Préface
Le métier d'infirmière est connu et respecté de tous, surtout en ce temps de pandémie mondiale.
Nous les voyons partout dans les journaux papiers et télévisés. Nous entendons parler de leur combat et de leur courage à la radio. Même les hauts fonctionnaires appelés « Ministres » s'intéressent enfin à leurs conditions de travail, si rudimentaires dans certains hôpitaux.
Mais dans l'ombre, agissent bien plus de petits soldats que l'on veut bien nous le faire croire. Il y a tant de métiers et de spécialités dont nous ignorons les bienfaits. J'en profite pour faire un clin d'œil aux Aides-soignants, aux Auxiliaires de Puériculture, aux Agents de Services Hospitaliers et à tous ces métiers que l'on met si peu en avant comme les Brancardiers, les Secrétaires Médicales, les Cadres de Santé... Mais focalisons-nous sur l'infirmière (ou infirmier pour ne froisser personne).
Bien sûr, si je vous dis infirmière vous me répondez, à juste titre, piqûres, pansements, fils et aiguilles. Tous ces actes bien connus de tous qui, nous font penser à tort que ce si beau métier se résume à cela. Mais combien d'entre vous connaissent vraiment toutes les fonctions et qualités d'une infirmière ?
Il y a l'infirmière technicienne, celle que tout le monde connaît, qui vient changer votre pansement, faire votre bilan sanguin, vous donner les médicaments... Ces actes concrets que vous pouvez tout à fait constater visuellement. Il y a l'infirmière relationnelle, déjà plus discrète, qui écoute vos maux, analyse vos gestes et expressions pour permettre une prise en charge adaptée. Il y a l'infirmière administrative, cette invisible qui marque point par point tout ce qu'elle voit, observe, entend et comprend de votre situation. Celle-là même qui passe quatre-vingts pour cent de son temps devant un dossier ou un ordinateur à relater toutes les informations utiles et importantes pour que le médecin puisse adapter ses prescriptions. Il y a de nombreuses spécialités qui mettent en valeur ce beau métier. Les Urgences, la Réanimation et toutes les Unités de Soins Généraux qui sont souvent des services très prisés des jeunes diplômés et vantés dans les films et séries.
Maintenant que vous visualisez mieux le métier de l'infirmière en général, laissez-moi vous parler d'une spécialité moins valorisée, la psychiatrie. Je vois bien vos têtes en lisant ce mot. Vous imaginez déjà les camisoles, les barreaux aux fenêtres et les piqûres dans le derrière. On se calme, on respire et on souffle, car nous ne sommes plus au Moyen-âge. Les camisoles sont proscrites et, pour la plupart des établissements, les barreaux aux fenêtres ont été remplacés par du verre sécurisé. Si vous, en tant que lecteur, avez déjà des a priori sur le sujet, dites-vous qu'entre soignants, il n'y a que peu d'indulgence. Vous pensez aux asiles alors que les professionnels de soins généraux pensent qu'une journée de travail équivaut à une grande pause-café. Parce que oui, entre nous pas de quartier. Il semblerait que tout le monde ne puisse pas être reconnu comme super-héros ou sauveur de l'humanité, et pourtant...
À quoi bon sauver le physique si le mental est cassé ? C'est là tout le concept même de la psychiatrie. Bien sûr, la partie technicienne du métier est un peu entachée, car il n'est pas le cœur même de la spécialité qui se base sur la partie relationnelle. Le contact aux patients ne se limite pas à une vingtaine de minutes, tout au mieux, il est le point central de sa prise en charge. De son réveil à son coucher, le patient est encadré et accompagné par le biais d'entretiens formels ou informels et d'ateliers thérapeutiques qui ont pour but de travailler autour de sa problématique. C'est d'une grande qualité d'écoute dont doit faire preuve le soignant.
Bien, maintenant imaginez une sous-catégorie spécialisée pour les enfants. On l'appelle la pédopsychiatrie et, rassurez-vous, peu de personnes la connaissent. Rappelez-vous, la psychiatrie concerne le psychique donc on exclut les pathologies génétiques telles que les trisomies. Un enfant est considéré comme un être en constante évolution, de ce fait, il n'y a pas de diagnostic psychiatrique posé avant leur majorité (sauf des cas particuliers tels que l'autisme ou certaines schizophrénies infantiles). Être soignant dans ce service implique alors une grande adaptabilité, car il ne faut rien exclure et proposer des soins sans connaître le diagnostic précis de l'enfant. C'est là que l'observation prend tout son sens, car c'est de ce que présente l'enfant que va se mettre en place sa prise en soins.
Je vous propose d'en découvrir davantage sur cette surprenante spécialité par le biais de notre héroïne, une jeune diplômée qui se lance dans l'aventure tumultueuse de la psychiatrie de l'enfant.
Annotations