Une poignée de sable,

Quelques perles d'eau

Brûlantes larmes d'astre,

Fin lacets d'émeraude,

Verser en ma bouteille,

D'incommunicable peine.

La scellée de filigrane d'or,

L'étiqueté de poussière d'argent,

L'éteindre sur mon cœur d'embruns.

La converser là surtout,

Pour me rappeler et pleurer,

Cette terre de jadis,

Abîmée, malmenée, détruite,

Par des enfants égoïstes,

Épouvantablement tragiques,

Qui au lieu de s'aimer,

N'ont su que s'entre-dévorer !

Puis enfin m'allonger,

Fermer mes yeux fatigués,

Me laisser aller, reposer,

Glisser vers l'immensité.