Rick

13 minutes de lecture

un soldat de la Fédération Humaine

201223-010101


Les mémo-disques de la Fédération Humaine ont ceci de particulier (et de particulièrement appréciable) : au moindre signe de faiblesse physiologique de leur hôte, ils transmettent automatiquement l'intégralité de leur mémoire au centre de commandement sur Mars. Cette précaution élémentaire est prise par les militaires humains pour permettre une éventuelle remise en service rapide des soldats morts au combat, économisant ainsi de précieuses années d'entraînement. Bien loin de ces considérations martiales, je me réjouirai simplement de la certitude qui en découle de pouvoir récupérer les informations contenues dans ces disques, quel que soit l'état de santé de l'individu.

--- Prêt Lieutenant ?

Corne de bouquetin ! Comment fait-il pour arriver dans mon dos sans un bruit ?

--- Juste un instant mon général.

--- Bien. Je ne voudrais pas faire attendre un allié aussi puissant que l'Amiral Korqnev.

--- Un allié mon général ?

Il renifle :

--- Exactement. Un allié n'est rien d'autre qu'un outil précieux avec une utilité précise à un instant donné, dont il faut savoir se débarrasser à temps pour éviter qu'il ne perde de sa valeur.

--- Je vois.

--- Vous ne voyez toujours rien du tout Lieutenant. Mais ce n'est pas grave.

OK. On va pas chercher à comprendre son raisonnement. Il a l'air déjà assez tendu comme ça.

--- Je suis prêt.

--- Alors, allons-y, j'ai hâte de rencontrer en face à face celui qui a ordonné la pulvérisation de Cibella.

Quoi ? C'était lui ? Nom d'un moteur diesel ! Et dire que j'aurais pu me farcir cette tronche d'elfe assis en face de moi pendant toutes ces réunions !

--- Eh oui Lieutenant. J'ai préféré ne pas vous informer plus tôt. J'avais peur que vos talents d'acteur ne se laissent dépasser par vos ressentiments.

Tu m'étonnes !

--- Vous n'avez pas oublié n'est-ce pas ?

--- Bien sûr que non ! dis-je en m'emportant, avant de me rappeler que je n'étais pas sensé me souvenir de ma mort. Je veux dire, non mon général, ces souvenirs sont restés en moi.

--- Peut-être à cause de moi. Je vous ai envoyé en mission bien avant le délai standard de remise en service.

--- Oui, ça doit être ça.

--- Ou alors, vous me prenez pour un débile et vous vous êtes forcé à vous souvenir, dit-il en me regardant de travers.

Qu'est-ce que je peux répondre à ça ? Vous avez raison, mais ça n'avait rien de personnel ? Il ne me laisse pas le temps de trouver une réponse :

--- Peu importe. Vous avez eu raison. Parfois, la haine nous aide à accomplir de grandes choses, aujourd'hui plus que jamais.

Que veut-il dire ?

--- Bon, assez causé Lieutenant, les Gromov nous prennent déjà pour des rats, je vais pas en plus nous faire passer pour des bonnes femmes qui radotent au lieu de se mettre au boulot. En avant !

Sur ce, je sors le premier dans le couloir du Sanctuaire réservé aux « humains », Macarty m'emboîtant le pas et se positionnant à côté de moi. Je suis sensé le protéger, mais il n'aime pas rester en arrière.

Cette idée de réunion discrète entre le général et Korqnev ne me plaît pas plus qu'une pièce jointe zippée envoyée par un inconnu. Nous allons nous retrouver à quatre dans une pièce minuscule, insonorisée et détachée du réseau. Aucune communication possible avec l'extérieur. D'après mon guide personnel Xomi, ces salles disséminées à travers le site servaient précisément à négocier des accords secrets en toute tranquillité. Bizarrement, le mot tranquillité n'est pas celui qui me vient à l'esprit quand je pense à Macarty seul dans une pièce avec Korqnev. D'où l'idée super géniale de pouvoir y inviter un garde chacun, en l'occurrence moi et un blondinet bodybuildé. Pas sûr que deux mecs surentraînés et armés calment réellement les choses, mais bon, cela évitera au moins le corps à corps façon ring de boxe.

Macarty a fini la causette. Il a l'air un peu absent, comme totalement concentré sur son entretien. C'est compréhensible, mais inhabituel pour un mec avec des yeux aussi perçants. Il y a aussi autre chose... mais je ne sais pas quoi. Un détail vestimentaire qui m'échappe ? Un pli dans son veston ? Non... Peut-être a-t-il simplement changé de shampooing.

On finit par arriver devant la salle, facilement repérable aux deux grands elfes qui se tiennent à l'intérieur. Ce qui me frappe en premier, c'est leur posture, droite, rigide. Finalement, il doit y avoir des atomes crochus entre le général et les Gromov. Ça va peut-être bien se passer après tout. Entre militaires respirant pour et par le commandement, ils ne devraient pas avoir de mal à trouver de quoi discuter.

On entre, et la porte se referme violemment. Je jette un oeil en arrière, tout est verrouillé. Les deux autres n'ont pas bougé. Tout a l'air normal. Korqnev a toujours son petit sourire aux lèvres. Macarty a sa tête des mauvais jours, celle qu'il a toujours.

Ils commencent les présentations et la discussion, mais je n'écoute pas vraiment. Je suis concentré sur tout le reste : la sécurité, les échappatoires possibles, la position des armes, les mouvements des corps, de celui du lascar à droite de l'Amiral en particulier.

Ça rigole, ça doit être bon signe. En y repensant, je ne sais même pas pourquoi on est là. J'ai aucune idée de ce que veut négocier le général avec ce sac à merde de 500 litres. Trois mètres de haut, et cette largeur d'épaules, faudrait au moins un sac de 500 litres pour le fourrer dedans, non ? Allez, on reste concentré, c'est pas le moment de zapper un truc.

J'aime pas trop ces situations à la noix de cajou. On sait jamais à quoi s'attendre. Ça peut dégénérer à tout moment, comme ça peut rester cool jusqu'à la fin, ou durer des plombes avant de péter. Et j'y peux rien, à la longue, j'ai du mal à rester concentré dans ces moments-là, surtout quand le gradé que j'escorte m'interdit ma musique.

Au moins, sur un champ de bataille, les choses sont claires. Ça peut aussi surgir de n'importe où n'importe quand, mais on sait que ça va sortir, on sait pourquoi on est là.

Bon, on refait le tour du propriétaire. Sans vraiment bouger, juste avec les yeux, j'ai pas envie que les gaillards d'en face s'imaginent que je tente quelque chose et s'excitent juste pour ça. Celui avec le fusil ne me lâche pas des yeux. Il a raison, je ferais pareil à sa place.

Mine de rien, c'est bon signe. S'il voulait tenter un truc contre le général, il ne resterait pas fixé sur moi comme ça. Il a plutôt une attitude défensive. En fait, ça me fait marrer, ce gros tas de muscles a peur de moi. Il a raison pour ça aussi : je suis le mec le plus dangereux dans cette pièce. C'est une pensée rassurante. Du coup, je vais me permettre de regarder un peu partout. Avec un peu de chance, ça va même le faire flipper un peu plus.

La porte n'a pas bougé. Pour sortir, il suffit de presser sa main sur l'écran à gauche, mais personne ne peut entrer. Pas d'autre ouverture apparente, du moins, rien d'assez grand pour être inquiétant, et encore moins pour laisser passer un elfe de trois mètres. Les deux chefs semblent avoir brisé la glace. Ça parlote, ça grogne, ça joue des mécaniques, ça s'insulte un peu, mais globalement, ça reste détendu. Je peux pas en dire autant du nerf optique de l'autre gaillard qui s'use les yeux sur moi. D'habitude, j'aime encore bien quand une grande blonde me fixe du regard, mais là, j'avoue, ça me met presque mal à l'aise.

Je continue mon tour d'horizon. La pièce est minuscule, à deux de plus on serait déjà serrés, mais le moindre détail peut avoir son importance.

C'est ça ! Eurêka ! J'ai trouvé ce qui cloche depuis le début chez Macarty : ses bottes. Il a oublié de cirer ses pompes et il reste une trace blanche sur le cuir noir, au bout du pied. Bon, ça y est, je peux souffler un peu. Ça a l'air bête, mais rien que de ne pas savoir d'où venait cette sensation bizarre chez lui, j'étais pas tranquille.  

Attends. Je rêve ou il a aussi une tache sur le pied gauche ? Là, ça commence à être louche. Je me penche légèrement en avant en faisant semblant de me gratter le nez et je jette un oeil sur les pompes du patron.

Putain, le saligaud ! Qu'est-ce que c'est que cette fiente ? À défaut de fusil, l'enfoiré a gravé un message à destination de l'ennemi sur ses bottes. Mon coeur se met à battre plus fort. Je guette les deux autres. Ils n'ont rien remarqué. Je regarde Macarty, qui m'ignore totalement. Il reste fixé sur Korqnev, sa bouche déblatérant des trucs probablement inutiles, ses yeux projetant toute sa haine, et son cerveau sûrement en train de retourner en boucle le message des bottes : SOUVIENS-TOI !

Je reste impassible à l'extérieur, histoire d'éviter que l'autre ne remarque quoi que ce soit, mais je tends tous mes muscles, je me prépare. À quoi ? À tout. Mon doigt glisse discrètement sur la gâchette pendant que je ne quitte pas le pote de Korqnev des yeux.

Tout se joue en quelques secondes.

Macarty projette son pied gauche sur le genou de l'Amiral, lui éclatant la rotule, et l'obligeant à redescendre à hauteur humaine. Je réagis immédiatement, perforant l'autre énergumène de part en part avant qu'il ait pu lever son arme. Pendant ce temps, le général a eu le temps d'étaler le chef suprême Gromov au sol. Il est en train de lui imprimer le message personnalisé du bout de sa botte jusqu'au fond du crâne. Je ne sais pas s'il s'en souviendra, Korqnev doit déjà être mort, au moins depuis que l'ancien commando d'élite lui a percé la gorge du bout de ses doigts et arraché toute la tuyauterie qui pouvait s'y trouver.

Je me retourne pour parer à une éventuelle contre-attaque, mais la porte sécurisée est toujours verrouillée. On est tranquille. Je le laisse s'amuser encore un peu avant de poser une main sur son épaule.

--- Je crois qu'il faut y aller mon général.

Il se redresse, rajuste son uniforme et se retourne :

--- OK, je vous suis.

Il me suit ? C'est nouveau ça. J'ai l'impression qu'il a rempli sa mission et qu'il se fout de la suite... C'est pas bon signe, mais faut faire avec. Je prends les choses en main, j'attrape le fusil dont n'aura plus besoin le larbin de Korqnev, je le colle dans les bras du général, et j'ouvre la porte en me tenant sur mes gardes.

Et je fais bien : deux Gromov armés nous attendent dehors. D'une manière ou d'une autre, l'Amiral a eu le temps de donner l'alarme, ou alors, on était pas sensés sortir vivants depuis le début. Peu importe, ceux-là devaient mourir, et ils sont tombés de toute leur hauteur avant même de nous avoir vus. Pour nous atteindre, ils doivent déjà penser à viser bas, mais une fois accroupis à leurs pieds, on est quasiment invisibles.

Le problème, c'est qu'en tombant de haut, ils accumulent de l'énergie. Un des deux a réussi à attraper le général à bout de bras et à l'emmener dans sa chute jusqu'à lui éclater la tête contre le sol métallique.

Il n'est pas mort, ce vieux briscard est plus solide que ça, mais il est salement amoché et à moitié dans les vapes. Je le prends sur une épaule et commence à avancer en gardant mon bras droit disponible pour mon arme. D'autres vont vite rappliquer. J'envoie le signal de détresse aux gars restés aux quartiers, en espérant qu'ils soient plus rapides.  

La galerie principale forme un arc de cercle, limitant la vision à une cinquantaine de mètres dans les deux sens. J'entends déjà des bruits de pas de course qui résonnent au-delà de cette limite, encore assez distants. Sans aucun doute, la troupe Gromov sera sur nous dans moins d'une minute.

Trois individus sortent du virage devant nous. Juste avant de tirer, je réalise que ce sont des humains, des Hommes Libres. Ils passent à côté de nous en jetant des regards aussi méprisants qu'interrogateurs, sauf leur chef. Comment déjà ? Jane, oui, c'est ça. Elle se contente de nous regarder sans montrer ce qu'elle pense.

Ils sont derrière nous, et nous laisseront tranquille. Je plaque le général contre la paroi de la galerie et prends position, prêt à tenir un siège. Les pas se rapprochent, et je n'entends toujours pas ceux de mes gars derrière. À la place, j'entends un cri :

--- Rick !

Ça vient de derrière, de la chef libre.

--- Par ici ! Magne-toi !

Je me retourne et la vois me faire signe. Elle veut nous emmener dans leurs quartiers. Leur couloir est juste derrière. Je dois réfléchir vite. Le général est maintenant inconscient. Les Gromov ne vont pas tarder, au moins douze soldats au son de leurs bottes. Contre quatre, avec l'effet de surprise, j'aurais eu toutes mes chances. À six contre un, j'aurais pu m'en sortir. Pour douze, il faudrait que je tienne jusqu'à l'arrivée des renforts. Mais ici, dans cette galerie sans la moindre aspérité ni possibilité de se planquer, je n'y arriverai pas. Les renforts n'arriveront jamais à temps.

--- Bordel Rick. T'attends quoi ? Les calendes grecques ?

--- OK !

Je reprends le général sur mon épaule et commence à reculer en direction des Hommes Libres, et de cette femme. Le plus costaud de ses deux copains m'aide à porter Macarty et j'entends la course des pachydermes juste derrière moi au moment où l'accès aux quartiers s'ouvre et que nous pénétrons à l'intérieur.

Je souffle un peu, mais pas avant d'avoir fait mon petit tour du propriétaire du regard. Quatre mecs, plus Jane. Ils ont tous l'air surpris et ne savent pas quoi faire ni quoi en penser, sauf elle. A priori, rien de menaçant dans l'immédiat. Je me tourne vers elle :

--- Les calendes grecques ? Tu sors ça d'où ?

--- Ça t'en bouche un coin hein ? À la Féde vous croyez toujours avoir le monopole sur l'histoire humaine. Mais nous aussi, on pense pas mal à la Vieille Terre. Mon oncle était fan d'histoire. Il m'a offert ce bouquin d'expressions rigolotes utilisées à l'époque. J'en ai retenu quelques-unes.

--- Je rêve, les Hommes Libres vont nous faire des leçons d'histoire...

--- T'imagines pas à quel point la Terre attire tous les Hommes Libres. On a une histoire si courte. Faut bien qu'on se raccroche à quelque chose. Attends de voir ce que Ricco met sur la tête pour piloter. Ça vaut le détour, dit-elle en faisant signe vers celui qui m'a aidé avec le général.

--- Bordel Lieutenant ! Quand vous aurez fini d'échanger vos arbres généalogiques et vos conseils vestimentaires, vous voudrez bien m'expliquer ce que je fous ici et comment ces Hommes Libres ont pu nous capturer si facilement, grogne Macarty encore dans les bras du fameux Ricco.

--- Ils nous aident mon Général.

--- Vous foutez pas de moi ! C'est pas parce que mon crâne ressemble à une pastèque éclatée que vous devez me prendre pour un melon en me racontant des débilités pareilles.

--- C'est pourtant la vérité.

--- Mon cul ! Quand est-ce que vous arrêterez de penser avec votre queue Lieutenant ? On est prisonnier de ces raclures de chiottes que vous vous en rendiez compte ou pas, m'assène-t-il en fixant Jane droit dans les yeux.

Puis il passe tous les autres gars un à un au crible, alors qu'ils se resserrent autour de nous. L'enfoiré est en train d'étudier si on peut se les faire juste à nous deux. Peut-être... mais c'est pas le moment. Faut que je fasse redescendre la pression...

--- Bordel Lieutenant c'est pas le moment de jouer à ça. Vous croyez vraiment pouvoir l'amadouer avec votre corps juste en vous foutant à poil ?

--- Non, j'ai besoin de vous aussi Général. À poil !

--- Vous présumez beaucoup de moi Lieutenant.

--- Je pense peut-être avec ma queue, mais vous, vous pensez avec vos pieds. En foutre un bon coup au cul des Gromov, je suis le premier à être pour. Mais en  buttant l'Amiral, vous avez signé notre arrêt de mort. Si vous vouliez vous en sortir vivant, il fallait le garder en otage. Maintenant, notre seule chance de rester en vie et de prévenir la Fédération de ce qui va lui tomber dessus c'est de faire confiance à ces Hommes Libres. Et à cette femme. Que ça vous plaise ou non.

J'y suis peut-être allé un peu fort. Mais ce roublard aurait pu me prévenir ! Me retrouver dans cette merde à mon insu, ça m'a passablement énervé.

Il ne dit plus rien, c'est bon signe. Je me tourne vers la chef des lieux :

--- Jane, vous devez bien avoir des uniformes de rechange par ici ? On ne pourra jamais sortir d'ici dans nos fringues.

Elle fixe Macarty d'un oeil mauvais, qui lui rend bien...

--- Écoute, tu m'as attiré ici. Je te suis reconnaissant et j'apprécie nos discussions sur l'histoire, mais on pourra pas y rester éternellement. Les Gromov vont tout retourner et ils vous tueront aussi s'ils nous trouvent, sans faire la distinction entre qui est libre ou pas.

--- OK. John, va voir si on a de quoi habiller nos invités. Ricco, tu poses le Fédé sur la couchette et tu surveilles la porte. Silvio prend un medkit et occupe-toi de lui.  

--- Merci, je te revaudrai ça, lui dis-je avec mon plus beau sourire.  

--- T'emballe pas. On n'en est pas encore là. Et je veux que ce soit clair. C'est moi qui donne les ordres. On le fait à ma manière. Toi, tu calmes ton pote. S'il ouvre sa bouche encore une fois, c'est moi qui le fume.

--- OK. Je m'en occupe.

Trop facile. Faire taire Macarty et l'obliger à suivre les ordres d'Hommes Libres ? Ou d'une femme libre ? Mon Dieu, et puis quoi encore ? Je sais que je suis un soldat d'élite qui n'a peur de rien, mais là, va falloir m'aider.

--- Il s'est évanoui, déclare Silvio. Ça nous fera des vacances.

Merci mon Dieu !

--- OK, j'ai l'impression qu'ils sont repartis dans l'autre sens sans s'arrêter chez nous, annonce Ricco.

--- Ça durera pas, affirme Jane. Tu pars devant. Tu traces au hangar. Tu prépares le décollage. On te rejoint là-bas dans cinq minutes.

--- Tiens, ça devrait t'aller, me lance John, si j'ai bien retenu son nom à celui-là, en me collant des vêtements bruns comme les siens sous le nez.  

C'est là que je me rends compte que je suis en caleçon depuis un petit moment. Jane me regarde et sourit de mon air gêné. Sans réfléchir, je me sens obligé d'ajouter :

--- Vous voyez général, je savais bien que ça allait la faire craquer.

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