Sur les murs de cristal,

Par-delà les colonnes,

Le doux chant d'une harpe résonne.

Elle caresse les cordes,

Tel le corps d'un amant,

Scintillent ses yeux d'or, s'enflamme.

Elle rêve de cet âge,

Où les canaux d'argent,

Débordaient de vin vert.

La mer vide se souvient,

Elle renvoie vers elle,

L'ardente anamnésie,

Quand le nectar des vagues,

périssaient sur la grève.

Ah heureux temps !

Chuchotis frais de pluie,

Distillant des fontaines,

Débordant sur la pierre.

Elle clôt son regard,

Son cœur que rien n'apaise,

Se brise en porcelaine.

De la harpe d'argent,

Ruissèlent larmes de sang,

Offrande au ciel brûlant.

Elle meurt doucement.

Inspiration : https://www.babelio.com/livres/Bradbury-Chroniques-martiennes/6394