Je me réveille en sursaut, ruisselant de sueur et tremblant. Je me trouve dans ma chambre, chez mes parents. Je ne sais ce qui m'a mis dans cet état, mais j'en ressent une conséquence : je suis assoiffé. Je me lève donc et me dirige vers la porte afin de me rendre dans la salle de bain. Mais dès que j'ouvre et mets un pied dans le petit couloir, je me retrouve comme soumis à un doute incompréhensible, qui ne dure qu'un fragment de seconde, tout de suite remplacé par un sentiment de terreur absolue. Devant moi se tient un spectre. Terrorisé, je me laisse choir en arrière, presque comme un homme recevant une balle en plein cœur. J'en viens à douter de l'aspect de la chose : je ne semble pas capable de me rappeler s'il s'agissait d'une apparence de cadavre, ou de celui d'une jeune fille. Une fillette, peut-être ou un mélange de ces apparences, car je me rappelle surtout que c'était changeant. Quoi qu'il en soit, je suis pris d'une peur panique, d'une terreur telle que je n'en ai jamais ressenti de toute ma vie. Complètement paralysé, je contemple la vision de cauchemar, sans rien d'autre à l'esprit qu'une vague confrontation à la Mort elle-même et de cette terreur si violente qu'elle m'a jeté au sol et complètement immobilisé.

Puis, je me suis vraiment réveillé.

Avec le recul, j'en suis venu à me demander si ce rêve était tout à fait normal. Car, dans mes expériences oniriques, lorsque l'on est confronté à quelque chose de brutal dans un rêve, (que ce soit un choc, son propre meurtre ou que sais-je encore) on se réveille. Hors, cette fois là, je suis certain que cette période de terreur dura de très longues secondes avant que mon réveil ne m'apporte la délivrance en émmettant sa sonnerie stridente. Et encore une fois, cette terreur, cette peur panique que je ressentis fut plus forte que toutes les peurs que j'ai eu à affronter dans ma vie, bien que je ne puisse pas affirmer que j'ai mené une vie de terreur et de souffrance. Loin s'en faut.