Chapitre 62

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░ ░ ░ DIXIE ░ ░ ░

Il est là bas près de la grande fontaine qui crache des gerbes d'eau, je dois me décider à le retrouver même si j'éprouve une profonde honte de l'avoir trahi. Mes pieds font le contraire de ce qui se passe dans mon cerveau, j'ai l'impression qu'ils mordent le sol pour freiner mes pas. Je regrette mes actes mais je sais que revenir en arrière n'est pas possible, j'aurai dû m'arrêter bien avant. Je sais que de le perdre à tout jamais est une possibilité à envisager, une possibilité qui m'est insupportable. J'arrive à quelques mètres de lui et me stoppe aussitôt pour qu'il y ait une distance entre Soren et moi que je juge respectable. Je n'arrive pas à le regarder dans les yeux, pouvoir lire à l'intérieur tout le mal que je lui ai fait m'horrifie.

  • Je suis désolée, dis-je d'un ton très bas, je suis désolée, répété-je un peu plus fort toujours les yeux posés sur le sol.

  • Ne cherche pas d'excuses. Tes actes parlent d'eux-mêmes, tranche t-il.

Son regard que je n'ose rencontrer me glace le sang. Il est toujours autant en colère, je m'attendais à cette éventualité. Mes doigts tremblent lorsque je retire mes lunettes de soleil par politesse. Je me sens ainsi autant vulnérable que lui dans les émotions par lesquelles je vais passer. Le silence est pesant, je ne sais pas quoi ajouter de plus, mes réponses je les ai déjà et il connait ce qui m'a poussé à franchir les portes de la tromperie.

  • Tu as transformé mes nuits en cauchemars, mes journées en un brouillard. Chaque coin de rue, chaque chanson, me rappelle ce que tu m'as fait, reprend Soren ne me quittant pas des yeux, je sens que je suis obligée de me résoudre à le regarder.

  • Je le regrette plus que tout, lâché-je. Je sais que c'est difficile à croire maintenant, mais tu me manques énormément. Je suis désolée.

  • C'est facile à dire. Mais les mots ne peuvent pas effacer ce que tu as fait, affirme Soren toujours sur un ton dur en détournant le regard pour le jeter au sol.

Sa mâchoire se contracte à travers sa joue, je me retiens de pleurer lorsque j'aperçois un filet larmoyant traverser ses emeraudes.

  • Je sais que j'ai détruit notre confiance, mais je veux que tu saches que je suis prête à faire tout ce qu'il faut pour te récupérer, tenté-je avec sincérité.

  • Tu penses vraiment que c'est possible ? Après tout ce que tu m'as fait ? irnonise t-il en pouffant avec insolence et agacement.

  • Je sais que c'est beaucoup te demander, mais je t'en supplie, donne-moi une chance de le prouver. Je t'aime toujours, Soren, réponds-je en me rapprochant légèrement. Je sais aussi que rien ne pourra effacer le mal que je t'ai fait mais je voulais te dire à quel point je regrette. Je pense à toi tous les jours, et je me sens tellement seule sans toi. Je sais que j'ai détruit notre confiance.

  • Je t'écoute, Dixie, s'exprime t-il en adoucissant son regard et en se rapprochant lui aussi. Mais tu dois comprendre que ce que tu as fait m'a profondément blessé. Ça va prendre du temps pour que j'aille mieux.

  • Je te comprends. Je ne m'attends pas à ce que tu me pardonnes tout de suite. Je sais que j'ai beaucoup de chemin pour ça. Je suis prête à faire tous les efforts nécessaires.

  • Je ne sais pas quoi te dire, Dixie. J'ai besoin de temps. Mais je suis content que tu sois honnête avec moi. Maintenant venons en aux faits, peux-tu me parler de ce bébé ? Tu as toujours l'intention de le garder ?

  • Soren, c'est compliqué. Je... j'ai peur. Peur de l'avenir, peur de ne pas être capable de m'en sortir toute seule. Mais en même temps, je ressens quelque chose de fort pour ce bébé. C'est une partie de moi, de nous... lui dis-je dans un faible murmure en ouvrant le gilet qui recouvre ma robe fleurie, posant mes mains sur mon ventre.

  • Je comprends que ce soit difficile, enchaine Soren. Nous allons trouver une solution qui soit la meilleure pour tout le monde, surtout pour ce bébé. Je ne veux pas que notre séparation ait des répercussions sur lui.

  • Merci Soren. Je suis soulagée de pouvoir en parler avec toi. Je ne veux pas faire de mauvais choix. Mais, je ne suis pas prête à être mère toute seule. J'ai peur de ne pas pouvoir lui donner tout ce dont il a besoin !

Mes larmes innondent mon visage, cette conversation est éprouvante. Il vient de me faire comprendre que je m'occuperai du bébé seule dans mon foyer mais il ne semble pas exclure pour autant son rôle de père.

  • Je sais que c'est beaucoup à gérer. Mais tu es une fille forte, affirme t-il en établissant un contact avec moi en posant légèrement sa main sur mon épaule, le regard fixé dans le mien.

À cet instant, l'espoir renait. Ses yeux parlent pour lui, il m'ouvre son coeur malgré que ses paroles me disent le contraire. Comme on m'a toujours dit, il y a des regards qui ne trompent pas. J'ai confiance en mon instinct, Soren est toujours amoureux de moi et je sens qu'il me désire encore dans sa façon de me regarder. Mon mascara coule, être confrontée à lui me fait plus de mal que je ne l'avais imaginé. J'ai l'impression de me livrer à une bataille sans fin, je ne parviens pas à trouver la faille qui lui fera rendre les armes.

  • Ce n'est pas le moment de se culpabiliser, Dixie. L'important, c'est de prendre soin de toi et de l'enfant, tranche t-il.

C'est fou comment les mots peuvent faire autant de mal que des coups. J'imagine qu'il a dû repasser en détails le scénario de ce qu'il allait me dire et toutes les éventualités possibles, en tout cas cela fonctionne à merveille. Je me sens bléssée par ses paroles qu'il lâche naturellement yeux dans les yeux. Je décide de tenter le tout pour le tout, j'en aurai le coeur net. Mon quotidien m'a toujours appris à foncer et à m'accrocher à ce que je tiens le plus, et je dois admettre que je suis vraiment attachée à Soren. Tremblante comme une feuille, j'enroule le cou du bel homme de mes bras, j'inspire pour trouver le courage de me lever sur la pointe des pieds et ne lui laisse pas le temps de protester.

J'ai un désir de réconciliation qui se fait pressant, le baiser que je lui donne est plus qu'un simple contact de lèvres, c'est un pardon, une envie d'un nouveau départ. Soren est vulnérable, j'ai bien saisis cela chez lui et je me dis que j'ai peut-être une chance auprès de lui puisqu'il répond avidement au murmure de mes lèvres. Chaque mouvement se fait passion, chaque caresse de nos bouches est faite de tension sexuelle et d'une proximité troublante.

Le silence de cet acte est perturbé par l'eau qui jaillit de la cascade et le délicat chant des oiseaux. Ses bras autour de mon corps m'offrent un câlin réconfortant, mon visage est apaisé, comblé de multiples émotions. Se sont des larmes de joies qui s'enfuient, mes mains caressent son torse par dessus sa chemise et s'ensuit une respiration profonde de sa part. Son coeur bat à la chamade juste en dessous de ma paume.

Ma poitrine se bombe contre son torse, je me suspends à son cou, bloquée par l'étreinte de ses lèvres. Ses mains reposent sur le haut de mes fesses, notre souffle se coupe, se saccade. Ma main passe et repasse dans ses cheveux blonds, nos langues s'effleurent, s'apprivoisent dans une danse lascive.

Soren essoufflé décide de rompre le contact entre nous en décollant légèrement sa bouche de la mienne. Ses pectoraux se soulèvent rapidement, je ressens son souffle chaud sur mes lèvres.

  • Je t'aime, murmure t-il avant de revenir prendre l'assaut de ma bouche.

Cette fois c'est moi qui me sépare de lui, rejettant la tête en arrière et le haut de mon buste pour pouvoir l'admirer.

  • Je t'aime, chuchoté-je.

Soren se mord les lèvres le regard fixé sur les miennes, je remarque que sa respiration change, sa langue effleure ses lèvres pour les humidifier. Il vient m'embrasser le cou et commence à me caresser longuement les fesses. Cela me fait perdre pied.

  • Je t'aime... dit il d'une voix plus suave et plus grave. Hum je t'aime.

  • Hummmmmm oui moi aussi.

  • Tu m'as beaucoup trop manqué, s'exprime t-il. Je n'y arrive pas sans toi... J'ai envie qu'on se laisse une chance !

  • Oh mon amour, merci merci merci ! Encore désolée, réponds-je émoustillée ne cessant plus de l'embrasser.

  • Mais avant tout, je te désire Dixie, j'ai très envie de toi, murmure Soren d'une voix grave et sensuelle.

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