Vous me voyez confus et désolé. Ce premier chapitre n'est pas un des palpitants témoignages promis, mais une simple construction de ma main. Il contient une collection de faits bien connus sur la galaxie dans laquelle les événements suivants se sont produits. Il pourrait vous aider à comprendre le contexte temporel et spatial de ces événements pour peu que vous ne soyez pas originaire de cette même galaxie. Vous voyez ? J'ai réellement travaillé sur cet ouvrage !

Le vide.

Bien avant que la galaxie n'existe, il y avait le vide, le néant, rien d'autre qu'une grande page blanche sur laquelle les Dieux pouvaient s'exprimer à leur bon vouloir. Bien entendu, cela n'est qu'une expression. La page n'était pas réellement blanche, mais plutôt noire, et je ne sais pas de quelle matière elle était faite, mais probablement pas de simple papier telle une page de ce livre. De plus, je ne serais pas étonné d'apprendre qu'il y avait certaines limites à ce que les Dieux pouvaient dessiner sur cette page.

Les étoiles.
Les étoiles sortirent du néant une par une, comme les fleurs s'ouvrent dans un champ au printemps, toutes similaires, mais chacune d'une teinte différente et si particulière... Cependant, les étoiles savaient certainement respecter un ordre plus précis que de simples fleurs. La première étoile qui apporta de la lumière sur la table apparut au coeur de la galaxie. S'il y a bien une idée préconçue sur la galaxie, qui est aussi répandue que totalement fausse, c'est celle-ci. La plupart des gens estiment que la galaxie s'étend en spiralant autour de son coeur et que les bouts des branches de la spirale contiennent les étoiles les plus âgées, les plus jeunes naissant au centre avant de s'en écarter à leur tour. Mais cela n'est pas ainsi, du moins, pas dans la galaxie qui nous intéresse. Celle-ci fut construite depuis son centre jusqu'aux bords les plus éloignés, et dans cet ordre. Par ailleurs, elle ne ressemble pas tant à une spirale qu'à un disque pas tout à fait rond.

Mais revenons-en à cette première étoile, nommée Corellia. Elle prit vie affublée d'une unique planète, Coreberr, orbitant autour d'elle langoureusement. Personne ne peut en vouloir à Coreberr de ne pas se presser, après tout c'est quand même la plus vieille de toutes les planètes ayant jamais existé (dans cette galaxie du moins). Cette planète était au centre de la galaxie de plus d'une façon. La plus ancienne de toutes les civilisations y était née et avait par la suite pris l'habitude de gouverner toute la galaxie depuis sa planète d'origine, et ce pendant un temps très long, y compris à l'échelle d'une galaxie. Cependant, bien qu'aussi sages qu'anciens, les Anciens, ainsi que l'on nomme les êtres qui peuplaient cette civilisation, sont maintenant tous morts depuis de plus nombreux siècles que je n'oserais en compter, et leur planète avec son étoile ont vite été oubliées du reste de l'Ancien Empire hébergeant l'ensemble des êtres vivants.        

Ces êtres vivants étaient alors éparpillés à travers la galaxie, la plupart des civilisations regroupées dans quelques systèmes autour de leur planète mère sur les bords les plus jeunes de la galaxie. Entre ces systèmes et celui des Anciens au coeur de la galaxie s'étiraient un millier de mondes, certains arides et hostiles à la vie, d'autres cachant des trésors insoupçonnés et d'autres encore abritant des civilisations de moindre importance qui n'avaient bien souvent pas encore découvert qu'il pourrait y avoir autre chose (ou d'autres êtres) au-delà de leur ciel.

[NB : il faudrait que je prenne le temps de les compter un jour ; ce « millier» paraît bien trop approximatif et peu sérieux.]

Ces mondes furent parsemés dans la galaxie au bon vouloir des Dieux, mais néanmoins toujours en respectant l'ordre naturel des choses : du centre vers les bords. Ainsi apparut un premier anneau de nouvelles étoiles entourant Corellia avec son chapelet de planètes rapidement conquises par les Anciens. Il est d'ailleurs dit que celles-ci recèlent encore certains de leurs pouvoirs. Puis vint le second anneau tel qu'il est de coutume de le nommer, apportant son lot d'étoiles et de planètes diverses, sur lequel vint se greffer les systèmes du troisième anneau et ainsi de suite jusqu'à ce qu'il est convenu d'appeler les bords.

Les civilisations d'importance suffisante pour être mentionnées ici n'étaient ainsi que peu en contact les unes avec les autres et se contentaient d'une petite vie paisible aux confins de l'univers.

[Vous êtes obligé d'avouer à partir d'ici, que la suite ne saurait attirer votre lecture si la galaxie en était restée à cet état de sérénité.]

Certes, les Haxiens de la Guilde des Marchands transportaient leurs cargaisons d'un bout à l'autre de l'espace, entretenant ainsi un contact certain avec les autres espèces. Et d'autres étaient amenées à se croiser à l'occasion, ce qui conduisait éventuellement à quelques escarmouches, mais tout cela restait bien anecdotique. Avec un peu de recul, d'aucun aurait pu prévoir qu'avec le penchant naturel des civilisations à l'expansion, celles-ci auraient inévitablement fini par se confronter, mais l'univers est vaste, et cela n'aurait pas dû arriver à une échelle remarquable avant des millénaires. Non, il est a posteriori assez aisé d'identifier le premier maillon de la chaîne d'événements de ce que l'on nomme aujourd'hui les dernières guerres galactiques, même si d'autres événements un peu plus tardifs n'auraient pas manqué de déclencher des atrocités  similaires.