Devant soi
Quelques graines de lumière au sommet de la nuit. Fragiles. Le cœur bat trop vite ; trop fort. Le souffle s'accélère ; se perd. Ah ! Cette douleur, qu'elle s'en aille ! Saveur ou Senteur ? Âcre et Métallique ; une gorge de fer ; plus de respirs ! Pire ? Peut-être ; la voix dans la tête ou plutôt le chant. La Musique. Cela lancine l'esprit. Les notes le criblent de raisons, désignent une direction. Hésitation ? Attention ?
Oui, car cela a un prix ; laisser sa besace derrière soi. Certes, elle est pesante. Ô combien précieuse. Un vaisseau de vie ; de gris, de larmes, de rire, de drames. De même y est caché ; le désir ; la convoitise ; l'amour ; la haine ; l'orgueil ; ne veux-tu pas en guérir ?
La besace s'alourdit, la poser ; la poser. La poser ? La poser ! Cette injonction, quelle épreuve ! La voix toujours là :
Un arbre ici. Le sac contre l'écorce ; l'écorce contre le sac.
Que dit-elle encore ?
Laisser ses perles d'eau s'écouler d'yeux bien trop las ; si usés ; le chagrin des temps passés s'en va ; il ne reviendra plus.
Une promesse ?
Le chant s'accentue ; profusion de notes qui pique ; le sac s'échappe, tombe, sur un tapis d'aiguilles rondes. Le chemin se déroule, est repris ; la musique s'estompe.
Quelques grains de lumière et la nuit s'agrandit ; plus de sombre misère. Le souffle léger le pousse vers l'antan ; le pas est alerte ; la route infinie.
Attendez-le ! Il arrive ; il a embrassé l'oublie. Prêt à voyager.
Étoiles, le voici.
Annotations