Chapitre 22
Ce matin, la plante que lui a apporté le Docteur Willem a survécu elle aussi, à la sécheresse et l’affaiblissement, alors que Mercure n’a fait que caresser ses feuilles. Un élégant ficus qui repartira au moins jusqu’à l’hiver.
Mercure observe ses mains, assis dans son nid de couvertures, en face de la baie vitrée de sa chambre, où le soleil lui caresse les joues. Il se sent étrange. D’ordinaire les plantes succombent à la chaleur, ce matin, il l’en a guérie. Pas une seule fois dans ses souvenirs, il ne relate un fait identique à ce qui est en train de se passer, rien qui puisse y ressembler. Quand il s’occupait des plantes pendant l’absence des habitants, il se contentait de les arroser régulièrement et de les désherber si besoin.
Il ne se sent plus comme avant, et n’est pas persuadé que ce soit en mieux.
Mercure se frotte la tête et les cheveux, pendant un instant, recroquevillé sur lui même à penser à tout ce qui lui arrive. A Midi, la grosse voix de Monsieur Ford appelle à table les jeunes adultes qui sont chacun dans leur chambre. Au menu de ce midi, des aiguillettes de poulets cuites à la poêle dans une sauce sucrée que le père d’Agathe à préparé ce matin. L’assiette est accompagnée par des haricots vers vapeur. Pour le dessert, il a coupé plusieurs fruits en cartiers pour faire une légère salade de fruits. Ils proviennent tous du jardin d’à côté, le voisin a pour habitude de partager ses fruits dans tout le quartier plutôt que de les jeter.
Agathe aime ces repas légers, elle se sent toujours d’attaque pour se remettre sur ses devoirs l’après-midi, surtout s’il y a du soleil dehors, qui rentre pas les fenêtres de sa chambre et l’inonde.
Cette semaine est la dernière des vacances d’été. La jeune femme compte bien en profiter au maximum. Alors aujourd’hui, elle décide de proposer à Mercure d’aller se baigner à la piscine municipale. Elle n’est pas bien grande et jamais plus d’une vingtaine de personnes s’y rendent en même temps. Agathe pensait que cette année, le propriétaire ne prendrait pas la peine d’ouvrir pour quelques semaines alors que tout l’été, c’était fermé. C’est une chance et comme c’est bientôt la rentrée, tous les enfants doivent être en train de se préparer.
Mercure est un peu embarrassé, il n’a jamais été se baigner avec d’autre personnes, de peur de rependre une chaleur trop importante. Il se souvient seulement s’être immergé à plusieurs reprises dans les rivières les plus proches.
Pour Agathe, il accepte.
***
« Je croyais que tu ne voulais voir personne. » Mercure et Agathe arrivent près des locaux municipaux de la petite piscine, il n’y a que deux bassins, un petit pour les enfants, et un autre plus profond d’un mètre cinquante. Monsieur Ford lui a prêté une serviette que le rouquin transporte avec lui dans un sac noir. Et pour ce qui est du maillot de bain, le père d’Agathe lui a donné un peu d’argent pour qu’il puisse s’acheter un short de bain avant de se rendre à la piscine.
« C’est vrai mais c’est la dernière semaine, je ne veux pas rester enfermée. »
En face d’eux, un guichet, avec une femme qui attend en lisant un minuscule bouquin qu’elle tient entre deux doigts seulement. D’ici, on peut voir les deux bassins derrière les grilles, il n’y a que trois personnes allongées sur leurs serviettes à l’ombre sous une tonnelle.
La femme à l’air bien trop absorbée par son bouquin pour lever les yeux d’elle même, Agathe est obligée de lui dire bonjour un peu plus fort pour la réveiller.
Le prix du ticket est dérisoire. Ils pourraient venir à deux tous les jours pendant un mois entier avec leurs économies respectives.
« Laissez-moi vous guider jusqu’aux vestiaires ! Ils ont été remis à neuf l’année dernière, spécialement conçus pour bloquer la chaleur et rafraîchir les corps. » Annonce fièrement la femme du guichet en les redirigeant dans un couloir carrelé. Effectivement, une porte un peu plus épaisse que les autres renferme des vestiaires séparés, et des douches communes. Quand elle ouvre la porte, un vent frais se jette sur leur visages. Agathe adopte une expression de visage mécontente.
« Quinze degrés ! C’est la prouesse que nous arrivons à maintenir dans ces vestiaires. Croyez-moi, ça fait du bien à tout le monde pendant cette horrible période. »
A peine un pied posé dans le vestiaire, Mercure tombe par terre.
***
Dix-huit degrés.
C’est la température moyenne minimale estimée par le Docteur Willem à laquelle Mercure peut rester en bonne condition. En dessous, il fait trop froid pour lui.
Pour le reste de la journée, Mercure est assis face au soleil et se réchauffe rapidement. Le temps entre le moment où l’air frais s’est emparé de son corps et le moment où Mercure à perdu connaissance était très court, pourtant Agathe à immédiatement comprit quel était le problème, elle a ordonné à la femme de l’aider à sortir Mercure des vestiaires et l’ont étendu sur le sol en plein soleil. Ensuite, elle a appelé son père pour qu’il vienne les chercher.
La jeune femme se sent coupable, elle n’est pas retournée lui parler depuis qu’ils sont rentrés, mais ce n’est pas l’envie qui lui manque.
Vers Dix-sept heure, Agathe se tient debout dans l’encadrement de la porte, toujours hésitante à lui adresser la parole sans s’excuser chaque seconde.
Mercure n’a pas eu besoin de faible grincement de la porte pour l’entendre arriver. Il ne détourne à aucun moment son regard du soleil, engagé dans une profonde discussion avec ce dernier. C’est l’heure où la lumière orange s’installe partout et s’infiltre sur chaque texture de la maison, elle se reflète sur les décorations et les vitres. Les yeux bleus de Mercure sont clairs et luisants à son contact.
« Agathe, moi aussi j’aimerai t’emmener quelque part, un endroit que j’aime particulièrement. Il n’y a rien de dangereux, je te le promets. »
(Ce chapitre n'est pas assez bon, il sera réécrit)
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