Gardien d'ours

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Cher lecteur, l’histoire qui suit n’est pas fictive, seuls les prénoms des personnages sont modifiés afin de préserver leur anonymat.

Salut.

C’était bien le cinoche ? Yep ?

Bien… Bon, après la toile, je t’offre une petite histoire. Va te chercher de quoi grignoter, un peu de chocolat, un bon thé, ou alors un petit whisky. C’est comme tu veux.

T’es bien installé ? Oui ? Cool…

Avant toute chose, je me présente. Je m’appelle Marsh, et j’exerce une profession tout à fait classique. Je suis gardien d’ours. N’importe quel ours, du brun au blanc en passant par le grizzli, la peluche, enfin, tous. Ce qui est bien avec ce job, c’est qu’il n’y a pas beaucoup de concurrence, bon, en même temps, y a pas beaucoup de boulot non plus. J’en vivote, ni plus ni moins.

Trêve de bavardage, je vais te raconter une petite anecdote qui m’est arrivée cette semaine, un truc pas banal, mais totalement vrai… si si.

Je roulais paisiblement, le coude à la fenêtre de mon vieux Mitshu L200, sur une route de campagne fleurie et ensoleillée, lorsque mon téléphone sonna. Je pris soin de me garer dans le fossé et je décrochai.

– Marsh, gardien d’ours, à vot service j’écoute.

– Bonjour Monsieur Marsh, je m’appelle Pat. J’ai su par une amie, que vous gardiez les ours, et j’aurais du travail pour vous.

– Humhum… Je vous écoute.

– Je dois m’absenter pour deux jours, et je n’ai personne sous la Pat pour garder mon animal.

– Il s’agit bien d’un ours, au moins ?

– Il est comment dire… spécial, mais il ressemble bien à un ours.

– Spécial comment, madame Pat ?

– Je ne sais comment vous dire, il faudrait que vous le voyiez.

– Je ne fais pas dans l’étrange vous savez.

– Je vous en prie monsieur Marsh, vous êtes mon seul recours.

J’ai fini par accepter de venir voir la bête malgré mon planning surchargé. Ma caisse garée, je sonnai à la porte de Pat. Elle vint m’ouvrir, je rentrai.

Quelle ne fut pas ma surprise de voir une espèce d’ours attablé dans la salle à manger. Blanc. Un ours blanc de la banque ise trempait son museau dans une casserole de cassoulet WS (Will Smith, pour ne pas citer la marque).

– Monsieur Marsh, je vous présente Nours.

La bête releva la tête et m’adressa un signe. Je vis que ce n’était pas un ours à proprement parlé, mais plutôt un chien ours, ou un ours chien. Difficile de savoir en fait. Je m’approchai.

– Bonjour Nours, dis-je.

– Bonjour Marsh, qu’il me répondit.

Meeeerde, un chien ours qui parle. J’étais à deux doigts de me tirer quand madame Pat explosa de rire.

– Je vous ai bien eu monsieur Marsh, je suis ventriloque, c’est moi qui fais parler Nours.

– Bah, vous alors, trop balaise !

– Vous êtes d’accord pour le garder pendant deux jours ? me demanda-t-elle. J’ai loué un Kangoo pour me rendre au salon international du bondage, et je ne voudrais pas être en retard.

– Du quoi ?… Bon c’est d’accord.

Elle fit un gros câlin à Nours, et disparut.

De nouveau, je m’approchai de la bête.

– T’es un drôle de bestiole, que je lui dis, mais t’as l’air sympa.

Pour toute réponse, Nours me lécha de sa langue pleine de fayots.

Une partie de la matinée s’écoula tranquillement sous les ronflements de la bête, puis, je décidai d’aller le promener dans la forêt glandaise. Nours ne voulut pas grimper dans la benne du pick-up et s’installa à mes côtés dans la cabine. Nous roulions (Iglesias) en vue de la forêt lorsqu’une odeur parvint à mes narines. Nours, l’air de rien, évacuait le cassoulet. Pouaaah… il nous fait un remake de la soupe aux choux, tu vas voir que les extra-terrestres vont débarquer.

Hé bien tu sais quoi, ben ils sont pas venus.

Plus loin, alors que les pins des glandes entouraient la voiture, me prit l’envie de faire un peu de hors piste. Je m’engageai donc sur un sentier à la grande approbation de Nours qui aboyait de contentement. Il allait enfin pouvoir se dégourdir les Pats.

C’est là qu’un truc incroyable arriva. Je creva… enfin pas moi, le mitshu.

Nours me regarda avec un air de « t’es pas en train de me faire le coup de la panne, quand même. »

Je fis non de la tête, et descendis du véhicule afin de réparer, mais manque de bol, la roue de secours était dégonflée. Me restait plus qu’à trouver une autre roue, ou un gonfleur. Nous partîmes, avec Nours, à la recherche de l’un ou l’autre, lorsque nous nours perdîmes. Nous empruntâmes un chemin et arrivâmes à une vieille cabane en bois. Je déglutis. Dehors sur la terrasse, se tenait dans un rock in chair un jeune homme édenté à la caboche de travers. Dans ses mains, un banjo. Il entreprit d’en jouer alors que nous nours avancions. Je déglutis de nouveau en pensant à la scène de « Délivrance » ou le gars faisait le cochon. Grouuuuiiiik, grouuuuiiik…

Sans demander mon reste, je fis demi-tour. Mais, parce qu’il y a toujours un mais, Leatherface se tenait devant nous. Il démarra son Husky 70cm, la leva en l’air et couru vers nous.

C’est à ce moment-là que Nours intervint.

D’un coup de Pat circulaire, il émascula Leatherface, qui lâchant son Husky 70cm se coupa en deux en commençant par le visage, puis sauta sur la terrasse et fit bouffer son banjo à l’autre édenté à la tronche en biais. À chaque fois que le gars respirait, ça faisait : sdoooiiing, sdooooong.

Les deux gugusses hors d’état de nuire, je fouillai la maison, et trouvai un glonfeur. Nous retournâmes au Mitshu et je réparai la roue.

Mais la nuit arriva, et je tombai de sommeil. Impossible de rentrer, il nous fallait dormir à la belle étoile. Je m’allongeai dans la benne de mon pick-up, puis Nours vint se coller contre moi. Sa fourrure me tint chaud.

Cette nuit-là, j’ai dormi comme un Nours son.

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