Le monstre a parlé longtemps au téléphone. Il s'est même énervé. Encore. Même les téléphones il les aime pas. Il était remonté alors on a mangé en silence.

Je regarde Némo à la télé et lui trifouille des papiers avec ce qu'il appelle une auxiliaire de vie. Il n'a pas l'air d'aimer qu'elle soit là. Mais moi je l'aime parce qu'elle elle est gentille : elle m'a donné une sucette. Mais je suis déçue parce qu'elle ne vient pas souvent : une fois par semaine. Par contre, au monstre ça lui suffit.

Elle vient de partir. J'éteins la télé.

- T'as mis où Ruben ?

- Dans la machine à laver.

- Ho non ! Pas dans le tourbillon !

Je cours vers la salle de bain. Je m'assois devant la machine. Je ne peux rien faire. Pauvre Ruben ! Il doit souffrir ! Maman elle, lui fait le bain. Elle le lave avec ses mains. Le monstre déteste aussi Ruben. Il déteste tout le monde. Parce qu'il est méchant !

Ho pauvre Ruben ! Attends je vais te sauver. Je crois que j'ai trouvé comment ouvrir. Ah oui, c'est là. Clic.

-Ruben ! Je t'ai sauvé ! Ho crotte de bique !

Y'a de l'eau partout. Le monstre à dû m'entendre parce que je l'entends crié :

- Myra ! Qu'est-ce que tu fais ?

Je ne réponds pas. Je sers Ruben, qui est tout trempé, contre moi. Je l'entends venir. Ho non ! Il va me gronder !

Aide-moi Maman ! J'ai peur.