Havresac sur le dos,

Poudré de poussière des temps,

Il a passé portes d'airain,

De la cité d'or et argent.

Arpenteur de lointains chemins,

Curieux de voir le monde,

Encore hier, il voguait,

Affrontait,

Cyclopénne onde.

L'âme et le cœur en plénitude,

Les yeux ouverts,

Il a foulé tant de contrées.

Qu'aujourd'hui, il est impatient ;

Son expérience, de partager,

Alors, il chante, célèbre son retour ;

"Ah ! Vous revoir ;

Visages familiers,

Palais, Temples, Places,

Et vous, fontaines rafraîchissantes,

De revenir en ma maison,

J'ai tant rêvé !"

Puis, il se fige sur son seuil,

Écoute le vent,

Le bruissement des feuilles,

Les voix des gens,

Leurs regards qui le fixent sans le voir.

Il lève une main,

Les hèle,

Les agrippe,

Crie aussi !

En vain ; tout passe à travers lui,

Nul ne l'entend ;

Le voilà évanescent !

Ainsi, il comprend ;

De ses voyages en outre-terre,

Des aventures et des mystères,

De chronique, de fable,

Il ne pourra rien relater,

Hélas ;

Seul son ombre chez lui est rentré.