Dans le petit train
En ce matin
Folles idées
Se sont déposées
Et mes pensées
Ont voyagé.

Assise au fond de ce fauteuil
Seule dans la paisible rame
En cette heure si matinale
Je songe à ton éternel charme
Toi, adorable homme idéal
Dont les mains lentement m'effeuillent.

Alors tous mes sens s'éveillent
Mes sensations s'enflamment
J'imagine avec bonheur
Tes doigts ainsi s'amalgament
Avec somptueuse douceur
M'extirpant de mon sommeil.

Je ferme mes yeux
Tout est merveilleux
Tes courbes sensuelles
Tes lèvres charnelles
Ta bouche gourmande
Fabuleuses offrandes.

Locomotive accélère
Belles envies passagères
Se font subtiles ivresses.
Mes douces paumes s'égarent
Sur mes cuisses et paressent
Souvenir de tes caresses.

Le roulis me berce
Ce doux va-et-vient
Éternelle promesse
D'un plaisir divin
M'emporte avec liesse
Sur chemins de traverse.

Comment ne pas succomber
À ton regard endiablé
Quand il se dépose sur moi
Et me déshabille avec joie ?
Des frissons courent sur mon bras
Tu me mets dans tous mes états.

Pression le long de ma fente
S'intensifie au désir de ta langue
Et d'un coup tout mon être tangue.
Quand le contrôleur se présente
Sa voix me tire de mon rêve
Et sans le vouloir m'accorde une trêve.

Mes joues cramoisies
Mon tiquet, lui tends
Avec un sourire
Il me remercie
En me le rendant
Je lâche un soupir.

Les gares défilent
Mon désir s'étire
Mes tétons se dressent
Onctueux souvenir
De ta langue qui se faufile
Sur mon sein et ondée déverse.

Attrape rêve