Esquif errant
Ton visage est de sel,
D'avoir autant puisé,
L'eau de l'immensité,
Pour tes yeux ondoyer.
Ah ! Tes veines si bleues,
D'être bien trop restées,
Sous cruel soleil,
Qui les a asséchées.
Sculptant ton corps étique
Et, ta peau de tristesse,
Las, tu gis sur le bois,
De ce dernier recours.
La mort t'accompagne ;
En un suprême souffle,
Tu la supplies encore,
Avant de la laisser,
Tendrement, t'enlacer.
Tu expires.
T'envoles ?
Non ;
L'onde lourde t'emporte,
Sous l'océan-mystère.
Tu t'accroches à l'ultime,
Puis, tu cèdes au sublime.
De l'obscure clarté,
Laissant, seul, louvoyé,
L'esquif rescapé.
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