L'Architecture s'installa à l'estrade, fière, droite et impassible.

- J'attends. Qu'avez-vous à me dire ?

Un silence gêné occupa la salle, mais le Dessin se permit de le briser.

- Très chère, c'est absurde. Enfin, qui oserait prétendre que l'Architecture est de trop ?

- Nous savons tous pertinement que vous rêvez de croquer l'Architecture dans tous les sens du termes. Il était évident que vous la défendiez...

Le vieux barbu se tourna vers son accusateur ; le Théâtre.

- Vous ferez de même quand ce sera le tour de votre Littérature d'être jugée, alors ne me moralisez pas !

- Sinon quoi ? Vous allez encore faire couler mon sang ?

- Comédien ! Acteur de pacotille ! Ce n'est que de la peinture qui coule de votre nez, et non du sang !

A la Musique de se lever :

Mon sang coule au ruisseau !

C'est le sang d'un voyou...

- Nous sommes ici pour juger mon cas, s'indigna l'Architecture, vous aurez tout votre temps pour vous insulter.

Qui rêvait de millions...

Le Cinéma ne tint plus.

- Dites à cette grosse chienne endimanchée de fermer son claque-merde avant qu'j'y foute une calotte !

- Assez !

L'Architecture avait craquée, et poussée le cri le plus perçant qu'elle pouvait, imposant encore et toujours le silence.

- Alors, dois-je disparaître ou pas ?

Mais à ce moment précis, tous réalisèrent qu'en plus d'être la plus ancienne, elle était la seule capable de les contrôler. Alors on se tut, et l'Architecture comprit que son heure n'était pas encore venue.

Elle se surprit d'ailleurs, à en être presque déçue.