Chapitre 8 (dernière partie)
Madame Abraham-Ford lui semblait bien mystérieuse et il n’espérait pas recroiser son chemin dans les jours à venir. En effet, la femme semblait avoir sondé son esprit et ses pensées. Elle avait même réussi par la force de son regard à inciter le détective à fumer à nouveau.
Pour oublier cet échange intriguant, notre ami Jack décidait de se balader entre les rues éclatantes de l’Ouest de Saltship. Il traversait des quartiers aux maisons identiques mais ornée de décoration magnifiques. La plupart des personnes qu’il croisait se tenait en costumes chics, parfumé de fleurs inconnues à notre détective. Il se sentait presque gênée par son allure et son odeur quand il croisait les riches habitants qui le dévisageaient.
Après quelques minutes de marche, Goldhand arrivait sur la grande place de la mairie de Saltship qui était appelée la citadelle du monocle. En plus des bureaux de la mairie, la bâtisse accueillait les plus grands érudits de la ville ainsi qu’un tribunal exceptionnel pour les crimes les plus importants. La citadelle, semblable aux réalisations d’un architecte fou, surplombait la place de sa hauteur vertigineuse et sa forme ressemblant aux palais à la gloire des anciens dieux. Sur ses longues colonnes de pierre, elle dominait la ville, comme une entité à part entière. Par ces temps d’élections, la citadelle était décorée des deux visages des prétendants à la mairie. Des tissus or et bleu marine flottaient dans le sens du vent marin sur les côtés des portraits. La place offrait quant à elle les allées et venues des chevaux et voiture à vapeur des riches propriétaires de l’Ouest. La large place était parfaitement entretenue de dalles grises mais aussi d’une grande fontaine en son centre ainsi que de parterres de fleurs.
Près de la magnifique bâtisse, deux estrades et des prospectus offerts pour chacun des candidats prenaient place. Jack s’asseyait près d’un banc des deux estrades pour écouter d’une oreille les conversations autour des deux candidats.
-Un homme du peuple comme Sir Thaddeus Newton ne devrait pas atteindre la mairie, il n’est présent dans ces sélections qu’à cause de ces misérables de l’Est.
-En effet, mon chère, seul un homme comme sir Johnson Copperfield pourra faire taire ses médisants. Il nous promet plus de sécurité et moins de brigands dans nos rues, peut-être ira-t-il jusqu’à détruire ses quartiers malfamés de l’Est.
-Je l’espère mon ami.
Jack comprenait que bon nombre des habitants de l’Ouest pourrait penser comme ces deux gentlemans hautains et la recherche du tueur en série restait fastidieuse. Le détective songeait à rencontrer les prétendants à la mairie pour en savoir plus sur les deux personnages et peut-être prévenir Sir Thaddeus. Pour le moment, Goldhand se raisonna à rentrer à son domicile et réfléchir à sa journée dans les hauts quartiers de Saltship. Il descendait la grande place animée et appelait un taxi pour rejoindre les quartiers Est qui restait ses endroits préférés malgré leurs pauvretés. Dans la voiture, il scrutait d’un œil la grande bâtisse du monocle. Il se souvenait des moments qu’il avait pu passer à l’intérieur, il y a quelques années. En repensant à ses souvenirs lointains, il sortait son couteau indiqué des initiales « M.A ».
Une quinzaine de minutes plus tard, le chauffeur le déposait devant son cabinet puis démarrait en trombe dans la nuit fumeuse de Saltship. Le détective montait silencieusement les marches de son perron avant de découvrir une lettre sur son perron. Il l’ouvrait frénétiquement avant d’en apprendre le contenu. « Vous cherchez des informations sur les meurtres du fleuve ? Arrêtez avant de voir disparaître la seule chose qui compte encore pour vous. » Goldhand décelait enfin une signature à l’arrière de la lettre « Oc’dal revient. » Jack lâcha la lettre avant de scruter autour de lui dans la pénombre. Le détective porta son couteau à sa main droite avant d’entrer délicatement chez lui. Une ligne bleue parsemait le sol jusqu’à son bureau. Sur celui-ci un poulpe trônait, du liquide sortant de l’animal. Les bottes du détective résonnaient contre le parquet alors que notre homme aperçu quelque chose enfoncée dans le poulpe. Jack plongea sa main métallique dans l’animal visqueux avant d’en ressortir une arme. Surpris, Goldhand découvrait son pistolet doré au travers de la bête.
Après avoir nettoyé son arme du sang de l’animal, le détective ne pouvait se résonner à se reposer de la journée. Le visage fermé, il se dirigeait vers le port abandonné, prêt à en découdre avec les fanatiques d’Oc’Dal.
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