Chapitre V - Le Conseil
La salle du Conseil n'avait rien de si impressionnant, tout compte fait.
De forme carrée, tapissée des mêmes fleurs miteuses sur les murs, avec autant de toiles d'araignées au plafond que dans le couloir derrière elle. Des étagères recouvraient en partie les murs, vomissant des parchemins, des livres et des bibelots. Une ôdeur âcre de poussière et d'humidité prenait aux narines.
Une fenètre au fond de la salle éclairait le dos des quatre chaises des vétérants, assis autour d'une table ovale toute aussi encombrée que les étagères, leur fesait face, à Yuki et Shirô. Deux hommes et deux femmes. Les deux plus âgés se tenaient raides comme des piquets, un autre affichait un air intrigué, le dernier était affaissé sur sa chaise, abscent, désintéressé.
- Alors ... Commença une femme à la peau noire, se penchant sur la table. Voilà ce que nous amène le grand Mephisto Grimm.
Un homme roux au visage balafré, d'une quarantaine d'années soupira. Il prit la parole.
- Je vous salue tous deux. Mephisto Grimm, Grand général Orias, fléau de Nicolaï ... et ceatera... et ....
L'homme en face des deux jeunes gens laissa sa main retomber nonchallament sur la table, d'un geste théâtral en énumérant les nombreux titres de Shirô. Yuki s'étonnait qu'il puisse en porter autant. Elle le sentait tendu, mais pas autant qu'elle. Il dévisagea sa jeune femme quelques instants, mâchonnant un cure dents entre ses lèvres minces, encadrées par une barbe de quelques jours, un peu dégarnie par endroits, d'un brun chaud. Ses cheveux flamboyants, lisses et fins, étaient plaqués vers l'arrière par de la cire. Ses pomettes saillantes réhaussaient des yeux malicieux, voire même fourbes. Une mâchoire carrée et un nez un peu tordu finissaient de structuré ce visage, dont une belle balafre lacérait sa tempe droite et une partie de son front.
- Yuki. Je vous salue, membres des cinq sages. Poursuivit Shirô, interdit.
L'homme leur fit un signe de la main, il désigna deux chaises branlantes devant eux, les invitant à s'asseoir autour de la table. Peu sûre d'elle, Yuki adressa un regard en coin à son seul repère, qui ferma les yeux en signe d'approbation. Elle prit place sur la chaise devant elle. Le démon n'en fit rien, il préféra rester debout près d'elle, sa main droite posée sur le dossier miteux, derière la nuque de la jeune femme. Aussi anodin que cela puisse paraître, la seule présence de cette main aussi large qu'une assiette la rassurait. Une douce chaleur en émanait. La pyromancienne se raccrochait à ceci, pour un peu mieux gérer son stress.
- Bien, jeune fille.
Yuki se tendit en entendant la voix railleuse de la vieille femme assise juste devant elle.
On l'aurait cru aussi vieille qu'un dragon. Un vieux bout de chairs toute rabougrie et toute fripée, à tel point que la pyromancienne distingait à peine ses yeux sur dans les rides de son visage. Un chignon tiré à quatre épingles sur sa tête, des cheveux immaculés, durcissait encore plus l'expression de la vieille chouette. A ses côtés se tenait un vieil homme non moins âgé, que la jeune femme confondit de peu avec une momie.
- Pourquoi te retrouves tu ici ? Chevrotte l'antiquité.
- Pour que le grand Mephisto Grimm nous fasse le plaisir de ta connaissance .... Minauda la femme auprès du quadragénère. Tu dois avoir quelque chose ... d'exceptionnel.
"Allez ma grande, réponds bien, c'est ta chance !"
- Je .... Je veux rejoindre votre élite.
Yuki avait réfléchi toute la nuit, s'était fait cramer les méninges pour d'abord comprendre, assimiler puis choisir, en espérant qu'elle le puisse - la faction qui lui conviendrait le mieux au sein des effectifs de la Résistance qui gravitait autour de l'Organisation. Elle savait qu'elle était en grande partie dépendante du Conseil pour avancer sur cette voie. Il existait, au sein de la Cahute, trois grands effectifs spécifiques aux surnaturels. Les Chevaliers, les Fauconniers, et les Dragonniers.
Les premiers constituaient les guerriers au sens propre du therme, le bras armé de la Résistance. Ces hommes et ces femmes s'entraînaient non seulement ici, à l'Organisation, mais avaient aussi réussi à s'établir dans quelques camps, dans les montagnes, ou encore dans les grandes steppes à l'est de l'Empire, tout proche de la Faille. Les forces de l'empire n'y allaient que rarement, puisque toute trace de civilisation dans ces terres reculées se limitait à une ou deux fermes, sur des milliers de mètres carrés à la ronde.
Les seconds quand à eux, étaient les yeux de ces forces. Les espions, les informateurs, les agents doubles. Yuki savait qu'Ambre faisait partie de ce corps d'armée, d'où cette situation qui l'avait sans doute fait partir avant son arrivée ici. La jeune femme avait espéré utiliser ce lien d'amitié avec cette dernière pour rentrer dans ce corps d'armée. Hélas ....
Cependant, le plus prestigieux, le plus restreint, et, par conséquent, le plus dangereux, était le dernier. Les Dragonniers. L'élite de l'Elite, la crème de la Crème. Les criminels des Criminels. Les têtes brûlées, les fous ou les psychopathes, comme vous voulez, se retrouvaient là. Elle en connaissait déjà quelques un. Yann, Hotsuki et Shirô en étaient. Les chefs de guerre, les kamikaze, l'Unité 0, comme vous le comprendrez.... C'était eux. Elle aurait aimé les rejoindre. Et elle savait que cette tâche ne serait pas aisée.
Un silence pesant s'abatit sur la pièce. L'homme aux cheveux roux souffa quelques mots à la femme à la peau noire près de lui. Elle hocha la tête, puis prit la parole.
- Ta demande peut nous être intéressante, mais avant, tu dois nous raconter ton histoire.
- Qui es-tu jeune fille ?
Yuki ne répondit pas tout de suite. Elle ferma un instant le yeux, prit le temps de se concentrer. Outre le fait de vouloir rôtir la momie qui la prenait de haut, elle ne se sentait pas à l'aise. La présence de Shirô à côté d'elle lui donna un élan de courage.
- Yuki Snowhite. Pyrokinésiste.
Une lueur d'intérêt s'alluma dans les yeux de ses deux interlocuteurs.
- Je ... J'étais déjà sur le chemin de Saryn depuis quelques semaines quand ma route à croisé celle de Shirô et de Hotsuki. Ils ont bien voulu m'accompagner jusqu'ici.
Intéressant en effet. Constata Canna, la femme à la peau de jais. Pour que le grand Mephisto Grimm ici présent accepte qu'une étrangère se joigne à eux, il se pouvait qu'il y avait quelque chose de spécial dans cette femme. Elle se pencha sur le côté, croisant les bras. Une question lui brûlait les lèvres.
- Et du coup ... Yuki ? Ce ... Ce bras ... Je suppose que tu ne l'as pas eu par hasard de greffé à ton épaule gauche ?
En effet. Elle allait devoir raconter son histoire encore un fois. Narrer ce traumatisme ne l'enchantait guerre, et encore moins devant de parfaits étrangers.
- Une blessure qui remonte à l'enfance. J'ai perdu mon bras l'ors d'une bataille alors que je n'avais que six ans. Je dois bien vous avouer que je n'ai aucune idée de comment on me l'as greffé ni de pourquoi, car je me suis réveillée plus de trois mois plus tard dans la guile de la Rose des Vents, avec des pouvoirs de pyromancie. Je crois .... Que je suis la seule survivante de ce massacre ...
Quelques mines bouche bées apparurent sur le visage du Conseil. Mais pas seulement. Il est vrai qu'il est chose rare de rencontrer des personnes utilisant de la technologie biomécanique, et encore moins couplée à la magie du feu. Dans l'esprit du colosse brun, une nouvelle part d'ombre s'effaça.
- " Six ans , avait elle dit ? Mais c'est l'âge auquel je ..."
Personne ne perçut la moindre perturbation venant du démon. Mais dans ce même esprit, la force inconnue qui l'avait poussé à ne pas lâcher cette femme avait eu raison. Rien n'était encore sûr, mais ...
- Et ton serment envers la Rose des Vents ? Est-il brisé ?
- Oui.
Sa réponse avait été quelques peu sèche. Shirô n'avait entendu que des bribes de la conversation qui était en cours, réfléchissant à toute allure. Ce " oui " lui fit tourner la tête, et sortir de sa réflexion. Il n'y avait pas que Shirô d'intéressé par la réponse de la pyrokinésiste. Tous les membres du Conseil l'écoutaient maintenant avec une grande attention. Même Touankhamon.
- Disons que j'ai eu quelques problèmes d'ordre intestinaux avec certains membres de la guilde. J'ai rompu mon serment il y a trois mois. Poursuivis la jeune femme, en essayant de ne pas se tortiller sur son inconfortable chaise.
- Nous verrons bien si tu dis vrai ... Soupirait Canna.
Elle sortit avec la plus grande minutie de sous une pile de parchemins, un vélin tracé de pentacles et de runes, avec ce qui semble probablement avoir été du sang. La femme se leva et le déplia sur la table, bien au milieu de celle ci. Elle prit un étrange crâne qui traînait à l'autre bout du panneau de bois, et le posa au centre des runes posées en son centre.
La pyromancienne jeta un coup d'oeil à celui ci. Il émanait de cet artéfact une puissante aura magique. Il était vraisemblablement très ancien. Il n'avait d'ailleurs pas tout à fait des proportions humaines, mais passons.
- Bien ... Es-tu prète à prêter serment ?
Yuki ne s'attendait pas à ce que la décision soit aussi rapide. Elle hocha la tête, tendue des orteils jusqu'au bout des cheveux, consciente que les prochaines années de sa vie allaient se sceller dans quelques instants.
L'homme d'une quarantaine d'années prit ensuite la parole.
- Si tu trahis tes compagnons, tu meurs. Si tu révèles l'emplacement de la Table de Pierre ou de l'Organisation à qui que ce soit, tu meurs. Si tu divulgues des informations sur elle, tu meurs. Si tu tues un de tes compagnons, tu meurs. Si tu nous trahit, tu meurs. Et surtout, surtout , jamais ne révèle le serment de Durvah Noröck. Jamais.
- Es-tu prête ?
Elle hocha la tête. Tous virent la flamme inéteignible dans cet unique oeil vert.
- Oui.
Canna posa les mains sur le crâne.
- Répète après moi.
"Ég sver það Tólf, á Sannleikanum, á Jörðinni eins og á himnum ...
- Ég sver það Tólf, á Sannleikanum, á Jörðinni eins og á himnum.
Sur ces mots, les orbites du crâne se mirent à luire d'une aura bleue. Les runes, comme animées par une vie nouvelle, scintillaient sur le parchemin. Une puissante formule runique vieille de plusieurs centaines d'années, Yuki en est certaine.
- Ég sver á heiður minn og líf mitt ...
- Ég sver á heiður minn og líf mitt.
- Að þjóna Durvah Noröck, að kveðja hann Fyrir borð Péturs ...
- Að þjóna Durvah Noröck, að kveðja hann Fyrir borð Péturs.
- Og að gefa blóð mitt sem ættkvísl vilja míns. "
- Og að gefa blóð mitt sem ættkvísl vilja míns.
Le crâne se mit à pleurer du sang. Il se répandit sur ce même parchemin, buvant le liquide vermillon.
Yuki fut encore plus subjuguée par la puissance magique de ce sort. Un sort de sang. La pièce vibrait dans tous les recoins au fil des ondes oniriques dégagées par l'artéfact. Shirô sortit une dague de sa ceinture, prit la main de la jeune femme, sans dire un mot, et y posa la fine lame dans sa paume.
" A toi de jouer ... "
Elle fronça les sourcils. L'espace d'une seconde, elle avait cru entendre la voix de son compagnon, mais ses lèvres n'avaient nullement bougé. Cette information s'effaça bien vite de son attention, alors que le colosse aux cheveux ébène se penchait pour lui entailler légèrement le creux de la main.
La douleur la fit un peu serrer les dents. Elle posa sa main sur le front du crâne, qui sembla absorber le liquide visqueux s'échappant de celle ci. Au bout de quelques instants, les runes cessèrent de luire, les orbites bleutées du crâne moururent dans un léger bruit d'extinction. Un fil fantômatique s'était maintenant enroulé autour du poignet de la jeune femme. Il luit faiblement avant de mourir et de s'effacer, brûlant légèrement sa peau.
Personne n'osait parler, alors que Canna pliait à nouveau le vieux parchemin et rangeait le crâne sur une étagère derrière elle. Enfin, une bonne chose de faite. Yuki n'aurait jamais pensé arriver à passer le serment.
- Bienvenue dans la Résistance.
Elle serra la main de l'homme du Conseil chaleureusement, un sourire aux lèvres, indécollable.
Elle se leva et fut raccompagnée par cet homme et Shirô au pas de la porte, avant que celui ci ne chuchotte à l'oreille du démon. Malheureusement, il ne put entendre ce qu'ils se disaient, et il ne fallait malheureusement pas compter sur le colosse pour le lui répéter. Une légère sensation d'être sondée de l'intérieur parcuru l'échine de la jeune femme.
***
- C'est pas vrai !
Yuki était à peine sortie du couloir que Yann la serra chaleureusement dans ses bras.
- Tu as réussi !
- Mais ... Je viens à peine de sortir ...
- Ta main ! Tu as prêté serment !
Elle avait compêtement oublié ce détail. Sa blessure à la main gouttait un peu, certes. Ce problème fut vite réglé avec un petit bandage vite fait, bien fait.
Yuki ne s'attarda pas dans la grande salle, refusant de rester fêter son entrée dans la Résistance. Il fallait qu'elle retrouve Hotsuki, qui ne se trouvait pas dans le bâtiment. Il lui fallait absolument lui annoncer la bonne nouvelle !
Au bout de quelques minutes, elle le retrouva. Il était aux écuries, apparemment en train de négocier quelque chose avec un jeune garçon. Yuki reconnu le palfrenier. Elle ne voulu pas s'immiscer dans la conversation, et attendit qu'ils finissent leur discussion. Shirô la rejoignit quelques minutes plus tard, le dos affalé contre un poteau de bois, son sabre sur l'épaule. Il ne pipa mot, le regard toujours perdu devant lui.
Hotsuki se retourna enfin, quelques peu surpris de retrouver Shirô et Yuki à l'attendre à l'entrée des écuries. Il savait déjà ce que ces deux là avaient à lui annoncer. Ses yeux brillaient de fièreté.
- Tu as réussi ?
Yuki hocha la tête.
Il se retint de peu de lui sauter au cou. Un sourire accroché à son viage, allant jusqu'à ses oreilles, il lui tendit une main chaleureuse, qu'elle repoussa avant d'étreindre son ami de toutes ses forces, lui arrachant un grognement de contentement.
- Bienvenue parmis nous, cammarade. .... Le jeune homme la conteplait soudain avec une pointe de mélancolie, le licol de sa monture entre ses mains serrées. Et nous serons amenés à nous recroiser, je le sens.
Les larmes de joie montaient aux yeux de la jeune femme. Cela fesait tellement longtemps qu'elle navait pas rencontré des personnes aussi sympathiques, jamais elle n'aurait pu supporter d'être mise à l'écart aussi peu de temps après leur rencontre. Mais la réalité la ratrappa bien vite. Certes, l'exellente nouvelle de son acceptation au sein de la Cahute réjouissait tout le monde, mais nul ne savait si ils repartiraient en misson tous les trois. D'un revers de manche, elle essuya les perles salées qui allaient dévaler ses joues, et tentait de se redonner de la contenance.
- Bien, vas préparer tes affaires, les chemins n'attendent que nous.
Hotsuki et la pyromancienne se tournèrent face à Shirô. Jamais on ne l'entendait faire des phrases aussi longues.
- Pardon ?
- Tu as l'autorisation de Maître Loïs. Tu peux partir avec nous.
Quelques minutes plus tôt, le Troisième Maître avait autorisé Shirô à emmener la jeune mage avec eux, dans le but qu'elle fasse ses preuves au sein de l'Organisation. Elle ne fesait pas encore partie de l'élite, mais cette simple mission permettraient aux deux jeunes hommes de la jauger, elle et ses capacités au combat, afin de lui trouver une place au sein de la Résistance. Au fond de lui même, le massif guerrier savait qu'elle avait la trempe d'une grande Dragonnière.
Deuxième choc de la journée à à peine dix heures du matin. Une vague de joie envahit son coeur. Enfin ! Elle pouvait repartir sur les routes avec ses deux nouveaux compagnons. Rien d'autre n'aurait pu la réjouir de la sorte. Seul sa taille la retint de sauter au cou du colosse. Elle en était sûre, il avait négocié la nuit dernière pour l'emmener en mission avec eux. Même si il avait l'air misanthrope et passablement extrèmement exécrable, Shirô était quelqu'un de sans nul doute gentil et bienveillant, elle en était certaine.
Elle se jura intérieurement de se rapprocher de cet homme si solitaire, et de lui apporter autant d'aide qu'elle puisse lui apporter. Qu'aurait-elle pu faire, sans ses relations et ses magouilles pour la pousser vers la grande porte ?
Sans se faire prier, elle s'en alla dans sa chambre récupérer ses affaires et s'affaira tout le reste de la journée à terminer les préparatifs pour le soir.
Arrivée à la réserve, accompagnée de Yann, on lui distribua à crédit son équipement. Elle le rembourserai plus tard, quand le salaire de la mission à laquelle elle allait participer lui serait versé.
La besace de "bienvenue" qu'on lui avait fournit se constituait de deux grands sacs et se positionnait à l'arrière d'une monture. Il contenait une gamelle, une casserole, une tasse et des couverts de feraille, un couteau multifonctions, une hachette, un Mesoko, un briquet à essence, une gourde, de solides cordes de lin, une carte de l'Empire, une boussole, un drap en tissu, deux couvertures, une peau d'ours, une paillasse, des chaussettes, un kit de premiers soins, un jeu de cartes, un journal de bord, une plume et un encrier.
Elle alla ensuite finir d'empaqueter ses maigres effets personnels avant de rejoindre vers minuit ses deux compagnons.
Ils l'attendaient dans la cour de la Cahute. Shirô finissait de fixer ses sacoches sur la croupe de son étalon. Hotsuki, lui, tenait les rennes de son cheval, mais également celles d'une petite jument Masakienne bai cerise au regard intelligent.
- Yuki, je te présente Grenat, prends en bien soin.
Bouche bée, elle prit avec une certaine hésitation la bride de sa monture.
- Avec ton équipement au complet, selle, plus bride à trois cent Atalles, plus sacoches à cent cinquante Atalles, plus la jument, si tu la garde, tu t'es endêtée de mille cent Atalles. Sinon, tu ne devra que quatre cent balles. La Cahute te prête tout cela pour le moment, tu remboursera tout au fûr et à mesure de tes missions.
Le prix de tout cet équipement était raisonnable et justifié. Mais mille cent Atalles restait pour Yuki une somme assez élevée.
- Ne t'en fait pas, continua le démon dragon en lui souriant. Tu auras tout remboursé d'ici trois ou quatre mois. Il n'y a pas d'impératif.
Hotsuki se mit en selle.
- Bien les gars, on est partis ?
Il fut suivi par le colosse à la carrure de taurreau. Avec souplesse, le corps musculeux de Shirô se hissa sur l'énorme étalon noir, qui piaffait déjà en comprenant qu'il allait repartir sur les chemins avec son maître. Celui ci invita leur nouvelle amie a se mettre en selle. Il réajusta son sabre sur son baudrier, leur adressant un regard moins amorphe que d'habitude.
Yuki en fit de même, et se ficha sur sa toute nouvelle monture, plus heureuse et remontée que jamais.
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