Si loin des océans
Voguer sur un navire, s'enlacer d'océan, muer en coquillages et en poisson d'argent ou alors baleine d'or et squale opalin. Du brûlant à la glace, du palmier à l'iceberg, griller sous le soleil, geler sous les étoiles ; monter vers elles.
Saisir astres lointains, devenir l'un d'eux. S'assoir en spectateur au bord de l'univers qui se meurt.
Convoiter le cosmos ruisselant de soleil, et s'éteindre avec lui ; conscience distillée, poussière d'éternité, plonger dans le néant ; ah le repos enfin !
Las, ce n'était que songe. Car n'est-elle pas là ? L'impitoyable chair, qui s'accroche à mes os, attache mon esprit, l'emprisonne ; j'hurle ma captivité.
Aucune délivrance à espérer.
Plus qu'une chose à faire : s'armer de longues patiences.
Supporter la carcasse,
Yeux rivés à l'espace.
Continuer à rêver
de devenir un astre.
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