on rentrait les joues rougies, la goutte au nez prendre la collation au coin du feu et l'on nous y retrouvait endormis sur les épais tapis de laine.
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