Chapitre 2 (deuxième partie)
Après quelques minutes de marches, les bottes de Jack s'arrêtèrent devant une porte, voisine du grand bâtiment de la poste.
Cette grande bâtisse livrait le courrier le jour et devenait un endroit de réunion de malfrats la nuit, mais, Jack Goldhand n'était pas agent de police. Il ne venait pas dans le quartier Pourpre pour stopper les règlements de compte de bandes et les trafics illégaux. Le détective frappa deux fois sur la petite porte et quelqu'un vint rapidement lui ouvrir. Une femme aux yeux verts perçants dévisagea le détective. Elle portait de nombreux bijoux et bracelets brillants. Elle fumait une cigarette fine. Elle afficha un air hautain à l’apparition du détective.
-Madame Birdman ?
-Tu veux quoi le blondinet ?
-J'ai besoin d'informations sur Lucie Sullyvan.
Le regard menaçant de Jack convint la femme de le laisser entrer.
La pièce était sombre, seule une faible lumière traversait la pièce. Une fumée épaisse écumait l'air. Jack arriva à apercevoir quelques meubles et il s'assura qu'aucune autre personne n'était présente dans la salle.
Elodie s'assit dans la pénombre où seul son regard clignotait dans l’obscurité, tel des pupilles de chat. Le détective resta debout, fixant le regard de madame Birdman. Il enleva son grand manteau mauve, découvrant son avant-bras mécanique et son veston blanc.
-Tu veux savoir quoi sur Lucie ?
- Elle ne travaille pas dans une poissonnerie, n'est-ce pas ?
-Bien joué, beau gosse.
Jack se déplaça lentement vers le fauteuil où la femme le scrutait. Il mit un cure-dent à ses lèvres avant de s'accroupir en face du siège de la femme. Il l'observa plusieurs secondes sans rien dire mais Elodie ne bougea pas.
-Mon client souhaite savoir qui l'a tuée. Je ne répèterais pas ce que je vais te dire maintenant. Que faisait Lucie Sullyvan dans le quartier Pourpre ?
La femme lui adressa un sourire démoniaque avant de lui rire au nez.
-Je sais qui tu es, Goldhand. Tu devrais pas te pointer dans ce quartier la nuit, c'est dangereux pour les petits garçons.
Les mots d'Elodie étaient de trop pour Jack. Il attrapa le cou de la femme de son bras droit avant de la poser avec force contre la table. Ensuite, il prit le cure-dent qu'il avait entre les lèvres puis il l'approcha de l'œil gauche de la femme. Elle commença à suffoquer alors que le cure-dent approchait sa pupille. Jack sentit le pouls de la femme s'agiter au rythme des globes oculaires qui recherchait une échappatoire.
Au bout de quelques secondes, elle tapa contre la table pour avertir le détective. Il lâcha doucement la pression qu'il exerçait alors qu'Elodie toussa en reprenant son souffle.
-Arrête, grand malade !
Jack Goldhand s'installa alors tranquillement dans le fauteuil d'Elodie avant de poser doucement ses deux bras sur ses genoux. La femme tint sa gorge en reprenant difficilement son souffle.
Après s'être remise de ses émotions, Elodie s'assit sur la table avant de regarder craintivement le détective.
-Je t'écoute, dit Jack sans laisser transparaître d'émotions.
-Lucie avait de lourdes dettes envers le cartel de la Pieuvre rouge. Elle travaille pour les rembourser.
- Quelle sorte de travail ?
La femme n'osa répondre mais elle se ravisa vite quand elle croisa le regard dur de Jack Goldhand.
-Pour la fabrication de la poussière de Kraken, la drogue que le cartel vend dans tous les quartiers de l'Est de Saltship. Goldhand se releva tranquillement du fauteuil, attrapa son manteau mauve et adressa un signe d'adieu à Elodie.
-T'es un homme mort. Sir Dustin aura ta peau.
-Il l'a déjà eu, s'exclama Jack avant de quitter la maison enfumée.
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