Surprise

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La lumière du couloir pénètre dans la pièce. Mon cœur se désserre. Je m'assois dans mon lit et là j' ai un sursaut de surprise : ce n'est pas toi, Maman ! Mais un vieil homme aux yeux blancs comme la canne qu'il tient dans la main. Il me demande d'une voix forte et brute :

- Qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu cries comme ça ?

Les larmes montent. Cet homme me fait peur.

- Je veux voir ma maman. Dis-je d'une voix peureuse. On dirait un monstre avec ses yeux qui me fixent, même si je ne le vois pas très bien car la chambre est encore sombre.

- Elle n'est pas là.

J'éclate en sanglots.

- Où elle est ? Pourquoi elle est partie ?

- On ne t'a jamais dit de ne pas crier en voiture ?

-Si. Maman me le dit tout le temps.

- Et bien maintenant elle ne pourra plus te le dire.

-Pourquoi ? Elle est partie et elle ne reviendra pas ? Elle m'a abandonné ?

- Je t'expliquerai ça demain. Dors maintenant.

Il allait partir mais je le retins :

- Attends ! J'ai peur !

- Ça va passer. Dors.

- Aide-moi à retrouver Ruben, si.. si... Ah je n'arrive pas à le dire !

- S'il te plaît ?

- Vi. Ah, ça non plus ! J'en ai marre !

- C'est qui Ruben ?

- Bah... Mon doudou !

- Tu as encore un doudou à onze ans ?

- Bah vi ! Je l'ai pedu dans mon lit.

- Je peux pas t'aider.

- Pouquoi ?

- Je suis aveugle. Dis-moi, tu ne pourrais pas parler correctement ?

Je baisse les yeux et lui dit tristement :

- Je n'y arrive pas bien.

- Ah oui c'est vrai. J'avais oublié ce détail. On retrouvera ton Ruben demain. Dors.

- Mais je ne peux pas dormi sans lui !

- Rah mais grandis un peu !

Je pleure de nouveau.

- Bon écoute, pleure en silence. À demain.

- Reviens !!!! Reviens !!! hurlai-je à m'en couper le souffle.

Il ne revient pas. L'orage s'est arrêté mais la pluie tombe toujours. Et je n'aime pas non plus la pluie. Maman pourquoi m'as-tu emmené chez ce méchant monsieur ? Reviens me chercher. Ne me laisse pas avec ce monstre. Il me fait peur comme l'éclair. Tellement peur que j'ai fait pipi dans ma couche. Mais je n'ose rien lui dire. Je reste éveillée, les fesses mouillées, à attendre demain qu'il me dise où tu es passée et quand tu reviendras.

Je t'attends impatiemment, Maman.

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