Épilogue
Le lendemain, rentrée auprès de François, blottie au creux de ses bras, Rose un instant fut tentée de lui raconter toute l’histoire. Hélas, une nouvelle fois, la peur de le perdre l’en dissuada et les mots libérateurs ne purent sortir de sa gorge.
Comment aurait-elle pu lui avouer ce qu’elle n’avait jamais révélé à quiconque depuis toutes ces années ? Depuis ce soir de ses treize ans. Elle avait refoulé tout cela tellement profond ! Et comment Delvieux aurait-il su pourquoi la nuit de l’incendie, elle s’était sauvée sans porter secours à ses parents ? Non, ces mots de soufre et de cendre ne pouvaient pas franchir ses lèvres ! Comment pourrait-elle vivre encore lorsqu’elle se serait avoué à elle-même la monstrueuse vérité ?
Car la vérité, la voici, Rose-Adélaïde Foulques de Tinville : ton père t’avait salie et ta mère feignait de ne rien voir ! Alors, cet incendie « providentiel » t’a vengée. Et il te faut continuer de vivre avec tes remords et une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Le pourras-tu ?
Rose leva les yeux vers François et voulut croire que oui. Au Canada, peut-être ?
F I N
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