Ah mon vaisseau ;

Brise en éclats glacés,

Cette haute digue pétrifiée.

Que ton embrasement ardent virevolte,

Puis,

Telle une flèche, annihile cette froide muraille qui

M'éclipse l'ardente escale.

Puisque après tant de batailles,

De guerre en lointaines contrées

J'aspire, je désire retrouver,

Moelleuse quiétude et lits douillets,

Chants des poètes-ménestrels,

Cher vaisseau, montre-moi le chemin qui y mène !

Ah ! Je la vois déjà ;

Couler cette bière ambrée des tavernes,

Fleurir ces rondes amoureuses,

Que dire des rires en cascades ?

Enlacez-moi, troublantes courtisanes ;

Ouvrez vos bras bienveillants,

Moi, le marin égaré, j'en ai tant rêvé !

Ah mon vaisseau,

Sois courageux,

fends brume de frayeur givrée,

Que je puisse, dans ma cité, entrer,

Pour à mon tour raconter ;

Aventures, quête, dragons et fées.

Devant un auditoire médusé.

Oh cette étoile sur les flots ?

Amis, ne la voyez-vous pas danser ?

Matelots, hissez donc les voiles,

Pourfendez les eaux,

Suivez cette sente qui mène au bercail ;

Notre errance est enfin terminée.