- Où est ta valise, Myra ?

- Dans le placard, tout en haut.

Grand-père se met sur la pointe des pieds et la descend. Il la pose sur le lit, ouvre le placard et me rend les vêtements que je range.

- On part manant ?

- Oui, tu es déçue ? Il a senti la tristesse dans ma voix.

- Je veux pas quitter Aurore et Théo. Ce sont mes amis.

- Je suis content que tu es trouvée d'autres camarades que ton Ruben, sourit-il. Tu les reverras, promis.

Je souris à mon tour.

Après avoir fini de tout ranger, Grand-père soupira un grand coup.

- Qu'est-ce que t'as ?

- C'est moi ou tu as encore progressé en prononciation ?

Je hausse les épaules. Lui, sourit, semblant satisfait.

- Je souffle parce que j'ai peur... reprit-il, l'air triste.

- De moi ?

- Non, plutôt de moi. J'ai peur de mal m'y prendre avec toi.

- T'es le meilleur des grands-pères ; tu vas y arriver ! Et puis je suis pas si difficile.

Il eut un mouvement de doute avec sa lèvre :

- Ça dépend.

- Papa disait que j'étais attachiante.

- Oui, c'est tout à fait ça. Tu vois que tu as progressé : tu arrives à prononcer les "ch" maintenant !

- Peut-être...

- Je t'assure. Ce n'est pas encore parfait mais ça viendra.

Aurore et Théo entre dans la chambre. Ils sont venus me dire au revoir. On se fait un gros câlin. On pleure mais grand-père dit à Théo et à Aurore qui pourront venir quand ils veulent à la maison.

Je reste un moment à parler dans le couloir avec Aurore pendant que Théo parle avec Papi. Je me demande bien ce qu'ils se disent....