Dans le temple délaissé,

Pesant de mutité,

Païennes divinités,

figées.

Yeux vides des statues et fontaines taries,

Fraicheur d'onde perdue.

Pourtant...

Péristyles, portiques, colonnades, galeries,

Portails, arcades, autels et pœciles,

Ne sont-ils qu'en sommeil ?

Attendant que piété

Reprenne le chemin,

Pour ranimer l'éveil,

D'une foi surannée ?

Regardez donc au loin,

Arrive procession,

de nombreux pèlerins.

Des bures déchirées,

Les pieds ensanglantés,

Silhouettes ployées.

Ils portent fatalité,

Sur leurs dos délabrés,

Des offrandes variées,

Fruits gâtés, fleurs séchées,

Amphores fendillées.

Sous les vents de silices,

Ils souffrent,

Se trainent vers pierre plate,

Gravée de runes antiques.

Ils chantent quelques suppliques,

Parsèment les faveurs,

Déversent un vin clairet…

Et, s'agenouillent enfin.

Volutes les entourent,

Creusent chairs émaciées,

Des sillons parchemins,

sur figures épuisées :

La route est terminée.

Ultimes sacrifices ;

En poussière se délitent.

Ils furent les derniers,

À vénérer ici,

Divinités cruelles,

Oubliées.